La casse de l’Oncle Joe

Décidément, que le président soit un gamin gâté et insolent comme en France ou un vieillard passéiste et grincheux comme aux USA, les résultats sont tout aussi catastrophiques pour notre monde. Deux générations les séparent, mais leurs visions idéologiques identiques les rapprochent pour le plus grand malheur de l’Occident.

Le problème est que leur capacité de nuisance est très disproportionnée, ce qui induit que le gamin obéit au grand-oncle, à l’encontre d’un autre qui dans les années soixante avait marqué son indépendance vis-à-vis des USA à plusieurs reprises et de manière éclatante : OTAN, le Québec libre, le discours de Phnom Penh, l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, entre autres. Mais Macron n’est pas de Gaulle, on le savait déjà.

Sur le plan européen, M. Macron veut s’en croire le leader par des gesticulations et des discours graves et solennels qui n’impressionnent que lui et ses affidés médiatiques. L’Allemagne le regarde avec la condescendance de sa puissance et de sa fidélité inconditionnelle aux USA qui va bien au-delà de celle de la France encore. Macron est une sorte de ludion, bateleur pour jeux du cirque européen, un « agité du bocal », comme Céline avait pu qualifier Sartre en son temps. Rien ne le gêne, rien ne l’arrête, du moment qu’il enrobe ses pirouettes du ton solennel qu’il adore affecter pour impressionner une partie du peuple. Ainsi de son soutien à Volodymyr Zelenski, le plus corrompu d’un pseudo-État corrompu, et hissé au rang des combattants sacrés de la « liberté ». Tout cela pour montrer sa bonne volonté au grand-oncle américain qui déverse sur l’Ukraine des milliards de dollars en armements pour entretenir une guerre qui arrange sa politique et ses intérêts.

Grand-oncle Joe, entre les mains de sa vice-présidente Kamala Harris, wokiste convaincue et qui n’a rien à envier à notre Jean-Luc Mélenchon, laisse la démocrate Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, se rendre en visite officielle provocatrice à Taïwan, un « État » reconnu par seulement dix-huit pays dans le monde, non-membre de l’ONU et inclus dans les 23 provinces chinoises. Jean-Luc Mélenchon n’a pas tort d’évoquer « une seule Chine » là où on pourrait en vertu du même raisonnement parler d’une seule Russie… incluant donc l’Ukraine. Mais le « deux poids deux mesures » fonctionne ici comme ailleurs très bien. Oncle Joe montre ses muscles affaiblis en rajoutant de l’huile sur le feu de moins en moins couvant dans notre monde au bord d’une explosion encore mal définie mais très inquiétante.

La politique américaine est une politique de casse mondiale au nom d’une idéologie prétendument « démocratique » qui ne fait que camoufler la défense des seuls intérêts des USA et au détriment du reste de la planète. Le plus grand danger pour l’Europe se situe-t-il sur son flanc est ou bien outre-Atlantique ? La défense des valeurs traditionnelles européennes ne serait-elle pas mieux assurée par des États eux-mêmes forts de leurs propres identités, plutôt que par des USA qui les renient allègrement ? Les USA, libérateurs de l’Europe en 1945 – alors que c’est l’URSS qui vainquit l’Allemagne et non les USA et ses alliés qui stoppèrent toutefois l’expansion de l’URSS vers l’Ouest –, entretiennent ce vieux souvenir dépassé pour faire encore croire à leur mission permanente salvatrice de l’Europe. Quand cesserons-nous de nous référer à une histoire bientôt centenaire pour justifier les politiques actuelles suicidaires ?

Quand cesserons-nous de soutenir la casse du monde occidental, notamment, par des présidents américains comme Oncle Joe ?

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