22 janvier 2020

Patrie, Famille, Travail (1)

Par Jean-Pierre Brun

 

Les dîners en ville vous font rencontrer des personnes dont vous ignoriez encore l’existence quelques instants plus tôt et avec lesquelles vous n’auriez eu, par ailleurs, aucune raison de lier connaissance. Mais ne dit-on pas que les amis de nos amis sont nos amis…

Ce type de manifestation est à l’origine d’échanges plus ou moins oiseux qui, le plus souvent, permettent de refaire le monde de fond en comble. Il faut bien alimenter la conversation et, pour ce faire, la situation économique et sociale du pays ainsi que sa sécurité, fournissent, par les temps qui courent, un combustible inépuisable.

C’est à ce genre d’exercice que je me trouve confronté alors que, autour d’une plantureuse paella, surgissent les inévitables questions concernant la remise en cause d’une société anémiée et d’une civilisation occidentale menacée dans ses fondements judéo-chrétiens. De là à évoquer le Travail, la Famille et, pourquoi pas, la Patrie il n’y a que l’épaisseur cristalline d’un verre de sangria ou d’un ballon de rosé, alors…

Alors, intervient un convive choqué par ces relents pétainistes nauséabonds. Il est vrai qu’on ne saurait comparer une boisson prétendument ibérique ou un Rasiguères de belle origine, à une eau de Vichy tristounette, fût-elle consommée avec la bénédiction du bon Saint-Yorre prodigue en fines bulles.

Régime des retraites, ils en ont parlé !

Régime des retraites, ils en ont parlé !

Vous commencez à me connaître et mon tact inné, ma prudence légendaire, ne sauraient vous surprendre. Je me glisse donc dans l’échange qui devient virulent, m’efforçant de calmer les esprits en rappelant certaines vérités intangibles et en ouvrant quelques pistes symboliques qui pourraient conduire à l’éradication de ces concepts malsains du siècle dernier. Ne polluent-ils pas l’atmosphère vivifiante du vivre ensemble dans laquelle nous aimerions nous prélasser le plus longtemps possible ?

Les évolutions récentes concernant, mariage, filiation et procréation rendent incontestablement désuets des usages aux origines parfois sulfureuses. Ainsi, ne pourrait-on pas prioritairement supprimer cette « Fête des mères » qui perd de sa crédibilité ? Qui plus est, elle a été officialisée à l’instigation de Pétain lui-même qui, le jour de son institutionnalisation, a osé proférer des propos plus que jamais discriminatoires : « Vous seules, savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne. »

Quand on sait que, par ailleurs, c’est par une loi dite « Belin » (alors secrétaire d’État au travail) qu’est instituée, le 24 avril 1941, toujours à l’initiative d’un Pétain, plus sénile que jamais, « La fête du travail et de la concorde sociale », fixée le 1er mai et que, sous le gouvernement Darlan, elle devient jour férié, chômé et payé, ses origines collaborationnistes, ne justifieraient-elles pas sa suppression dans les délais les plus brefs ?

C’est encore sous le régime de Vichy que Belin, encore lui, après avoir fait adopter, dès le 11 octobre 1940, un projet de loi sur l’instauration d’un régime de retraite par répartition, met en place, quelques mois plus tard, « l’allocation des vieux travailleurs salariés », premier système intégral par répartition. Alors que la réforme des retraites est d’actualité, pourquoi ne pas rompre avec cette forme hypocrite de solidarité qu’est cette répartition, pour revenir au principe de capitalisation beaucoup plus responsabilisant ? Celui-ci serait davantage en adéquation avec l’individualisme qui caractérise notre société actuelle. On abandonnerait ainsi cette forme de paternalisme camouflé qui vise à infantiliser la population pour mieux la neutraliser avant de l’exploiter.

Quant à la Patrie, en cette heure où il n’est question que d’Europe, de mondialisation, de village planétaire et de sauvetage de la planète, que voulez-vous en faire, si ce n’est vous en tamponner le coquillard avec une plume de hareng saur, bio bien entendu. Très symboliquement pourrait être abandonné le désuet « Amour sacré de la Patrie le jour de gloire est arrivé… »

Pour le remplacer, il serait fait appel aux meilleurs rappeurs des territoires perdus de la République, ce qui, très accessoirement, permettrait peut-être de les faire rentrer dans son giron maternel.

C’est ainsi, et j’en suis fier, que je calme cette assemblée surchauffée, avant de l’abandonner, (avec la prudence qui me caractérise) face à un abîme de perplexité. Abîme d’autant plus profond que la plupart des convives, sinon tous, ignorent le volet social du « Vichysme » abhorré.

Note

(1) J’ai sciemment bouleversé l’ordre de ce titre, pour ne pas attirer l’attention des censeurs de la bien-pensance et protéger mon rédacteur en chef, de leurs foudres jupitériennes. Décidément je serai un parfait faux cul jusqu’à mon dernier souffle.

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