Un mémorial pour les animaux tués durant la Grande Guerre ?
Par Jill-Manon BordellayEntretien avec Jill-Manon Bordellay
(propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Jill Manon Bordellay, Professeur de Philosophie, Docteur en Philosophie et en Littératures comparées et en Psychologie. Collaboratrice à l’Encyclopédie Universalis, différentes revues d’Art, de psychologie et des revues «Alternatives végétariennes» et «Droit animal éthique et sciences».
Pourquoi commémorer la mort des animaux durant les guerres ?
La question se pose essentiellement dans un premier temps pour la Grande Guerre. En effet, à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, ce désir lancé par Paris Animaux Zoopolis, association animaliste, entendait rendre hommage aux 11 millions de chevaux, d’ânes, de mulets et aux 100 000 chiens et 200 000 pigeons morts durant les combats.
Pourquoi l’idée d’un monument rendant hommage aux animaux tués durant la Grande Guerre fait-elle débat ?
Beaucoup pensent qu’un hommage rendu aux animaux risque d’effacer celui des soldats, alors que les Poilus estimaient que les animaux les ont aidés et accompagnés dans leurs souffrances. Il n’y a pas de différence dans les émotions effroyables ressenties entre tous ces combattants, humains et animaux. D’ailleurs, certains animaux – des chiens et des pigeons – ont reçu des médailles, notamment le pigeon Cher Ami qui a sauvé la vie de 194 soldats en octobre 1918.
Pourtant aucun lieu de mémoire n’existe à Paris alors que les soldats avaient souhaité qu’un hommage soit rendu aux animaux qui partageaient leur vie de souffrance. La Fondation 30 millions d’Amis et Paris Zoopolis demandent qu’un projet de monument à l’hommage des animaux de la Grande Guerre soit réalisé.
En France, le plus ancien monument aux animaux de la Grande Guerre a été créé en 1922 à Chipilly dans le Val de Somme (photo) ; il représente un artilleur britannique qui enlace son cheval mourant durant la bataille de la Somme. De même, un monument aux pigeons voyageurs a été construit à Lille en 1936.
Des intellectuels, pourtant, insistent pour que la souffrance des animaux soit reconnue…
En effet, d’autant plus qu’une loi récente reconnaît cette souffrance. Les animaux sont des êtres sensibles, les scientifiques disent « sentients », ce qui veut dire qu’ils ressentent la douleur et diverses émotions, ce sont donc des êtres conscients. L’historien Éric Baratay auteur de l’ouvrage Bêtes des tranchées a écrit : « En France, on croit toujours qu’honorer des animaux revient à dévaloriser les humains. Faire un monument aux animaux reviendrait à humilier les soldats. Or ce n’est pas du tout cela. C’est reconnaître l’engagement et la souffrance de tous. »
En France, existe-t-il des villes qui ont pris l’initiative d’inaugurer un monument mémorial pour les animaux morts durant les conflits ?
Il reste beaucoup à faire ; toutefois, des municipalités ont fait des pas comme la ville de Yerres (91) qui a inauguré une plaque commémorative en 2018.
À Paris, la question engendre encore de vifs débats. L’ex-Maire du IIe arrondissement était favorable à cet hommage. Jacques Boutault a écrit : « Quand on est sensible à la souffrance animale, on l’est aussi à la souffrance des êtres humains ».
À Couin, dans le Pas-de-Calais, un monument a été érigé par le Souvenir français et par une association anglaise. À Pozière, également dans la Somme, par les Australiens. Mais qu’en est-il des Français ?
Existe-t-il des monuments en hommage aux animaux victimes de la guerre dans d’autres pays que la France ?
Le Mémorial des Animaux de Guerre (en anglais : Animals in War Memorial) est un mémorial situé à Londres, sur Park Lane, édifié pour rendre hommage à tous les animaux qui ont servi et sont morts sous le commandement britannique au cours de l’Histoire.
Londres, Canberra, Ottawa ont consacré un mémorial aux animaux morts à la guerre.
Espérons faire sauter tous les verrous afin que les animaux soient reconnus à la juste valeur de leur souffrance partagée avec les soldats et qu’un mémorial puisse être édifié à Paris et reconnu par tous.
Les livres de Jill Manon Bordellay aux éditions Dualpha :
Souffrance animale & responsabilité humaine, préface de Christian d’Andlau-Hombourg
Animaux : halte à l’hécatombe !, préface de Christian d’Andlau-Hombourg
L’enrôlement des animaux durant les guerres, préface de Michel Quinton, postface de Jocelyne Donsanti
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Jill Manon Bordellay, Professeur de Philosophie, Docteur en Philosophie et en Littératures comparées et en Psychologie. Collaboratrice à l’Encyclopédie Universalis, différentes revues d’Art, de psychologie et des revues «Alternatives végétariennes» et «Droit animal éthique et sciences». Elle est l'auteur de plusieurs livres dont « Souffrance animale & responsabilité humaine », Dualpha, préface de Christian d’Andlau-Hombourg.