Le groupe de Visegrád veut “une meilleure Europe”
Les dirigeants du Groupe Visegrád ont adopté jeudi 2 mars une déclaration conjointe sur leur contribution à la Déclaration de Rome, qui sera adoptée lors du sommet à la capitale italienne le 25 mars. Ils rejettent l’idée d’une Europe à deux vitesses et ne veulent pas «plus ou moins d’Europe, mais une meilleure Europe».
Les quatre premiers ministres se sont réunis à Varsovie, capitale de la Pologne – qui tient actuellement la présidence du V4 – et ont adopté une déclaration intitulée «Une Europe forte – Union d’action et de confiance» qui sera leur contribution au sommet de l’UE le 25 mars, à l’occasion du 60e anniversaire du Traité de Rome.
Les Quatre de Visegrád ont répondu aux récentes déclarations d’Angela Merkel sur une «Union européenne à vitesses différentes», mais aussi aux plans de Jean-Claude Juncker de créer des cercles de pouvoir concentriques autour de Bruxelles.
Nous avons sélectionné quelques passages de la déclaration du groupe de Visegrád :
«L’UE reste le meilleur outil pour relever les défis qui nous attendent. Les valeurs sur lesquelles l’UE a été construite, à savoir la dignité humaine, la démocratie libre, l’égalité, le respect des droits de l’homme – ont leur importance.»
«L’UE devrait rester ouverte à l’égard des pays qui partagent ces valeurs, en particulier vis-à-vis des pays des Balkans et de nos voisins de l’Est.»
«Il y a dix ans, à Berlin, nous avons accepté de renouveler la forme politique de l’Europe, en accord avec l’esprit de l’époque. L’histoire a prouvé que l’UE est un organisme vivant, qui évolue et s’adapte.»
«Pour retrouver la confiance, nous devons pouvoir garder l’assurance que l’Union européenne est capable de faire face aux attentes des Etats membres et aux besoins de son peuple.»
L’alliance a également promis de poursuivre les travaux sur les «mesures extérieures en matière de politique migratoire» face au terrorisme. Elle ajoute:
«Les citoyens ne se sentent en sécurité que lorsqu’ils sont convaincus qu’ils vivent dans un endroit où le contrôle des frontières est pleinement garanti et que les institutions adéquates disposent des instruments nécessaires pour protéger le peuple contre le danger.»
«Au cours des derniers mois, nous avons fait des progrès importants en termes de sécurité des frontières dans l’UE. Le moment est venu de rendre la zone Schengen de nouveau opérationnelle. Nous devons nous assurer que la libre circulation des personnes au sein de l’UE demeure l’une de nos plus grandes réalisations, appréciée par le peuple. Nous devons donc continuer à travailler sur les mesures extérieures de politique migratoire, qui ont été approuvées à Malte.»
«Dans le même temps cependant, nous pensons qu’il reste du travail en terme de coopération autour de la sécurité intérieure, visant à protéger la vie de nos citoyens, principalement contre les dangers du terrorisme.»
Le groupe de Visegrád a également exprimé sa volonté de retourner des pouvoirs aux États membres.
«Le Conseil européen doit jouer un rôle clé, en fixant notamment des objectifs politiques majeurs, le Conseil européen débattra en profondeur des questions de l’agenda européen qui présentent un intérêt national majeur pour les États membres.»
«Nous assistons à l’émergence d’un nouvel ordre mondial dans lequel les pays doivent définir leur propre place», a déclaré Viktor Orbán. Le premier ministre hongrois a ajouté que la déclaration du V4 jouerait un rôle déterminant dans cette autodétermination. Selon l’homme fort de Budapest, les pays doivent garder le droit de décider sur des questions importantes telles que la fixation des prix de l’énergie, la migration, le système fiscal et les stratégies pour la protection de l’emploi.
Le premier ministre polonais Beata Szydło a déclaré que les changements dans l’UE ne devraient pas conduire à des «fissures permanentes». «Pas «plus ou moins d’Europe», mais une meilleure Europe – telle est la proposition du groupe de Visegrád», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse après la réunion des premiers ministres. Elle a appelé le président du Conseil européen, Donald Tusk, ancien Premier ministre de Pologne et ennemi politique de son actuel parti de droit et de justice (PiS) à faire en sorte que les réformes de l’UE soient approuvées avant le sommet de Rome le 25 mars.
Le premier ministre slovaque Robert Fico a déclaré que l’état des préparatifs du sommet était «lamentable». «Il se peut qu’il n’y ait pas de vision de l’Europe pour l’avenir, mais un ensemble d’intérêts individuels et nationaux qui ne peuvent aider personne aujourd’hui, mais pouvant bien faire du mal», a-t-il déclaré à la conférence de presse. Les dirigeants du Visegrád n’ont pas réussi à trouver une position commune sur l’opportunité de soutenir Tusk dans sa candidature au poste de chef du Conseil la semaine prochaine. La Pologne a déclaré mardi qu’elle s’y opposerait. «Il n’y a pas de position commune en ce qui concerne les pays du Groupe de Visegrád sur ce sujet», a déclaré le premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka lors de la conférence de presse.
Le groupe a également convenu de pousser Bruxelles à mettre fin aux «doubles standards» dans les aliments. Certaines entreprises utilisent des ingrédients moins chers dans les marques alimentaires vendues en Europe de l’Est que dans l’Ouest.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico a déclaré que si la Commission européenne n’agissait pas, la Slovaquie pourrait déclencher une pétition publique qui, en vertu du droit communautaire, le forcerait à rédiger une loi.
Cet article est paru sur le site VPost.
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