19 avril 2018

L’an prochain à Jérusalem

Par Pierre de Laubier

Vue du point de vue national, l’histoire de France présente une grande cohérence apparente de Philippe Auguste à Louis XI, dont la lutte contre le duc de Bourgogne est le pendant de la longue guerre contre le roi d’Angleterre. Mais elle est surtout la continuité du combat du roi pour l’extension de son pouvoir.

En tout cas, la politique de Louis XI avait le double mérite de la cohérence et de la constance. On dit que son règne marque la fin du Moyen Âge. Mais comme le Moyen Âge n’existe pas, il vaudrait mieux dire qu’il marque le triomphe de l’idée de souveraineté sur celle de suzeraineté. Et le début de la monarchie absolue.

Chose curieuse, son fils Charles VIII s’empressa de restituer à l’empereur l’Artois, la Franche-Comté et le Charolais, qui, soit dit en passant, ne faisaient que revenir à leur légitime suzerain. De même, il rendit au roi d’Aragon le Roussillon et la Cerdagne. Tout cela pour avoir les mains libres en Italie.

En effet, il s’intéressait beaucoup à un article de l’héritage de René d’Anjou que Louis XI s’était bien gardé de réclamer : les droits sur la couronne de Naples. Mais les ambitions du jeune roi ne s’arrêtaient pas là : il rêvait de prendre la tête d’une croisade contre les Turcs, de ceindre la couronne impériale à Constantinople et de délivrer Jérusalem.

Charles VIII, il est vrai, n’avait pas connu la guerre de Cent Ans et, tout comme les jeunes gens qui l’entouraient, il avait la tête farcie de romans de chevalerie. La mystique chevaleresque semblait en effet se développer au même rythme que les progrès des canons et des arquebuses ! Si Cervantès avait manqué de modèle pour son Don Quichotte, il l’aurait trouvé sans peine auprès des rois Charles VIII, Louis XII et François Ier.

Charles VIII fut appelé en Italie par une coalition composée du pape Alexandre VI Borgia, du duc de Milan Ludovic Sforza, de Savonarole et de la noblesse napolitaine lasse du joug de la maison d’Aragon. Il fut acclamé partout et, en 1495, il fit son entrée à Naples sur un char tiré par quatre chevaux blancs, la couronne impériale sur la tête.

Mais les prétentions et l’avidité des nouveaux venus ne tardèrent pas à susciter la formation d’une nouvelle coalition, soutenue par l’empereur et par le roi d’Aragon. Menacé de se trouver enfermé dans Naples, Charles VIII plia bagage. Il ne parvint à regagner la France que grâce aux charges de sa cavalerie, animée de la fameuse furia francese, qui força le passage des Apennins à Fornoue. L’année suivante, la garnison restée à Naples se rendit au terme d’une belle résistance (1496).

En 1498, Charles VIII mourut après s’être cogné la tête au linteau d’une porte du château de Fontainebleau, ce qui mit un terme à son règne mais pas à ses rêves chimériques, que son cousin Louis XII allait reprendre à son compte.

Charles VIII était sans doute une tête folle. Néanmoins, son entreprise italienne prouve qu’il ignorait faire partie des « quarante rois qui ont fait la France ». Et que l’idée impériale, restée vivante au cours des siècles, y compris à l’époque féodale, demeurait aussi puissante que l’idée nationale.
Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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