12 juin 2019

La folle carte européenne

Par Richard Dessens

Les dernières élections européennes font ressortir quelques grandes tendances nouvelles, mais qui ne remettent pas en cause les équilibres au sein de l’idéologie européiste.

Le PSE (socialistes et sociaux-démocrates) et le PPE (chrétiens-démocrates et droite traditionnelle européiste) enregistrent une baisse sensible avec 70 députés perdus, mais immédiatement regagnés pour une cinquantaine au profit de l’AELE (ex-ALDE), sorte de centre macronien européen fédéraliste entre le PSE et le PPE. Au final l’addition des députés PSE/PPE/AELE reste pratiquement inchangée entre 2014 et 2019 avec 437 députés à eux trois. La même politique pourra donc largement être poursuivie avec les mêmes de la même mouvance européiste.

Le parlement européen.

Le parlement européen.

Du côté des Verts dont « l’extraordinaire » poussée a ravi les commentateurs, ils gagnent une grosse quinzaine de députés pour atteindre un groupe de 70 députés. Il est vrai que les Verts n’étaient présents que dans 10 pays seulement sur 28 et qu’en dehors de l’Allemagne (20 %), du Luxembourg (19 %) et de la Finlande (16 %), ils se situent autour de 12 % des voix. La « révolution verte » est tout de même très limitée et parfois liée à des circonstances très politiciennes comme en Allemagne notamment, où la victoire des Verts s’est faite au détriment d’un SPD laminé et d’une CDU affaiblie. Transfert de voix largement de gauche pour rajeunir une idéologie progressiste de gauche au parfum très à la mode de l’écologie, portée par une partie d’une jeunesse à la réflexion politique embryonnaire et naïve.

Quant à la mouvance de type auberge espagnole des « eurosceptiques » de tout poil, on arriverait à un ensemble de 173 députés (1er groupe européen)…s’ils étaient unis ou capables de composer au lieu de se diviser en trois groupes. Mais cet ensemble informel ne gagne au total qu’une vingtaine de députés, et encore faut-il tenir compte du départ programmé des députés de l’UKIP (29) dès que le Brexit sera consommé au plus tard le 30 octobre prochain. Il faut également noter que les listes « populistes » ou eurosceptiques étaient présentes dans 21 pays sur 28 (les 7 pays restants sont par ailleurs parmi les plus petits d’Europe).

La montagne a finalement accouché d’une souris, que ce soit du côté des européistes/fédéralistes/progressistes ou des nationaux/eurosceptiques/populistes. Les seuls a vraiment progresser mais dans une relative modestie, sont les Écologistes, européistes eux aussi et force d’appoint de l’AELE/PSE/PPE.

En revanche, la question européenne a ébranlé dans une bien plus large mesure les équilibres intérieurs d’un certain nombre de nations majeures, en proie à une redistribution des vieux clivages traditionnels. Et les démissions s’enchaînent : c’est d’abord Theresa May qui démissionne de son poste de Premier Ministre suite à son incapacité à régler la question du Brexit, à tergiverser pour obtenir un accord improbable. Donald Trump en visite à Londres dans le cadre du 75e anniversaire du D-Day n’a pas manqué de lui dire qu’elle aurait dû quitter l’UE sans accord et en refusant de payer les 40 milliards d’euros réclamés pour son départ.

C’est ensuite Andrea Nahles, présidente du SPD allemand qui démissionne suite au revers de son parti placé derrière les Verts avec 15% des voix. Parti de la coalition SPD/CDU, l’affaiblissement et les atermoiements, à nouveau, du SPD, remettent en cause la viabilité de la coalition déjà bancale d’Angela Merkel. D’autant plus que sa protégée, Annegret Kramp-Karrenbauer, dite AKK, placée il y a six mois à la tête de la CDU est contestée même avant le résultat médiocre (pour la CDU/CSU) de son parti à 28%… chiffre que M. Macron aurait, lui, rêvé d’atteindre, alors qu’il considère que ses 22% constituent un succès incontestable ! Les grilles de lecture sont décidément différentes d’une rive à l’autre du Rhin. Bref, entre Nahles et AKK, rien ne va plus dans les deux grands partis historiques allemands. Nouvelles élections ? Personne n’en veut au risque de voir une nouvelle poussée des Verts et de l’AfD et un effondrement du SPD et même de la CDU, risquant une grave crise en Allemagne. Faut-il l’espérer ou la craindre ? Affaire à suivre tant les choses bougent vite d’un mois à l’autre actuellement en Europe…

C’est enfin la démission de Laurent Wauquiez en France de la tête du parti LR qui clôt, pour le moment, la valse des défaits de l’élection européenne, au plus grand bonheur de M. Macron qui renforce sa position pour les prochaines élections internes. Les trois plus grandes puissances européennes sont ainsi fragilisées (moins en ce qui concerne le Royaume-Uni pour d’autres raisons) par des situations politiques incertaines et symboliques d’un mal-être face à la question européenne, alors que le Parlement européen, lui, reste finalement assez stable, affichant, là encore, le décalage qui existe entre le fruit d’une élection et la réalité des aspirations populaires. Il n’empêche qu’environ 65 % au moins des députés européens sont des européistes, ou des fédéralistes, et en tout cas des partisans d’une Europe financière mondialisée, immigrationniste et irrespectueuse des droits des peuples. Tant pis pour les 48 % d’abstentionnistes qui pensent n’être pas concernés par le devenir que va continuer à leur concocter 65 % des députés de l’UE. C’est beau la démocratie libérale moderne…

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