30 octobre 2025

Les cimetières d’animaux, qu’en est-il ?

Par Jill-Manon Bordellay

Au moment où chacun va fleurir la tombe familiale dans  un cimetière, on peut s’interroger sur quelques lieux où reposent les animaux tant aimés par leur propriétaire. Leurs tombes sont-elles également fleuries pour la Toussaint ?

Qu’en est-il pour les animaux ?

Après l’affaire du chien Félix, doberman décédé en février 1959, ses propriétaires l’avaient inhumé en toute discrétion dans le caveau familial (humain) à Artigues-de-Lussac (Gironde), avec l’accord discret du maire et l’intervention du fossoyeur communal,  mais cette “jurisprudence Félix” a toutefois  interdit l’inhumation du chien dans le tombeau humain.

Une affaire qui a fait à cette époque grand bruit. Félix devait être déterré du caveau familial, mais face à l’inaction des maîtres, le maire a dû prendre un arrêté les sommant d’exhumer le cadavre de Félix.

Désormais, beaucoup de propriétaires demandent que leur animal de compagnie soit inhumé dans le caveau familial. Toutefois, la loi ne permet pas qu’un animal soit enterré dans un cimetière.

Alors bien que peu nombreux, il existe des cimetières pour les animaux.

La solution est de pouvoir inhumer son animal au cimetière animalier notamment au cimetière d’Asnières-sur-Seine qui est le premier cimetière animalier créé le 21 juin 1898, afin d’endiguer l’abandon sauvage des cadavres.

Certains animaux célèbres sont inhumés dans ce lieu. Un monument a même été érigé pour le chien Barry (1800-1814) qui aurait sauvé une quarantaine de personnes.

Le   chien soldat nommé Moustache (1799-1811) pendant les guerres napoléoniennes, a une plaque à son nom pour évoquer ses faits de guerre.

Il y a les animaux de Michel Houellebecq, d’Henri Rochefort, de Camille Saint-Saëns, d’Alexandre Dumas, de Courteline, de Sacha Guitry, mais également le chien-star Rintintin.

Le 40 000 è animal à y être enterré est un chien errant venu mourir en 1958 à la porte du cimetière. La direction du cimetière a érigé un monument.

En Italie, dans le quartier tranquille de Portuense, au sud de la capitale, le cimetière d’Antonio Molon, repris par son fils Luigi, compte désormais près de 1000 pierres tombales.

La plus luxuriante est dédiée à Dreys, un chien qui repose sous une tombe en marbre noir  de 12 000 euros.

Toutefois, la loi n’autorise pas un cimetière de ce type dans le Latium, excepté la Casa Rosa qui dispose d’une licence accordée par la mairie de Rome, renouvelée pour la dernière fois en 1984.

Une proposition de loi présentée par le parti populiste 5 étoiles cherche à autoriser la création de cimetières dédiés à l’inhumation d’animaux domestiques.

La Casa rosa (la maison rose) est un cimetière particulièrement gai, coloré par de petites structures en bois, sorte de niches sous lesquelles reposent les compagnons animaux du gotha romain.

Rome est célèbre pour abriter la dernière demeure des empereurs, de papes, de martyrs et de rois, un peu moins pour la sépulture de la poule colorée du fils de Mussolini.

Le doyen des cimetières pour animaux d’Italie, qui fête cette année son centième anniversaire, accueille chiens et chats ainsi que d’autres animaux dans la capitale italienne.

Au fil des ans, un millier d’animaux ont été enterrés à la « Casa Rosa » où de petits autels en bois peints de couleurs vives décorés de figurines côtoient de plus traditionnelles pierres tombales à l’ombre de pins et de palmiers.

Nombreux sont les pensionnaires ayant de célèbres propriétaires, comme le réalisateur de La dolce vita  Federico Fellini, l’actrice oscarisée Anna Magnani et même Brigitte Bardot, dont le caniche est décédé durant un tournage à Rome.

Mais le plus célèbre est le dictateur Benito Mussolini, qui dirigea l’Italie de 1922 à 1943.

Tout a vraiment commencé avec la poule de Mussolini raconte la propriétaire du cimetière Luigi Molon, 73 ans. “N’ayant pas le terrain pour l’enterrer (…) il l’a amenée ici, où ses enfants venaient avec des fleurs pour se souvenir des moments heureux passés ensemble. »

Leur compagne de jeu, arrivée chez eux après avoir été gagnée à la foire, a été enterrée sur un lopin de terre du père de Luigi Molon, qui était le vétérinaire des dogues allemands du Duce.

Les traces de la poule ont été perdues au fil des ans mais elle a fait des émules, transformant un terrain jusque-là anonyme en lieu de repos éternel pour les animaux. Le « la » est donné avec cette célèbre poule colorée ; ce qui va permettre à d’autres animaux d’être enterrés dans ce terrain devenant ainsi en quelque sorte « sacré ».

Aujourd’hui, le cimetière est plus populaire même si certains défunts portent des noms célèbres, à l’image de Lord Byron, un setter irlandais.

Gentil petit diable.

On peut lire sur la tombe en granit de Ringo, un berger allemand mort en 1979 : « La maison est vide sans toi. »

Sur la tombe de Ruga la tortue, morte en 2017 l’inscription « Je t’aime ».

Beaucoup de sépultures sont décorées des photos des défunts. Billo l’épagneul noir et blanc est entouré de sa famille adorée, tandis que Jack le berger est montré en chiot puis en adulte.

Le cimetière est une arche de Noé accueillant chevaux, lapins, ânes, hamsters, tortues, canards, pigeons, perroquets, et même une lionne.

Certains propriétaires éplorés rendent visite à leur compagnon disparu tous les jours, d’autres toutes les semaines, apportant fleurs et peluches rapporte Luigi Molon.

Le rituel des visites sur la tombe de l’animal décédé « n’est rien moins qu’un prolongement des caresses et des promenades de son vivant », rapporte Luigi.

Le coût d’une concession de cinq ans s’élève à environ 150 euros. Beaucoup la renouvellent au bout de cinq ans, d’autres non faisant ainsi de la place pour de nouveaux arrivants.

Et ce n’est pas une mauvaise chose, parce que si vous ne renouvelez pas, cela signifie que la douleur est passée” estime Luigi Molon, dont le fils prendra un jour la relève.

Il y a des chats qui ondulent parmi les tombes et qui prennent place dans les petits chalets de couleurs. Certains s’allongent sur des tombes de chiens décédés. Qui aurait dit alors « ne pas s’entendre comme chiens et chats ? »

En particulier, un chat roux dépourvu de queue, secouru par Luigi Molon, mais qu’il n’a pas encore baptisé, dort sur une tombe décorée de figurines de chiens.

Tout près reposent le labrador Michel-Ange, Mike Tyson le terrier écossais et Cindy la lapine, dont la sépulture est décorée de deux lapins en peluche.

« Un gentil petit diable qui courait partout, tu nous as quittés trop tôt », ont écrit les propriétaires de Giotto le chat, mort en 2020 à deux ans sur sa tombe.

« Maintenant tu peux courir et grimper au milieu des nuages. »

Mais si tout citoyen ne peut pas être enterré avec ses animaux, certains exceptionnellement peuvent non seulement le souhaiter mais l’être. Ce fut le cas de Frédéric II de Prusse qui souhaitait être inhumé avec ses lévriers. Son vœu fut exaucé plus tard après son décès. Sa réinhumation eut lieu en 1991. Le “philosophe de Sans-Souci” repose désormais dans les vignobles.

Mais si Alain Delon a pu être inhumé dans son jardin auprès de ses trente-cinq chiens, en revanche, il est strictement interdit de se faire inhumer avec son animal de compagnie, comme le rappelle le site de l’administration française service-public.fr, dans un cimetière.

Ce qui veut dire que l’on ne peut pas mettre le cadavre de son animal de compagnie dans la même fosse que la tombe d’un défunt, dans un cimetière communal, ni mettre la tombe de son chat et de son chien en terre à côté de sa propre tombe dans les cimetières. Il n’est pas non plus autorisé de déposer les cendres de son animal dans la tombe de son propriétaire.

Il existe cependant des propositions de loi pour que la règle change. Toutefois, il est interdit de jeter la dépouille de son animal dans une poubelle, dans un égout sous peine de régler une amende de 3750 e.

Peut-on espérer un jour qu’un animal de compagnie soit toutefois inhumé avec ses propriétaires dans un cimetière ?

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