Sommet de l’OTAN à Varsovie : une provocation américaine de plus !
Voilà une information passée presque inaperçue en ces temps de trêve estivale : les 28 pays de l’OTAN se sont réunis à… Varsovie, ville hautement emblématique, puisque celle du Pacte de Varsovie, en 1955, alors équivalent soviétique de l’OTAN. Et cette phrase, tout aussi emblématique de Jens Stoltenberg, secrétaire générale du bidule en question : « Cela signifie que les navires américains basés en Espagne, le radar en Turquie, et le site intercepteur en Roumanie sont à présent en mesure de fonctionner ensemble sous le commandement et le contrôle de l’OTAN. »
Et la correspondante du Monde d’ajouter, lucide : « De quoi, en théorie, intercepter une frappe sporadique venue d’Iran, adversaire que l’on ne nomme pas ». Comme tout cela est plausible… Pis, on apprend dans le même article : « Les équipements déjà installés en Europe ont été financés à hauteur de centaines de millions de dollars par les États-Unis, moteurs dans la construction du bouclier européen depuis 2002 dans l’Alliance. L’étape de 2016 est la deuxième d’un plan qui devrait, en 2020, aboutir à un système complet de défense face à toute menace balistique venue du Moyen-Orient [Le Hamas palestinien caresserait-il le funeste projet d’envahir la France ? NDLR] ou de la Corée du Nord [Pyongyang serait-il au bord de déclarer la guerre au Japon et à la Chine ? NDLR, bis repetita]. »
Tout cela n’est évidemment pas sérieux ; ou alors que trop. Car, du coup, et c’était bien sûr prévisible, Vladimir Poutine voit la chose avec son œil des mauvais jours. Et François Hollande, encore plus atlantiste que son auguste prédécesseur ? Verbatim : « Cette capacité de défense antimissile ne vise qu’à répondre à des menaces hors de la zone euroatlantique, pour être clair, elle ne concerne pas la Russie. La posture de l’Alliance est strictement défensive, l’OTAN ne se cherche pas d’ennemi ». Certes, mais c’est pourtant rudement bien imité.
C’est aussi l’avis de Serge Halimi, ponte du Monde diplomatique : « Pourquoi entretenir ainsi la tension entre les pays d’Europe et la Russie ? Cela permet à Washington de prévenir tout rapprochement entre eux. Et de s’assurer, au lendemain du “Brexit” que son allié le plus docile, le Royaume-Uni, demeurera étroitement associé au destin militaire du Vieux continent. Berlin, qui vient d’accroître son budget militaire, estime de son côté que, “sans un changement de cap, la Russie représentera, dans un avenir prévisible, un défi pour la sécurité de notre continent”. On est presque tenté d’appliquer une telle formule à l’OTAN… » On ne saurait mieux dire.
Dans la foulée, les Américains s’apprêteraient à envoyer 4 200 soldats de plus aux frontières polonaises. L’aigle de Washington voudrait provoquer l’ours de Moscou qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Mais tel est probablement le but de la manœuvre et le fait que la France hollandaise puisse se prêter à telle manipulation est tout simplement consternant.
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