Le vice intellectuel de ce que l’on appelle la gauche
Après l’échec de la sanglante révolution dite française et la terrible saignée de l’Empire qui fut son prolongement, le laïcisme mit pratiquement 100 ans pour reprendre le Pouvoir après la défaite de 1870, avec l’avènement de la IIIe République, menée par les diverses gauches et la maçonnerie.
Ce fut le vol du patrimoine religieux, l’exil forcé des congrégations, le fichage des officiers catholiques, et leur remplacement par des hommes dont l’incapacité amena les premiers massacres inutiles en 1914.
On ne peut ignorer cependant que l’Église catholique ne sut pas se dégager à temps d’un Ancien Testament où le Dieu tyran, le Dieu punisseur, le Dieu jaloux paraissait justifier l’arbitraire d’une monarchie qui n’était plus royale.
Le message de la Salette avait dressé un tableau impitoyable de ce que devenait l’Église. Et le sentiment ayant prévalu sur la raison, sa générosité tous azimuts glissa vers l’hérésie moderniste, qui, pire que l’athéisme, tenta de concilier l’Église avec l’inconciliable.
Nous en subissons les conséquences en traînant le cadavre purulent du Centrisme, qui ne peut plus s’opposer à cette dérive qui tend à moraliser tout ce que l’homme peut faire pour le plaisir des sens.
Certes, ce qui nous reste de religion persiste dans l’affirmation que l’on ne peut tout faire sans dévaluer l’humanité, et qu’il faut rester dans une discipline qui tend à réintégrer l’homme dans sa nature spirituelle.
C’est ce que veut ignorer la République. Et ce faisant, elle est en contradiction avec une science physique, que le siècle dernier a vu déboucher naturellement dans la métaphysique.
L’imagerie dont s’est servie la « Genèse » pour parler aux hommes de son époque, doit être interprétée. Mais hors d’elle, il n’est point de leçon. Elle affirme tout simplement qu’il est des choses qui font vivre, et des choses qui font mourir.
Remplaçons le « fruit défendu » par une dose d’arsenic, et nous avons le drame d’une humanité qui aurait délibérément choisi l’arsenic, et qui en supporte physiquement, les conséquences. Et considérez comment cela, un slogan de mai 68 a tenté de le justifier : que signifie « Il est interdit d’interdire ! », sinon : « S’il me plaît de manger de l’arsenic, je veux pouvoir manger de l’arsenic ! »
Mais il y a en même temps le sous-entendu : « Et je veux que l’arsenic ne me cause aucun dommage ! ». C’est là que la « nature des choses » attend les imbéciles.
Cette imbécillité est toute dans les défilés qui, au lieu de rester dans une discrétion décente, revendiquent par exemple : « Mort au Sida ! »
Et cela correspond au terrible vice intellectuel de ce que l’on appelle la gauche, laquelle ne veut pas que les choses soient ce qu’elles sont !
Or, refuser la réalité, c’est refuser la vie. Car vices et maladies ne sont pas « la réalité », mais les fruits de l’irréalité. Ainsi même la laïcité, qui n’est pas tout à fait le laïcisme, tend à mettre sur le même plan le suicide progressiste par la permissivité et la vitalisation progressive par la discipline morale. Ce serait un cheminement vers le néant si le néant pouvait exister. Mais le néant n’est pas, car l’Être est la seule réalité. Et l’éloignement de l’Être est bien pire que le néant : C’est ce qu’il y a 5 000 ans les Sumériens nommaient déjà : les Enfers : l’homme privé de son devenir !
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