Organicité et désir de Dieu
Si on lit les romans policiers du Lys noir chez Auda Isarn un verre à la main pour se détendre et oublier le marasme actuel, Joseph Mérel fait partie de ces auteurs qu’on lit un crayon à la main, pour annoter et être certain de bien comprendre son message. Comme Oswald Spengler, sa lecture est plutôt ardue, mais comme on dit en anglais, « no pain, no gain ». La philosophie n’est pas conçue pour les fainéants ou les amateurs du prêt à penser. L’auteur espère ici écrire un ouvrage théorique solide et irréfutable, ce qui fait en sorte qu’il va en profondeur et refuse les raccourcis, question de tout couvrir, ce qui fait d’Organicité et désir de Dieu un livre pointu, parfois pointilleux.
Pour le philosophe qu’il est, réaliste, anti-utopique et catholique, la vie est un combat et il n’est pas aisé de la traverser sans embûche. Il faut relever la tête, se préparer à l’au-delà qui est certes la destination ultime, mais on ne peut se contenter d’attendre passivement, les doigts croisés ou les mains jointes. Face au mythe incapacitant du surnaturalisme promu par certains catholiques qui prônent qu’ici rien ne compte, sinon l’espérance de la vie éternelle, il exhorte les lecteurs à agir aujourd’hui, maintenant, tout de suite. Ce n’est pas en niant le monde et en s’en détachant que l’on atteindra la grâce si hautement désirée. On le comprend, ce disciple de Saint Thomas professe le catholicisme médiéval pieux et viril cher à Pierre Drieu la Rochelle, et non la version édulcorée et « bisounours » du pape François.
Certaines démonstrations peuvent laisser le lecteur perplexe, mais la conclusion est sans appel : on ne peut se contenter d’être un « exilé de l’intérieur », un cathare moderne vivant en marge, tout en s’autofélicitant de sa conduite vertueuse. Ce qu’il faut, c’est investir l’espace public, agir pour le bien commun (un terme malheureusement absent du lexique catholique officiel actuel) et faire fructifier nos talents pour le plus grand bien : l’instauration d’un réellement compatible avec notre nature. Voilà la seule façon de « gagner son ciel » comme le disaient mes grands-parents.
Toutefois, il n’est pas question non plus d’aller à l’autre extrême et de déifier le monde ici bas. Comme l’auteur me le soulignait dans une correspondance, « l’homme est tout entier et non totalement ordonné au bien commun politique comme à sa fin, et c’est à condition de consentir à cette ordination qu’il fait s’éveiller en lui le pouvoir de s’ordonner au Bien transcendant auquel il est, totalement cette fois, ordonné ». Tout est une question de hiérarchie des priorités.
Ceci étant dit, l’action politique à entreprendre, car le monde est foncièrement politique, présuppose une union de la droite, idéologie dont la croyance en « un ordre des choses » est le principe fédérateur, pour la création d’un état organique, seule forme étatique envisageable d’un point de vue catholique. Cette union dans la lutte doit être réalisée en faisant fi des clivages inutiles et des rivalités destructrices qui gangrènent malheureusement certains milieux, tout en conservant ce que les différentes sensibilités ont de légitime et de porteur d’idéal. Ce n’est pas en s’entre-déchirant que nous pourrons aller de l’avant, n’en déplaise à ceux qui rêvent de devenir les manitous de leurs petites chapelles et qui sont convaincus d’avoir la science infuse. Dans un combat aussi primordial que le nôtre, l’esprit de clocher et les crises d’ego n’ont aucunement leur place.
Joseph Mérel, Désir de Dieu et Organicité politique, Reconquista Press, 2019, 273 p.
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