Le succès du Brexit
par Philippe Milliau, président du groupe « Libertés » (TVLibertés, EuroLibertés, Radio Libertés)
Le contexte : avant que d’en sortir, la question me parait être d’abord de savoir si la Grande Bretagne aurait dû y rentrer…
En termes géopolitiques, la séparation entre le bloc américain et le bloc continental européen est-elle l’Atlantique ou la Manche ? La question mérite d’être posée…
En termes ethniques, culturels et religieux, la proximité des Anglais et des Américains n’est-elle pas une évidence ?
Dans l’histoire, l’attitude anglaise vis-à-vis du continent a été équivoque et à géométrie variable. Dans sa période la plus récente, elle a été sur un plan politique, économique, financier et migratoire complice du grand frère américain plus que partie prenante européenne.
Tout d’abord hostile à son adhésion, la Grande-Bretagne est rentrée pour y imposer sa vue strictement commerçante d’une Europe sans pouvoir politique. Par les votes, ses vétos, le soft power qu’elle a exercé auprès des instances européennes, la puissance anglaise, non seulement ne s’est pas intégrée, mais a en permanence et sur tous sujets travaillé contre une véritable souveraineté européenne, contre la monnaie européenne sans même daigner y rentrer, contre le conditions de sa puissance, contre son harmonisation sociale et fiscale, mais pour l’élargissement sans fin de l’Union européenne au détriment de sa profondeur. Pour comble, l’obtention grâce à de honteuses complicités dans les pouvoirs politiques des autres nations, du retour (I want my money back) des deux tiers de la différence entre ce que les Anglais paient et ce que qu’ils reçoivent de l’Union européenne et, autre dérogation, du droit de quitter à sa convenance (opting out).
Comme Nicole Fontaine et les disciples de Dominique Venner aujourd’hui ou le général De Gaulle hier, j’estime qu’une Grande-Bretagne hors d’Europe, c’est une grande chance (la dernière ?) de sauver et relancer un vrai projet européen, indépendant et puissant. Le monde bouge, partout. Il est plus que temps pour le continent européen de poursuivre un projet commun, s’il ne veut pas être hors jeu dans ce siècle qui voit ressurgir une multipolarité à taille continentale. Refonder l’empire carolingien, une Europe resserrée, dynamique, homogène, voici l’urgence.
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Philippe Randa,
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