Un si bel édit
Avant le retour complet de la paix, Henri IV eut d’abord à combattre les Espagnols, ainsi que le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne et dernier chef ligueur à ne pas s’être soumis. Mais le cœur n’y était plus et, au bout de trois ans d’une guerre sans autre épisode notable que le combat de Fontaine-Française (1595), le traité de Vervins fut signé et le duc de Mercœur, dont le dernier bastion était Nantes, fit sa soumission (1598). Il est intéressant de noter que, dans ces combats, les protestants n’apportèrent qu’une aide très discrète à leur ancien chef devenu roi… mais aussi catholique.
Henri IV ne chercha pas à se venger de ses anciens adversaires. La soumission des gouverneurs de province fut achetée à prix d’or et les punitions se limitèrent à quelques exils temporaires. Magnanimité ou prudence politique, le résultat reste le même.
Le traité de Vervins n’était en fait que la réédition de celui du Cateau, signé sous Henri II. Mais le grand titre de gloire d’Henri IV fut la promulgation, la même année, de l’édit de Nantes. Là encore, il n’eut pas besoin de faire preuve d’imagination : il s’agit d’une simple compilation des sept édits et traités signés par Catherine de Médicis et ses fils depuis 1561. L’édit de Nantes accordait ainsi la liberté de conscience, une certaine liberté de culte, l’autorisation des synodes, l’accès à toutes les charges et dignités, et une centaine de places de sûreté pour huit ans. Concessions qui étaient jusqu’alors restées sans effet, il est bon de le souligner, à cause d’Henri IV lui-même, dont l’abjuration de 1576 avait ruiné quinze années d’efforts des derniers Valois.
Cet édit était même moins favorable aux protestants que celui de Beaulieu de 1576. Si donc, cette année-là, le roi de Navarre ne s’était pas enfui de la cour pour fonder l’Union calviniste, non seulement la France aurait évité douze ans de guerre, mais les protestants eux-mêmes s’en seraient trouvés mieux.
L’édit de Nantes fut accueilli avec soulagement plutôt qu’avec satisfaction. Les protestants estimaient avoir trop peu reçu. Quant aux parlements, plusieurs refusèrent d’abord d’enregistrer l’édit, qu’il fallut donc remanier plusieurs fois pour en obtenir une version acceptable. Le parlement de Paris ne l’enregistra qu’à contrecœur en 1599, et le parlement de Normandie en 1609 seulement.
Cet édit, si admirable qu’il fût, ne fut imité nulle part. Partout ailleurs, y compris dans les cantons suisses, on s’en tint au principe Cujus regio, ejus religio. Notons qu’en Hollande, par exemple, les catholiques n’obtinrent l’égalité civique qu’en 1808. En Angleterre, en 1887. Dans l’empire allemand, ils ne cesseront d’être des citoyens de seconde classe qu’en 1918, et en Suède, en 1951. Alors que l’égalité civile complète fut accordée en France dès 1787.
Depuis le concordat de Bologne (1516), le roi de France s’était arrogé le droit de nommer les évêques et les abbés. Quoique bon catholique, Henri IV nomma deux de ses bâtardes à la tête des abbayes de Chelles et de Fontevraud, et tenta d’imposer le duc de Verneuil, âgé de six ans, comme évêque de Metz. L’édit de Nantes bornait certes l’exercice de la religion protestante ; mais on voit que la religion catholique restait, elle aussi, soumise à une mainmise, et pas toujours pour le meilleur.
Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.
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