26 août 2016

Les enseignements d’un été sportif

Par Jean-Pierre Brun

 

L’été 2016 aura été particulièrement riche en événements sportifs : Euro de football, Tour de France, Jeux Olympiques, autant d’occasions pour nos athlètes sur canapé de commander pizzas et autre sushis afin de ne rien manquer des centaines d’heures de télédiffusion qui exacerbent les passions patriotardes les plus viles.

Les adeptes du body-building ont pu s’adonner aux séances d’« abdo-kronenbourg » sans modération et se laisser aller à ces penchants chauvins que la communauté européiste réprouve. Et c’est là que nos dirigeants européens doivent intervenir au plus tôt pour repriser ces accrocs au tissu de l’Union, avant qu’ils ne deviennent irréparables.

Pour ce qui concerne notre modeste hexagone – en cette période d’austérité, le gouvernement envisagerait sa réduction à l’état de pentagone pour limiter la dette –, on n’a jamais entendu les vitres vibrer aussi fort aux accents de La Marseillaise. Jamais autant de drapeaux tricolores n’ont été brandis depuis le 13 mai 1958 sur le Forum d’Alger. Jamais les foules n’ont tant joui dans les spasmes des olas érogènes déclenchées dans les stades par les agents des 5e colonnes populistes.

Dans la cacophonie ambiante, dans le kaléidoscope fou d’images subliminales, l’observateur averti a pu néanmoins retenir quelques propositions qui ne manqueront pas d’intéresser les faiseurs d’opinion et autres redresseurs de ces torts politiquement incorrects.

Le consultant est au journaliste sportif ce que le fauteuil roulant est au cul-de-jatte (j’adresse au passage un merci plus particulier à Laurent Jalabert et à Stéphane Diagana). Un tel appareillage pourrait dès lors être imaginé pour les ministres ou secrétaires d’État culturellement handicapés.

Si en période olympique, l’oie française cacarde tricolore, les festivités terminées, elle est replongée sans plus de manière dans cette matière monochrome et malodorante qui a fait sa lamentable réputation. Mais il ne faut pas pour autant sous-estimer les vertus de ce stupide palmipède lorsque survient un danger extérieur. Du côté du Capitole, les fantômes de nos ancêtres gaulois s’en souviennent encore.

La médaille olympique est au chef de l’État ce que le viagra est au nonagénaire. Elle lui rappelle les temps heureux d’une vigueur à jamais perdue. Est-ce là que réside l’illusion de l’inversion de la courbe de popularité chère à nos dirigeants impuissants ? Shocking !

Une évolution dans les règlements olympiques rassurera toutefois nos élites bruxelloises : la dénaturation de la citoyenneté olympique. Les exemples les plus louables nous viennent du Qatar et du Bahrein où notamment, le coureur de fond sur pied se négocie à des prix intéressants et peut devenir en deux coups de tampon un honnête sujet des excellences locales (il faut reconnaître que les fondeurs kenyans, éthiopiens et érythréens ne pèsent pas lourd). À quand l’ouverture d’une bourse bruxelloise spécialisée dans ce genre de transaction ?

On notera encore la première participation d’une délégation originale : celle des réfugiés. Voilà qui devrait ouvrir des perspectives nouvelles aux maîtres d’armes et autres entraîneurs de Schengen.

Un ultime conseil : la devise olympique, empruntée par notre baron, encore national, au Père Didon, proviseur du lycée dominicain Albert le Grand d’Arcueil, ne doit être appliquée au personnel politique que sur ordonnance. La formule « Citius. Altius. Fortius » peut avoir des effets collatéraux mortels pour des individus à l’intégrité intellectuelle déjà précaire.

« Plus vite, plus haut, plus fort » !

Pour des législateurs qui font avancer le train des réformes à la vitesse d’un escargot dopé au gardénal, ce pourrait même être criminel.

Mais comme disait l’autre : l’essentiel c’est de participer… Les primaires qui s’annoncent laissent entrevoir des combats qui ne devront rien à l’aimable Teddy Riner.

Vous avez aimé cet article ?

EuroLibertés n’est pas qu’un simple blog qui pourra se contenter ad vitam aeternam de bonnes volontés aussi dévouées soient elles… Sa promotion, son développement, sa gestion, les contacts avec les auteurs nécessitent une équipe de collaborateurs compétents et disponibles et donc des ressources financières, même si EuroLibertés n’a pas de vocation commerciale… C’est pourquoi, je lance un appel à nos lecteurs : NOUS AVONS BESOIN DE VOUS DÈS MAINTENANT car je doute que George Soros, David Rockefeller, la Carnegie Corporation, la Fondation Ford et autres Goldman-Sachs ne soient prêts à nous aider ; il faut dire qu’ils sont très sollicités par les medias institutionnels… et, comment dire, j’ai comme l’impression qu’EuroLibertés et eux, c’est assez incompatible !… En revanche, avec vous, chers lecteurs, je prends le pari contraire ! Trois solutions pour nous soutenir : cliquez ici.

Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

Partager :