27 août 2018

Les mauvaises fréquentations de Gérard Blain

Par Jean-Pierre Brun

Voilà déjà de belles années, alors que j’évoquais avec un ami journaliste, les rares comédiens qui s’étaient « mouillés » pour défendre la cause de l’Algérie française, j’eus la surprise de voir exhumer des oubliettes la belle gueule torturée de Gérard Blain.

Bien sûr les cinéphiles se souvenaient encore de ses prestations dans « Le beau Serge » et « Les Cousins », portées par cette fameuse « Nouvelle Vague ». Pour ma part je l’avais découvert dans Les Mistons de François Truffaut et beaucoup apprécié dans Les jeunes maris de Mauro Bolognini.

Mon interlocuteur fit resurgir une question que je m’étais déjà posée : celle des raisons de son exil en Italie et de son improbable détour par la Tanzanie en 1961-1962 pour tourner Hatari sous la direction du « très réactionnaire » Howard Hawks, mais aussi au côté de l’« infréquentable patriote » qu’était John Wayne.

À farfouiller dans le curriculum à changement de vitae du comédien, je découvris qu’à l’âge de 13 ans, abandonné par son père, architecte de la ville de Paris, il avait déserté l’école pour vivre sa vie, livré à lui-même, poussant telle une mauvaise herbe sur le pavé parisien. Entre deux petits métiers, il s’était glissé dans le monde du cinéma pour y faire de la figuration avant d’être repéré par des metteurs en scène, accrochés par ce regard inquiet et ce sourire d’enfant triste. Ne disait-il pas : « Depuis mon enfance, je me considère avec la Société en état de légitime défense ».

Un détail ne manque pas de surprendre : son passage au 18e Régiment de Chasseurs Parachutistes. Il va y découvrir une forme de franche camaraderie et de solidarité dans la difficulté ainsi que le respect des traditions qui le marqueront à vie : « Nous sommes dans une société pourrie. Il n’y a plus de foi, plus de morale, plus de sentiments élevés, nobles. Ne règnent que le plaisir, le fric, le sexe, tout ce qui fait appel aux sentiments les plus bas, les plus méprisables. J’ai toujours été préoccupé par le déclin des valeurs et tous mes films, au fond, racontent la quête de ces valeurs perdues. »

Étonnante profession de foi du prétendu anarchiste ou gauchiste que certains esprits de progrès avaient cru voir en lui. Il avait confessé il est vrai : « Rage, révolte, rébellion, je ne sais pas faire autre chose ». Mais beaucoup de défenseurs de l’Algérie française ne professaient rien d’autre en se fondant dans la clandestinité.

Et que dire de ses fréquentations pour le moins douteuses ? Il a été l’ami du journaliste essayiste Michel Marmin, figure historique du Groupement de Recherche et d’Études pour la Civilisation Européenne, classé à l’extrême droite. Diantre ! Pis encore, ne l’a-t-il pas choisi comme coscénariste de son film sulfureux Pierre et Djemila. Qualificatif infernal bien mérité puisque, par la grâce d’un postulat sociologique toujours en vigueur, il est inadmissible de prétendre qu’intolérance et racisme puissent être également pratiqués par deux communautés religieuses cohabitant dans une même cité, qu’elle soit d’ailleurs roubaisienne, dionysienne ou phocéenne.

Gérard Blain et Michel Marmin dans un photo-montage lors de la parution des souvenirs de Michel Marmin aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.

Gérard Blain et Michel Marmin dans un photo-montage lors de la parution des souvenirs de Michel Marmin aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.

Et son amitié avec Maurice Rollet un ancien de la Fédération des Étudiants Nationalistes et de l’OAS, cofondateur de l’ADIMAD (Association des anciens détenus de l’Algérie française) ! Ne lui avait-il pas confié un rôle dans son film Le rebelle ? Quelle horreur !

On l’aurait même vu naguère en compagnie de Jean-Marie Le Pen. Teufel !

Acteur rebelle, moralement intransigeant, nostalgique de valeurs disparues, tel était en réalité ce séduisant symbole de la nouvelle vague devenu infréquentable eu égard aux préceptes désormais imposés par les maîtres de la pensée unique.

L'affiche du film Pierre et Djemila

L’affiche du film Pierre et Djemila.

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