23 janvier 2018

Le bonnet rouge

Par Pierre de Laubier

Une longue suite de désastres commença en 1340 par la perte de la flotte française à l’Écluse. Puis Edouard III débarqua dans le Cotentin, chevaucha jusqu’aux portes de Paris, recula, fut contraint au combat à Crécy (1346), mais en sortit vainqueur, et prit aussitôt Calais, dont six bourgeois, pieds nus et la corde au cou, lui livrèrent les clefs après sept mois de siège.

En 1347, la peste noire fit périr jusqu’au tiers de la population des provinces et la moitié des habitants des villes. Et une trêve imposée par le pape fit que la guerre ne reprit qu’en 1356 : le Prince noir débarqua dans le Midi et remonta jusqu’en Touraine. Jean II le Bon tenta de lui couper la retraite, mais fut battu et pris à Maupertuis.

Pour mener cette guerre, on ne se contentait plus de l’ost féodal : on employait des mercenaires (comme les archers gallois ou les arbalétriers génois). Mais, quand la guerre cessait, ces routiers, qu’en l’occurrence aucun des belligérants n’avait plus les moyens de payer, écumaient les campagnes. Les paysans goûtaient si peu les avantages de cette armée « démocratique » que des jacqueries éclatèrent. Mais ils n’étaient pas les seuls mécontents.

Pour payer les troupes, il fallait de l’argent. Les états généraux furent donc réunis en 1355 et 1356. Mais comme les fonds rentraient mal, le roi recommença les fraudes monétaires dont Philippe le Bel avait donné l’exemple, plusieurs fois suivi depuis, ce qui mit la bourgeoisie en fureur.

La bourgeoisie, ce sont les villes, et Paris était la plus grande d’Occident, avec deux cent mille âmes. Le prévôt des marchands était Étienne Marcel. Il avait un allié de poids en la personne du roi de Navarre. Ce Charles le Mauvais était petit-fils de Philippe III par son père, et par sa mère petit-fils de Louis X et arrière-petit-fils de Philippe IV. Il était en outre le gendre de Jean II. Tout cela en faisait un prétendant très sérieux à la couronne. Le dauphin le fit donc enfermer.

La question fiscale n’est autre que celle du consentement à l’impôt et, en fin de compte, du partage du pouvoir. Le désir de voir le roi signer une charte analogue à celle que les barons anglais avaient imposée à Jean sans Terre en 1215 aboutit à la « grande ordonnance » de 1357, qui prévoyait que le roi devrait gouverner avec un conseil désigné par les états généraux. Le dauphin n’y était pas hostile. Mais il était prévu que les états généraux de 1358 tranchassent aussi la question dynastique, chose d’autant plus dangereuse que Charles de Navarre avait été libéré.

De Bordeaux, où il était captif, Jean II interdit donc l’application de cette ordonnance et signa le traité de Londres (1358), qui fut accueilli avec colère. Étienne Marcel fit coiffer au dauphin un bonnet rouge (en fait rouge et bleu). Mais celui-ci parvint à quitter Paris, où ses partisans finirent par assassiner Étienne Marcel (1358). Ce premier essai d’imposer au roi une institution représentative avait échoué.

Puis le traité de Brétigny (1360) rendit au roi d’Angleterre tout le duché d’Aquitaine et lui laissa le Ponthieu et Calais. On revenait au statu quo ante bello, sauf qu’Edouard III renonçait à la couronne de France. Tout ça pour ça ?

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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