Tous nous savons ce que sont devenues nos rues à Paris, Londres Berlin. On sait aussi qu’il est trop tard et que les gens s’en foutent (sauf Éric Zemmour, vite bombardé-giflé-condamné le pauvre…). Trotta avait transmis une vidéo comparative entre les rues de New York en 1930 (époque de Céline) et 2023. On vous laisse juger.
Et voici comment Maurice Bardèche en parle(1) ; c’est qu’il n’y aura plus de patries et plus de droit patriote : « Car telle est, en vérité, la condition de l’homme après la déposition des patries. On soutient par pression les régimes qui ouvrent largement la cité à l’étranger. On exige que ces étrangers reçoivent les mêmes droits que les habitants du pays et on condamne solennellement toute tentative de discrimination. Puis on ne reconnaît pour régulière qu’une manière d’opiner purement numérique. Avec ce système, quelle cité ne sera pas, en un temps donné, soumise par une conquête pacifique, submergée par une occupation sans uniforme et offerte finalement au règne de l’étranger ? Le point final est atteint ici. Les différences nationales seront peu à peu laminées. La loi internationale s’installera d’autant mieux que la loi indigène n’aura plus de défenseurs. »
Donc après on construit une population d’un certain type que l’on peut apprécier partout maintenant qu’il ne sert plus rien de voyager : « Et d’un bout à l’autre du monde, dans des villes parfaitement pareilles puisqu’elles auront été reconstruites après quelques bombardements, vivra sous des lois semblables une population bâtarde, race d’esclaves indéfinissable et morne, sans génie, sans instinct, sans voix. L’homme déshydraté régnera dans un monde hygiénique. D’immenses bazars résonnants de pick-up symboliseront cette race à prix unique. Des trottoirs roulants parcourront les rues. Ils transporteront chaque matin à leur travail d’esclave la longue file des hommes sans visage et ils les ramèneront le soir. Et ce sera la terre promise. »
Guy Debord que l’on ne peut accuser de racisme ou autre écrit dans sa Société du Spectacle : « Sous-produit de la circulation des marchandises, la circulation humaine considérée comme une consommation, le tourisme, se ramène fondamentalement au loisir d’aller voir ce qui est devenu banal. L’aménagement économique de la fréquentation de lieux différents est déjà par lui-même la garanti de leur équivalence. La même modernisation qui a retiré du voyage le temps, lui a aussi retiré la réalité de l’espace. »
Le niveau de connerie actuel est telle que des lignes comme celles-ci ne peuvent plus être comprises.
Maurice Bardèche poursuit lui sa vision du futur. En 1945, on peut dire qu’il nous restait quinze ans à vivre : De Gaulle-Chirac-Giscard ici, Kennedy là-bas, les travaillistes GB ensuite (Blair notamment qui joue un rôle eschatologique, comme Emmanuel Macron) allaient y mettre bon ordre ; il y aura un État global et pas d’État local. Les peuples et patries n’étant pas protégés seront vite anéantis et remplacés – avec plus personne (et surtout pas Trump ou le RN) pour les défendre : « Les gérances nationales que nous décrivions tout à l’heure prennent dans cette perspective leur véritable signification : les États ne seront plus que les arrondissements administratifs d’un seul Empire. Et d’un bout à l’autre du monde, dans des villes parfaitement pareilles puisqu’elles auront été reconstruites après quelques bombardements, vivra sous des lois semblables une population bâtarde, race d’esclaves indéfinissable et morne, sans génie, sans instinct, sans voix. L’homme déshydraté régnera dans un monde hygiénique. »
J’aime cette idée de bombardement produisant ce monde. En effet cela marche très bien. Il sert à anéantir ou à étourdir. Plutarque en parle de ce bruit qui sert à abrutir une armée avant de l’écraser (voyez la vie de Crassus). Et Maurice Bardèche ajoute : « D’immenses bazars résonnants de pick-up symboliseront cette race à prix unique. Des trottoirs roulants parcourront les rues. Ils transporteront chaque matin à leur travail d’esclave la longue file des hommes sans visage et ils les ramèneront le soir. Et ce sera la terre promise. Ils ne sauront plus, les usagers du trottoir roulant, qu’il y eut jadis une condition humaine. Ils ne sauront pas ce qu’étaient nos cités, quand elles étaient nos cités : pas plus que nous ne pouvons imaginer ce qu’étaient Gand ou Bruges au temps des échevins. Ils s’étonneront que la terre ait été belle et que nous l’ayons aimée passionnément. »
Au-dessus domineront quelques logs et slogans, comme dans Blade runner (qui reste avec 2001 le seul film essentiel, pour quarante raisons, voir mon livre Ridley Scott et le cinéma rétrofuturiste, éditions Dualpha) : « Eux, la conscience universelle propre, théorique, découpée en rondelles, illuminera leurs ciels. Mais ce sera la terre promise. »
Dégagés des peuples on pourra adorer l’abstraction avec le pognon : « Et au-dessus régnera en effet la Personne Humaine, celle pour qui on a fait cette guerre, celle qui a inventé cette loi. Car enfin, on a beau dire, il y a une Personne Humaine. Ce n’est pas les Allemands de la Volga, ce n’est pas les Baltes, ce n’est pas les Chinois, ce n’est pas les Malgaches, ce n’est pas les Annamites, ce n’est pas les Tchèques, ce n’est pas les prolétaires, bien entendu. »
Parce qu’il est important de le dire, aucun pays n’aura le droit de vivre. Sauf quelques-uns… On poursuit : « La Personne Humaine est, en outre, habituellement munie d’un passeport international, d’une autorisation d’exportation, d’une dispense d’impôt et du droit de réquisitionner les appartements. Ajoutons que la Personne Humaine ainsi définie est tout spécialement dépositaire de la conscience universelle : elle en est, pour ainsi dire, le vase d’élection. Elle possède pour cela des organes d’une sensibilité exquise qui manquent aux autres hommes : ainsi dans le pays où elle vient d’arriver, elle désigne avec sûreté les véritables patriotes et détecte à une grande distance les organismes réfractaires aux vibrations de la conscience universelle. »
Inutile d’insister.
(1) Maurice Bardèche, Nuremberg ou la terre promise, éditions Kontre Kulture, 2014.
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Essayiste et chroniqueur politique, Nicolas Bonnal est l’auteur d’une quinzaine de livres sur la politique, l’identité, l’initiation et le cinéma… Derniers livres parus aux Éditions Dualpha : Le paganisme au cinéma ; La chevalerie hyperboréenne ; le Graal et aux Éditions Déterna Donald Trump, le candidat du chaos. Il est le correspondant d'EuroLibertés en Espagne.