7 novembre 2018

De l’orage à la débâcle. La « drôle de guerre »

Par Philippe Randa

« Usée, minée par l’intérieur,
en proie à toutes les décompositions,
la France est incapable de l’effort qu’on lui impose.
Elle s’effondrera tout d’un coup 
»

Entretien avec Philippe Randa qui vient de publier dans la collection « Documents pour l’Histoire » des éditions Déterna le livre d’Alain Laubreaux De l’orage à la débâcle. La « drôle de guerre » d’août 1939 à mai 1940. Il nous explique tout l’intérêt de la réédition de ce livre publié en… 1944.

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

Tout d’abord, qui était Alain Laubreaux ?

Du fait de son engagement politique, on ne se rappelle généralement que de sa collaboration à l’hebdomadaire Je Suis partout dont il sera un pilier… et donc son engagement dans la Collaboration durant la guerre et sa condamnation à mort par contumace après qu’il se soit réfugié en 1945 en Espagne. Une altercation avec Jean Marais fut l’objet d’une scène dans le film de François Truffaut, Le dernier métro, en 1980. C’est peu quand on sait qu’Alain Laubreaux fut – outre, un temps, le secrétaire d’Henri Béraud – un des critiques de théâtre les plus virulents de l’entre-deux-guerres et qu’il signa deux livres d’histoire importants pour comprendre les événements de cette époque : La Terreur rose (également disponible dans la collection « Documents pour l’Histoire » des éditions Déterna, cliquez ici) qui lamine le gouvernement du Front populaire et ce livre sur la « Drôle de guerre » comme les Français l’ont vécue entre août 1939 et juin 1940. Paru en 1944 sous le titre d’Écrit pendant la guerre, j’ai préféré le faire reparaître sous celui, plus explicite, de De l’orage à la débâcle. Jean Mabire, dans l’avant-propos ajouté à cette réédition, écrit qu’Alain Laubreaux « ne va cesser, durant toute l’Occupation, de tremper sa plume dans le vitriol […] Bien entendu, lors de la scission qui voit partir Robert Brasillach et Georges Blond, il est de ceux qui affirment « ne pas être des dégonflés » et il donne dans le jusqu’au-boutisme collaborationniste, jusqu’au 16 août 1944, où il assure à lui seul la parution de l’ultime numéro de Je Suis partout. »

De l’orage à la débâcle, c’est donc la « drôle de guerre » et uniquement cette période ?

Oui, c’est en fait son Journal des événements qui se sont succédé depuis le mois d’août 1939 jusqu’aux semaines hallucinantes du printemps 1940. Le style est concis : il rappelle le climat fiévreux de cette époque que les vainqueurs de la IIe Guerre mondiale n’auront de cesse d’effacer de la mémoire de ces Français qui « ont la mémoire courte », comme le reconnaîtra le Maréchal Pétain.

Et comme l’assurait l’économiste et scientifique John Kenneth Galbraith : « En politique, rien n’est plus admirable que d’avoir la mémoire courte »…

Alain Laubreaux reconnaît à l’époque que ses « révélations » n’apprendraient sans doute rien à personne durant ces années de guerre où elles allaient être publiées, mais, je le cite, « peut-être plus tard, beaucoup plus tard, quand les témoins de ces jours maudits disparaîtront un à un et que la cruauté de nos malheurs s’estompera dans la mémoire des hommes, cela pourra-t-il former la matière d’un ouvrage non dépourvu d’intérêt historique ».

C’est incontestablement le cas et ces « choses vues et vécues » par un journaliste alors renommé et craint contribuent à ce Devoir de Mémoire qui ne saurait être le monopole d’un seul camp, fusse celui des vainqueurs.

Alain Laubreaux insiste surtout sur le déni de réalité de nos compatriotes à l’époque…

En effet, je cite encore un passage du livre : « Pour eux (les Français), c’est 1914 qui recommence et ils sont certains de l’issue favorable de cette atroce aventure. J’ai presque regret de jeter de l’eau sur cet enthousiasme naïf, mais j’avoue que cette béatitude sans risques personnels m’agace un peu.

— Écoutez (il s’adresse à son ami Hilmar Biehe) vous vous nourrissez d’illusions et d’idées toutes faites sans rapport avec la réalité. La victoire, telle que vous l’entrevoyez, est un mythe de la propagande officielle. Hélas ! Les pires catastrophes sont suspendues sur mon malheureux pays. Usée, minée par l’intérieur, en proie à toutes les décompositions, la France est incapable de l’effort qu’on lui impose. Elle s’effondrera tout d’un coup. Vous avez eu raison, Hilmar, de venir maintenant. Dans quelque temps, il aurait été trop tard, ce sont les Allemands qui seront à Paris.

Hilmar Biehe a levé vers moi son beau et clair regard d’homme du Nord, puis il a éclaté de rire :

— Cet Alain ! fait-il. Il ne sera jamais sérieux ! »

Cette conversation a été tenue le 30 octobre 1939… On sait depuis ce qu’il advint au printemps 40… En l’occurrence, Alain Laubreaux était aussi excessif… que clairvoyant !

De l’orage à la débâcle. La « drôle de guerre » d’août 1939 à mai 1940 d’Alain Laubreaux, collection « Documents pour l’Histoire », 200 pages, 27 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

De l’orage à la débâcle. La « drôle de guerre » d’août 1939 à mai 1940 d’Alain Laubreaux, collection « Documents pour l’Histoire »,.

De l’orage à la débâcle. La « drôle de guerre » d’août 1939 à mai 1940 d’Alain Laubreaux, collection « Documents pour l’Histoire »,.

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