Les politiciens pourraient trouver un avantage aux drames de la violence islamique en ce sens qu’ils cachent leurs turpitudes économiques. Impuissants dans la lutte contre le terrorisme islamique, ils le sont tout autant dans la gestion de la crise économique, tant au niveau européen que français.
L’explication tient d’abord à ce que les troubles graves à l’ordre public ne sont pas favorables à l’investissement. Résultat : la croissance fut nulle au deuxième trimestre. Mais plus encore, en plus du coût « psychologique » il y a aussi le coût réel des mesures, si ténues soient-elles, et si peu porteuses de résultats, qui sont prises en France et sur les autres théâtres d’opérations de la guerre (on aura compris que la France EST un théâtre d’opérations militaire). Résultat : dépassement budgétaire de 40 milliards d’euros.
Enfin il faut ajouter qu’en période de crise politique, toute crise économique est un gage d’affaiblissement supplémentaire et, sur le long terme, constitue un des paramètres de l’impuissance ; en effet si nous sommes gouvernés par des abouliques politiques, encore le seront-ils plus si les caisses sont vides ! Et last but not least, c’est à l’effondrement des mythes politiques et économiques auquel nous assistons, le premier celui de la société multiculturelle, le second celui de la facilité monétaire ; ils sont organiquement liés dans le refus des lois naturelles.
La France record mondial d’imposition : 233 impôts pour les entreprises !
La Cour des comptes dresse un bilan du nombre d’impôts, de taxes, de contributions, de prélèvements auxquelles les entreprises sont soumises. Elles acquittent annuellement près de 773 milliards d’euros de prélèvements de tous types, soit 36,1 % du PIB. Les entreprises sont donc aujourd’hui, et de loin, les premières contributrices à la prospérité et au financement des politiques publiques.
La question est : pour quels résultats en ce mois de juillet où le chômage est reparti à la hausse ?
Et si, comme répété à l’envi, toutes ces dépenses étaient pour un plus grand bien-être, mais les Nations Unies classent la France en 22e position sur 188 pays dans leur dernier Indice de développement humain (IDH) !
Et puis il y a le poids des charges : en France pour avoir 100 euros de pouvoir d’achat, vous devez avoir un salaire complet (incluant charges patronales et salariales) de 235 euros, lesquelles charges sont surtout attractives pour « la misère du monde » qui comprend dans ces rangs nos djihadistes made in France.
Pire encore, le débat politique porte, au nom de la lutte contre le terrorisme, sur les libertés, mais sur le plan économique, point de débat, la guerre contre le cash est déclarée, tandis que sont laminés les épargnants… Quant au prélèvement à la source qui se met en place, il est, lui aussi, une atteinte aux libertés et une charge supplémentaire pour les entreprises, l’épargnant, le détenteur de cash, le contribuable (46,5 % seulement sont soumis à l’IRPP, égalité nous dit-on) : voilà l’ennemi ! Celui-là est clairement désigné tandis que l’autre, le politique ne l’a toujours pas désigné.
Et toujours l’hélicoptère monétaire : La BCE une bande de faux-monnayeurs !
3 249 milliards d’euros, soit un tiers de la taille de l’économie européenne, 1,5 fois celle de la France, telle est la quantité de fausse monnaie désespérément injectée par la Banque centrale européenne.
Pour les keynésiens, cette politique monétaire est censée relancer la croissance de l’activité. Cette politique monétaire doit susciter de l’inflation. On devrait dire l’impôt-inflation, une taxe non votée sur l’activité économique. À défaut, les taux d’intérêt négatifs produisent le même effet. Pour les politiciens, cette politique monétaire, qui engendre des taux nuls ou négatifs, évite l’impopularité de l’austérité et permet la poursuite des politiques clientélistes. L’insolvabilité des finances publiques est camouflée par ce « soutien abusif » de la BCE.
On peut apparenter l’action de Draghi, de Barroso et de Juncker à une association de malfaiteurs avec leurs complices de l’industrie financière, cette politique monétaire permet de se défausser des mauvaises créances et de continuer à toucher des commissions en brassant de l’argent créé à partir de rien.
Les banques ou le peuple ?
On sait que la création monétaire n’a jamais résolu quoique ce soit. Pour le moment, en Europe, peu de gens se souviennent des conséquences d’une destruction monétaire, peut-être les Allemands qui ont gardé quelque chose de l’hyperinflation de 1922 dans leur inconscient collectif. Mais, pour l’heure, aucune révolte, aucune opposition de la part des futures victimes du désastre monétaire qui s’annonce, de même aucune révolte contre les spoliateurs des retraites : tout juste une inquiétude.
Dans un précédent article sur l’éventuel « Italexit », nous montrions la dangereuse situation des banques italiennes, mais, exactement comme après chaque attentat, on s’étonne de la docilité des peuples peu enclins à la révolte.
Comme le dit justement Simone Wapler : « Elles (les victimes) sont consentantes, la « Parasitocratie » sait fabriquer ce consentement. »
Depuis les débuts de l’histoire monétaire ou financière, on sait que la création monétaire n’a jamais résolu quoique ce soit. Mais, lorsque les gens comprendront que les taux négatifs organisent leur spoliation, lorsqu’ils se rendront compte que la complexité financière ne cache que l’escroquerie, le mythe du QE (les facilités monétaires) s’effondrera comme le mythe de la société multiculturelle. Il vient un temps, en histoire, où les sociétés doivent purger leurs mythes. La purge indispensable à l’assainissement se produira alors. Ce sera violent.
La même cause menace les retraites, ces bulles provoquées par l’explosion du crédit orchestrée par les banques centrales. Ces bulles d’actifs vont éclater, plus personne n’aura de retraite. Tandis que les budgets publics peineront, de leur côté, à payer les retraites par répartition. À mesure que l’économie se dégradera, le taux de chômage grimpera de façon spectaculaire. La conjonction de retraités dépourvus de rente et d’un taux de chômage élevé provoquera de graves désastres humains. Sur toute l’étendue du champ politique, le temps est venu d’en finir avec les faux-monnayeurs.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
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Olivier Pichon , professeur agrégé de l'université, ancien professeur en prépa Hec ( économie et histoire), conseiller regional d'Île de France 1992-2004, ancien directeur de « Monde et Vie » ; il collabore actuellement à « Nouvelles de France » et dirige l'émission « Politique et éco » sur TV Libertés.