Vers un état policier au Québec
Profitant de la crise, l’État met en place des mesures liberticides sans lien avec l’épidémie.
Les Québécois se doivent de rester vigilants face à l’action gouvernementale en cette période exceptionnelle de notre histoire.
Des mesures exceptionnelles ont récemment été mises en place par l’État, notamment le quasi-confinement de tous, la fermeture des entreprises, l’exhortation à abandonner l’argent papier, etc. Pour le moment, il est difficile de juger si ces mesures sont pondérées, si elles sont proportionnelles à la menace que pose la pandémie de coronavirus ou si elles sont disproportionnées. Dans tous les cas, il faut suivre ces consignes et seul l’avenir permettra de juger de leur pertinence.
Toutefois, certaines autres mesures récemment prises tant par Ottawa que par Québec sont des atteintes intolérables à la vie privée des citoyens, déjà bien mise à mal par l’emploi généralisé d’Internet.
Ainsi, les services de renseignement canadiens (SCRS) ont commencé à élargir leurs bases de données sur les citoyens canadiens. Grâce à une nouvelle loi votée l’an dernier par le gouvernement Trudeau, le mandat des collectes d’informations personnelles de l’organisme fédéral est accru et celui-ci a un pouvoir élargi en matière de renseignement. Selon La Presse, le SCRS a déjà commencé à compiler de nombreuses informations sur les citoyens.
De plus, pour faire respecter les nouvelles mesures liées au coronavirus, la Sûreté du Québec a annoncé qu’elle allait avoir recours à la géolocalisation pour s’assurer que les gens touchés par le virus restent confinés. Ainsi, elle compte utiliser la localisation cellulaire, permettant de savoir en tout temps où se trouvent les citoyens. La police pourra également se servir des données des appels entrants et sortants ainsi que celles concernant les messages texte.
Comme si cela n’était pas assez, l’entreprise Protect-Yu dirigée par un ancien du SCRS, Michel Juneau-Katsuya, met présentement au point un bracelet visant à localiser celui qui le porte, tout en permettant aux autorités d’avoir accès à ses signes vitaux et à sa température. Pour le moment, ce bracelet n’est pas encore sur le marché et le gouvernement n’a pas encore confirmé vouloir l’utiliser, mais s’il est généralisé, on pourra traquer quiconque. Contrairement au cellulaire qui peut rester à la maison, celui-ci, donnant des informations sur la personne qui le porte, ne pourra pas être simplement laissé à la maison sans que personne ne s’en aperçoive.
Ces mesures totalitaires laissent présager le pire.
Au Canada, comme partout d’ailleurs, les gouvernants ont toujours utilisé les crises pour imposer des mesures impopulaires. Les impôts fédéraux et provinciaux ont été instaurés pendant les guerres mondiales, la taxe de vente pendant une crise financière, et la répression des nationalistes durant la Crise d’octobre. Le système est toujours parvenu à profiter des crises pour imposer son agenda.
En ce moment, les gouvernants profitent de la peur liée à la pandémie pour imposer ces mesures. Les gens sont apeurés, non seulement à cause du virus, mais aussi à cause des répercussions sur l’économie qui se feront sentir après la levée du confinement. Cherchant à être rassurés, ils se tournent vers l’État. Que ce dernier profite de la situation, c’est odieux, mais ce n’est pas surprenant pour quiconque connaît l’histoire.
La peur est un des moteurs de l’ingénierie sociale, comme l’ont démontré Michel Drac et Lucien Cerise.
Il faut donc garder la tête froide et refuser de se laisser guider par nos instincts tels que la peur. Il faut refuser les nouvelles mesures orwelliennes qui feront du Québec un état policier. Une fois certaines de ces mesures mises en place, il sera trop tard pour revenir en arrière.
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