27 novembre 2018

Le peuple contre l’État-Nation

Par Richard Dessens

Des États-Nations à bout de souffle. Des antagonismes, des fractures, des fossés, des décalages, des incompréhensions qui se creusent entre Paris et les provinces, entre les métropoles renforcées et les campagnes déjà agonisantes, entre les janissaires parisiens et médiatiques, et le peuple en déshérence, cantonné dans un rôle d’électeurs-prétexte et manipulables pour les ambitions de quelques-uns.

Tableau peu à peu, mais encore partiellement, dessiné par nos observateurs sur la forme mais dénié sur le fond. Le peuple n’est pas incompris des élites, le peuple est seulement mal éduqué et victime d’une mauvaise communication. Les élites détiennent la Vérité, et le peuple est trompé par les démagogues de bas étage. Tel est le discours récurrent et martelé par les dirigeants politiques et médiatiques. Discours qui fonctionne parfaitement depuis longtemps lorsque l’on constate que M. Macron a été élu par les 2/3 des Français en mai 2017. Les Français ont donc les dirigeants qu’ils ont voulus et qu’ils méritent, dès lors que la réalité prévisible avait été annoncée mais n’avait convaincu qu’un tiers des électeurs.

Populisme

Mais le fond de la question est bien plus profond que les gesticulations embarrassées et trompeuses des uns et des autres. Les fractures multiples qui traversent la France, transversales et au-delà des rivalités apparentes partisanes d’ailleurs discréditées, démontrent l’implosion d’un État -Nation qui après s’être voulu unitaire ne porte plus que les dépouilles de ses ambitions perdues.

Les distorsions entre élites et peuple sont devenues ingérables. Les réformes successives des collectivités territoriales en constituent une phase exemplaire. Les cellules de base de la société, et notamment celle de la ruralité et des villes de moins de 10 000 habitants, représentent la grande majorité des Français. Ces cellules de base sont les communes qui sont l’objet d’une volonté de disparition depuis des années, au prétexte que 36 000 communes sont incompatibles avec les enjeux européens et à elles seules forment la moitié de la totalité des communes en Europe. Aberration technocratique. À force de raisonner au niveau européen voire mondial, on en oublie les fondamentaux des valeurs humaines.

La création souvent au forceps des EPCI, aux dirigeants anonymes, qui ne laissent plus aux petites communes qu’un souvenir de compétences pour organiser leur vivre-ensemble, détruit le lien social qui survivait encore dans un océan d’anonymat technocratique, financier, européanisé et mondialisé. Le « bonheur ne doit plus être dans le pré » mais dans des métropoles grisâtres, gigantesques, automatisées et impersonnelles. Les pouvoirs socialisants du maire sont remplacés par des Vérités absolues détenues et imposées par des élites idéologiques qui ne s’intéressent qu’à des problèmes mondialisés bien au-dessus des préoccupations du petit peuple.

Aux distorsions s’ajoutent donc des oppositions qui resurgissent, de plus en plus tranchées, entre les grandes villes et la ruralité ou la semi-ruralité, entre les riches, de plus en plus riches, et les pauvres, de plus en plus pauvres, entre les religieux de la mixité migratoire et ceux qui s’accrochent à leurs identités ancestrales avec l’énergie du désespoir et leurs mots malhabiles.

L’État-Nation ne repose plus sur aucune base solide non plus que sur un quelconque consensus « national ». L’hypercentralisation parisienne et surtout élyséenne des décisions de toutes sortes fabrique une nouvelle Fronde sourde dans les provinces, leurs peuples et leurs identités. L’État-Nation ne répond plus aux besoins des peuples tant l’idée même de vivre-ensemble s’est effondrée dans la disparition de la démocratie réelle, dans la toute-puissance des élites, dans le triomphe du droit sur la politique, dans l’invasion migratoire depuis cinquante ans, dans une Europe économico-financière aux velléités mondialistes, dans l’humiliation des « petites gens », récemment nommées les « sans-dents » par un Président sûrement visionnaire.

Les trois couleurs de l’État-Nation vermoulu sont celles d’un lointain passé révolu et ne sont plus que le rouge de la discorde, le blanc de la lâcheté et le bleu d’une Europe de la dislocation des peuples.

Réconcilier les énergies, redonner un espoir aux humiliés, restaurer un réel pouvoir local, rendre à la politique ses vertus d’harmonie et de bien-vivre, en relation avec les hommes et les nécessités de la Nature, passent par la destruction de l’État-Nation et la création d’États-Régions autonomes dans une grande Europe des peuples. Au lieu d’implorer l’État central et M. Macron, comme le faisaient jadis les serfs pour « notre maître », on attendrait plutôt que dans les manifestations fleurissent les étendards des provinces au lieu des drapeaux français, symboles justement de cet État central et de la soumission à « notre maître » parisien.

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