Les capacités cognitives des animaux

Nombreux sont les chercheurs à plaider pour une écologie de l’intelligence, qui s’attache à comprendre ce qui importe dans la vie des animaux qu’ils étudient et ce qui en fait le sens, et à comprendre où leur intelligence propre se manifeste : les liens, l’amitié et les alliances, la transmission, les inventions, les histoires qui tissent le quotidien et qui fabriquent des styles de culture animale. Il faut noter que jusque dans les années 1990, ce terme de « culture » suscitait des controverses : la culture ne peut être qu’humaine, de même que les inventions ou l’amitié.

Alors peut-on parler d’intelligence animale sans faire d’anthropocentrisme ? L’homme est-il la référence suprême en ce qui concerne l’intelligence au point d’oublier que d’autres espèces en sont pourvues ?

Existe-t-il des formes multiples d’intelligences que l’homme parvient difficilement à comprendre, mais qu’il n’a  jusqu’alors  pas pris en considération pour  mieux exploiter les vivants qui l’entourent.

L’intelligence est généralement associée exclusivement à l’homme, mais certains animaux présentent des comportements qui peuvent être considérés comme intelligents, ce qui surprend les scientifiques au cours des dernières décennies.

On parle plutôt de capacités cognitives qui sont les capacités du cerveau qui permettent d’être en interaction avec l’environnement, permettant de percevoir, se concentrer, acquérir des connaissances, raisonner, s’adapter et interagir avec les autres. Nombreuses sont désormais, les recherches éthologiques qui étudient ce sujet sur différentes espèces.

Les corbeaux par exemple, sont des oiseaux particulièrement intelligents, ils utilisent des outils pour obtenir de la nourriture (les chenilles) et savent sélectionner des brindilles de bonne taille pour construire des crochets en pliant certains matériaux.

Au Japon, on les a vus envoyer des noix sur des routes au niveau des passages piétons devant les véhicules, s’envoler quand le feu passe au vert, puis revenir quand il est rouge pour récupérer leur aliment cassé. Utiliser les voitures comme casse-noix exige un niveau d’intelligence incroyablement développé.

En effet, le cerveau du corbeau possède un nombre élevé d’interneurones qui se nomme des cellules d’association.

Les corbeaux sont dotés de 290 millions de ces cellules (contre 40 millions chez le poulet ou le pigeon et 124 chez l’autruche). Ce qui a étonné les scientifiques, c’est que le cerveau du corbeau est 2 fois plus léger que celui de l’autruche.

Mais l’apanage de l’intelligence n’est pas seulement réservé aux oiseaux ; certains animaux marins ont été remarqués pour leurs capacités cognitives développées. Les dauphins sont des mammifères auxquels l’homme s’intéresse déjà au 1 er siècle avant J-C. Ainsi Le singe et le dauphin d’Esope, est l’un des premiers textes qu’on connaît actuellement où le dauphin apparaît particulièrement intelligent.

Une étude publiée en 2001 rapporte que les dauphins se reconnaissent dans le miroir. Cette conscience de soi suggère la présence d’une pensée abstraite hautement développée. Les grands dauphins communiquent entre eux en s’assignant des noms : un sifflement unique à chaque dauphin.

Ce qui veut dire que chaque dauphin a un prénom transmis par la mère. Il s’agit d’une signature acoustique utilisée lors de rencontres afin de s’inter-identifier. Certains spécimens d’Australie, utilisent même des outils et protègent leur museau à l’aide d’éponges de mer afin de ne pas se blesser lorsqu’ils fouillent le fond de l’océan en quête de nourriture.

En Floride, des dauphins soulèvent les sédiments de boue en nageant pour piéger leurs proies.

D’autres font équipe avec des pêcheurs pour les aider à attraper près de 4 fois plus de poissons.

Mais nous n’avons pas envie de parler les porcs pour les doter d’intelligence, car ils sont exploités et finissent dans nos assiettes en tranches de jambon, pour cela, nous serions trop culpabilisés.

Pourtant, la 4e place leur est réservée pour l’intelligence, après celle des chimpanzés, des dauphins, des éléphants.

En effet, les porcs sont dotés de formidables capacités de résolution de problèmes, d’une mémoire spatiale exceptionnelle et d’une aptitude à l’apprentissage de tâches complexes. Ils possèdent par ailleurs une mémoire à long terme et apprennent rapidement de leurs expériences, qu’elles soient positives ou négatives. Des études ont révélé que les porcs peuvent parcourir des labyrinthes, distinguer différents types d’objets et même jouer à des jeux vidéos simples avec une précision digne de mention. Fait étonnant, ils peuvent communiquer avec les humains : ils peuvent apprendre et répondre aux gestes des humains (comme le fait de pointer du doigt) et aux signaux vocaux.

Mais nous serions encore plus étonnés par l’histoire de Hans le Malin, un cheval particulièrement brillant. Il nous a été rapporté que ce cheval pouvait compter.

Hans le malin, en effet, est un cheval (1895-1916), élevé en Allemagne dont le maître Wilhelm von Osten, professeur de mathématiques, lui a appris à additionner, à soustraire les nombres. Il devient alors la star de toute l’Europe, considéré comme particulièrement intelligent.

Hans semble pouvoir répondre à toutes sortes de questions : « En tapant du sabot, Hans était capable d’additionner, de soustraire, de multiplier et de diviser ». Hans pouvait même épeler, lire et résoudre des problèmes d’harmonie musicale.

Des scientifiques étudient ce cas prodigieux et finissent par découvrir le phénomène appelé en psychologie « phénomène Hans le Malin ».

Malheureusement, Hans ne possède pas de capacité particulière en calcul ou en lecture. Il interprète des signaux corporels envoyés inconsciemment par son maître ou par les personnes qui l’interrogent. Il était capable de percevoir la bonne réponse chez la personne qui lui posait les questions en se fiant à son langage corporel ; le cheval en effet, interprétait de tout petits mouvements de tête, la dilatation des pupilles ou des narines, pour repérer des signes indiquant quelle était la bonne réponse. Finalement, c’était une marque d’intelligence encore plus prononcée que s’il avait su compter.

En conclusion : Hans n’aurait sans doute pas pu obtenir la prestigieuse médaille Fields remise aux excellents mathématiciens, mais il aurait sans doute mérité d’assister le docteur Freud pour détecter les pensées les plus refoulées des patients.

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