29 avril 2019

Les chroniques de Philippe Randa

Par Rémi Tremblay

Le cerveau est bombardé par l’information. Tous les jours, avec les réseaux sociaux, les journaux, l’information en continu et les radios, l’homme occidental est submergé d’informations qu’il n’a pas toujours le temps de tempérer, relativiser et analyser. Il s’emporte pour certains faits divers, certaines nouvelles, mais cette passion est souvent momentanée et, quelques jours plus tard, la montée de lait ou de joie qui avait accueilli une annonce ou un événement est oubliée, remplacée par une nouvelle vague émotive effaçant de sa mémoire le scandale précédent.

Il faut être doué d’une mémoire considérable pour se souvenir de ce qui nous faisait lever de notre chaise l’an dernier ou même la semaine dernière. La mémoire, saturée par les nouvelles informations, ne parvient pas à garder le rythme de l’actualité. Question de prendre une pause et de justement revenir en arrière, revoir la dernière année, Philippe Randa nous propose Quand la peine le dispute à la colère, collection des chroniques qu’il publia en 2018 dans Présent, mais aussi des entrevues qu’il accorda à d’autres médias comme Synthèse nationale.

Dans ce 16e tome des « Chroniques barbares », tout y passe, des faits divers à la politique en passant par la culture, la littérature et les tendances sociales de fond.

Au-delà de l’exercice que constitue de se replonger dans cette année marquée par le départ de Johnny Hallyday, les dénonciations de #balancetonporc, l’affaire Benalla, l’inique procès d’Esteban et Samuel, mais aussi de quelque chose que personne n’avait pu voir venir, soit l’émergence des Gilets jaunes, on se fait plaisir à apprécier la plume de cet auteur prolifique, père de 119 livres à ce jour.

Contrairement aux éditorialistes de la grande presse qui tentent d’imposer leurs vues à leurs lecteurs, de moins en moins nombreux d’ailleurs, Randa suggère des réflexions, il les oriente, mais les laisse à la discrétion du lecteur considéré comme assez intelligent pour se faire lui-même une idée. Il questionne, soulève les pans d’ombre, mais se refuse à nous dicter quoi penser.

D’où l’intérêt de se replonger dans ces chroniques qui exigent de nous une certaine réflexion personnelle à laquelle le prêt-à-penser de la « grande presse » ne nous a pas habitués.

Randa n’écrit pas pour plaire à son public en le flattant dans le sens du poil et en le confortant dans ses idées, mais pour favoriser la réflexion, le débat. Ce n’est point l’oeuvre d’un doctrinaire ou un propagandiste, mais des propos libres d’un homme affranchi, attaché à la liberté d’expression menacée par les censeurs mais aussi par les monopoles médiatiques faisant main basse sur les moyens d’expression. Philippe Randa, un franc-tireur, dans le bon sens du terme, et non pas dans le sens partisan, qu’on aime lire tant pour le fond que pour la forme.

Quand la peine le dispute à la colère, Philippe Randa, préface de Richard Dessens, Éditions Dualpha, collection « Patrimoine des héritages », 212 pages, 25 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

(Article paru dans les colonnes du quotidien Présent)

Quand la peine le dispute à la colère,  Philippe Randa (Éd. Dualpha).

Quand la peine le dispute à la colère, Philippe Randa (Éd. Dualpha).

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