8 décembre 2020

Élection des quotas

Par Georges Feltin-Tracol

Chronique hebdomadaire du Village planétaire

Âgé de 36 ans et épouse de l’économiste médiatique Thomas Piketty, Julia Cagé enseigne les sciences économiques à Sciences Po Paris. Elle a conseillé le candidat Benoît Hamon à l’élection présidentielle de 2017. Auteur de trois ouvrages sur la crise du système démocratique, elle s’inquiète des dysfonctionnements croissants de la démocratie moderne. Contrairement à la philosophe belge Chantal Mouffe, théoricienne d’un populisme de gauche hors-sol et grotesque, Julia Cagé défend une « démocratie représentative, participative et “descriptive” ».

Interrogée par Sophie Fay dans le magazine L’Obs (du 15 octobre 2020) sur les solutions à apporter, Julia Cagé propose la constitution d’« une Assemblée mixte (à la fois paritaire et socialement équilibrée) ». Elle constate que maintes catégories socioprofessionnelles comme les ouvriers ne sont plus représentées au niveau politique et se veut novatrice.

Méfiante à l’égard du tirage au sort qu’elle assimile à « une sorte de nihilisme », elle revendique l’établissement de « la parité sociale et [de] la parité de genre ». Comment ? « Il faut, explique-t-elle, que les partis politiques présentent 50 % de femmes et 50 % d’employés, ouvriers et travailleurs précaires parmi leurs candidats à chaque élection, et en particulier aux législatives ». On remarque tout de suite qu’à son corps défendant, cette salariée du grand temple parisien du conformisme politique rejette toute forme paritaire ouverte aux « racisés » de couleur, aux non-binaires ou autres transgenrés ainsi qu’aux autres espèces vivantes. Les exclus de toute la galaxie apprécieront…

Pour Julia Cagé, « le non-respect de ces objectifs doit être assorti de pénalités financières dissuasives, comme la suppression de toutes les aides publiques et l’interdiction de présenter des candidats aux élections suivantes ». Gravissimes, ses propositions sont liberticides, car elles empêcheraient de manière légale l’opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne de se présenter aux élections. Ses diverses composantes, du Rétrécissement national au Mouvement national-démocrate en passant par le Parti de la France, Civitas, le Parti des Européens et le Parti national-libéral, ont toujours du mal à monter des listes tant le « harcèlement démocratique » imaginé dans les années 1980 par Jean-Christophe Cambadélis et amplifié par les médias dominants d’occupation mentale, entrave considérablement la liberté de candidature. Avec de pareils quotas ubuesques, les formations de la seule véritable opposition deviendraient des proies faciles pour le pouvoir en place, s’effaceraient des campagnes électorales et n’exprimeraient plus une légitimité populaire indéniable. Les dérives dites « populistes » seraient ainsi proprement évitées…

Julia Cagé croit révolutionner la pensée politique de ce premier tiers du XXIe siècle. Les quotas paritaires qu’elle envisage rappellent, une fois leur formulation inclusive écartée, une conception traditionnelle, organique et holiste de la société européenne. C’est très bien de vouloir que les ouvriers, les employés, les précaires participent à la vie publique à la condition toutefois qu’ils appartiennent d’abord à un peuple constitué. Dans Retour au réel. Nouveaux diagnostics, le grand philosophe paysan Gustave Thibon conçoit « un peuple sain comme une multitude hautement différenciée d’organismes professionnels et locaux accordés les uns aux autres, mais fonctionnant chacun sur son plan particulier » (Éditions universitaires – Les Presses de Belgique – Librairie Lardanchet, 1946, p. 110).

« Résolument ennemi de la loi du nombre et du pouvoir des masses » (idem, p. XIV), le vigneron – penseur de Saint-Marcel-d’Ardèche veut « substituer à la société atomisée des bourgeois et des aspirants bourgeois […] une société organisée où chaque homme puisse déployer, à l’intérieur de ses limites et en communion avec ses semblables (les frontières, à condition qu’on les respecte, sont aussi des traits d’union), une activité vraiment qualifiée et irremplaçable. Nous sommes pour l’unité qui rassemble contre le nombre qui disperse. En toute chose, nous voulons subordonner l’avoir à l’être. Il ne nous suffit pas que chacun ait une place, nous voulons encore que chacun soit à sa place » (idem, pp. XIV – XV). Gustave Thibon insiste par conséquent sur le nécessaire encadrement via les communautés d’appartenance spirituelles, territoriales, ethno-culturelles et corporatives du suffrage universel dont la force d’inertie profite toujours à la subversion moderne.

Sachant que le suffrage universel peut conduire à l’élection de Donald Trump ou de Jair Bolsonaro, Julia Cagé pense contrecarrer cette « dérive » en faisant adopter des quotas professionnels et sexuels draconiens, ce qui équivaut peu ou prou à l’instauration d’un apartheid socio-sexuel cosmopolite. Sans le savoir, elle valorise des discriminations et, sous un discours progressiste vulgaire, récupère des thèmes chers à la Droite traditionnelle. Et si sa revendication supposée correcte démontrait en fait la nette droitisation du débat public ?

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