Artistes provocateurs voire fous , mais est-ce encore des artistes ?
La création artistique met-elle en branle la fonction de limite, peut-elle frôler la mort, la provoquer même, la mettre en scène ; montrer l’inacceptable ; libérée de toute éthique ?
Yukio Mishima (1925-1970) met en scène sa propre mort le 25 novembre 1970. Il se fait un seppuku (s’ouvrant le ventre à l’aide d’un sabre). Cet acte héroïque ritualisé dans l’Empire du Soleil Levant devant des témoins épouvantés, est pour l’auteur le fait de sublimer sa mort. Marguerite Yourcenar écrit dans Mishima ou la vision du vide (de cet acte de l’écrivain Samouraï) « a fait de sa mort la plus belle œuvre ». Le public devient-il voyeur ?
Dans un tout autre registre, la mort en directe lors d’une exposition en 2007 à Managua au Nicaragua d’un chien famélique, attaché, privé de nourriture et d’eau que « l’artiste » Guillermo Vargas « Habacuc » a mis en scène. Il écrit sur le mur en face avec des croquettes de chien : « Tu es ce que tu es » (Eres io que iees). L’animal sacrifié au nom de l’art a suscité un immense élan de mobilisation de la protection des animaux. Ces associations de protection des animaux ont jeté un discrédit sur cet « artiste » en quête de notoriété. Ce qui est encore plus choquant, c’est que le public est resté indifférent au sort du chien en train de mourir. Le public cautionne le spectacle de la cruauté .
Plus connu Gregor Schneider recherche une personne mourante pour l’exposer dans une salle du musée Haus Lange de Krefeld : « Je veux exposer une personne en train de mourir d’une mort naturelle ou quelqu’un qui vient juste de mourir ». Peut-on encore parler de création artistique ?
Des expositions macabres ont fasciné en 1995 au Japon des spectateurs qui se bousculent pour observer les pièces de l’anatomiste très controversé Gunther von Hagens, très controversé. En effet, « Body Worlds » a attiré plus de 30 millions de visiteurs pour ces présentations de corps imprégnés de façon polymérique assurant ainsi la pérennité des cadavres humains.
La plastination présente également des animaux à l’exposition en Sarre en 2023 intitulée : « Animaux à corps ouverts ». Ces animaux exposés sont morts naturellement dans des zoos et ne font pas polémique comme les expositions d’anatomie de cadavres humains de Gunther von Hagens.
Un artiste pour le moins surprenant a exposé au Centre Pompidou en mai 1961, 90 boîtes de « merde d’artiste » (30 grammes chacune) et vendues au poids selon le cours de l’or. En effet, Piero Manzoni (1933-1963) , influencé par les ready made, se joue de la valeur marchande des œuvres d’art, celle qui est mise en boîte est intitulée Merda d’artista. La provocation est assumée, mais le contenu est dissimulé, la croyance du public est mise en jeu. Manzoni n’a vendu que très peu de ces boîtes de son vivant. Après sa mort, on a vendu des boîtes à prix très élevé. Le 16 octobre 2015, une boîte a été adjugée pour 202 980 euros lors d’une vente aux enchères chez Christie’s à Londres.
L’anecdote d’une des boîtes prêtée au musée Serpentine de Londres, lors de la grande exposition consacrée à Manzoni à la fin du XXe siècle, a été renvoyée à son propriétaire. L’odeur dégagée ne laissait pas de doutes sur l’origine des matières incluses.
Certains artistes provocateurs suscitent au mieux la perplexité, au pire l’exaspération furibonde. Selon l’emplacement choisi, à Versailles ; l’exposition de Jeff Koons avec « Ballon dog » a provoqué l’indignation. En 2008, les œuvres très décalées et iconoclastes de l’artiste ont attisé les foules scandalisées par la mésalliance entre le lieu historique et l’univers du kitsch de Koons.
L’artiste cherche-t-il alors à susciter le malaise du public ? Avec l’art contemporain, la provocation semble être la nouvelle donne. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ce nouveau
« genre » artistique permet à des artistes de sortir de l’anonymat. Comme Damien Hirst qui s’est fait connaître dès les années 1990 avec ses cadavres d’animaux découpếs (vaches, cochons) conservés dans du formol. Les défenseurs des animaux ont alors déposé des banderoles et du crottin de cheval devant le Palazzo Grassi à Venise pour dénoncer « Un artiste dont le succès repose sur la mort et le mépris des être vivants. »
Absence de sensibilité, de sens esthétique et moral ; la provocation est une incitation à une réaction ouvertement malveillante, voire agressive qui fait fi du public le mettant mal à l’aise. Loin d’être consensuelle, la provocation ne serait qu’une manipulation psychique qui déstabilise ; un moyen efficace pour attirer l’attention sur soi et sur son œuvre. Sans cela, l’artiste sera anonyme et son œuvre resterait inaperçue. Mais est-ce que l’ œuvre produite par provocation est-elle de l’art ou plutôt du terrorisme ?
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