15 avril 2017

Pourquoi la Nouvelle-Zélande fascine Wall Street

Par Nicolas Bonnal

 

Apocalypse Island : c’est ainsi qu’un rédacteur de Lewrockwell.com nomme la Nouvelle-Zélande. Le paradis tempéré du Seigneur des Anneaux est devenu depuis une dizaine d’années une capitale immobilière d’un genre particulier : on achète des îles hors de prix, des grandes propriétés, des haciendas comme en Patagonie. Mais la Nouvelle-Zélande, précise l’article, est avantagée car son archipel est loin de tout (la Patagonie n’est qu’à deux mille kilomètres du populeux Brésil ou de Buenos Aires…) et qu’il ne figure pas sur les cibles nucléaires.

Le cinéaste Peter Jackson a joué un rôle aussi ici en filmant ce paradis pseudo-médiéval propre à attirer les milliardaires en mal de résidence secondaire eschatologique. Les plus négligents oublieront de lire Jared Diamond et sa description du massacre cannibale des îles Chatham : toute une tribu fut exterminée et dévorée au début du XIXe siècle par ses voisins maoris (1).

On sait qu’en Patagonie, les Soros, Benetton, Joe Lewis, Ted Turner (aujourd’hui tous bien vieux) ont acheté, pour des raisons spéculatives, sportives, esthétiques ou écologiques. Le fondateur de North Face Douglas Thompson avait même coupé le Chili en deux pour créer sa réserve Pumalin. Avec les gouvernements actuels, rien de plus simple ! Les bons Bush, eux, contrôlent une partie du Pantanal paraguayen.

Cela fait longtemps que des blogueurs de la peur comme le sympathique Michael Snyder décrivent les mouvements de capitaux en direction du Pacifique. L’angoisse, la guerre nucléaire à venir, les emportements de John McCain et des psychopathes néocons, la fragilité financière européenne ou américaine, l’agressivité russophobe et les folies antichinoises nous dessinent un futur aux contours de moins en moins incertains : une bonne guerre d’extermination avec un parfum écologique propre aux élites qui nous contrôlent. Jared Diamond parle aussi de ces ranchs du Montana remplis le week-end par les banquiers et les traders de Wall Street. Les îles connues sont trop peuplées ou polluées comme Oahu (70 % de la population de l’archipel hawaïen), donc on a tendance à chercher le plus austral, présumé moins tiers-mondiste. On a acheté aussi beaucoup du côté des îles Fidji.

On peut voir l’affaire de trois manières.

Commençons par la plus rassurante : une marotte de riches dans un monde de plus en plus petit, où il ne reste plus que ces îles paumées et pas très belles (j’y ai vécu) pour se défouler.

Ensuite, une peur de stars lucides ou de milliardaires convaincus que l’on va vers un bain de sang dans nos cités (voyez Rio ou Chicago).

Enfin une connaissance froide et certaine, liée à un projet au long cours d’éliminer la plus grande partie de l’humanité, jugée trop polluante et incontrôlable.

L’avenir nous le dira.

Note

Jared Diamond (Guns, germs and steel, chapter 2, p. 53). L’événement eut lieu entre novembre et décembre 1835. La tribu dévorée et transformée en réserve de viande était celle des Moriori.

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