26 novembre 2020

On vit une époque vraiment formidable

Par Jean-Pierre Brun

Chic ! Pourrais-je enfin réaliser mon rêve… Daniel Craig passant la main, le rôle de James Bond devrait être confié à une actrice noire, pardon afro-américaine. Dans un tel contexte rien ne pourrait alors s’opposer à mon projet portant sur la réalisation d’un « biopic » concernant le pasteur Martin Luther King qu’incarnerait Marthe Villalonga. (Oui, cher lecteur, elle a quand même les Pieds noirs) et Omar Sy le président Kennedy.

On ne cesse de dire que le ridicule ne tue plus. La preuve. Lors du match de rugby féminin opposant à Grenoble l’équipe d’Angleterre à celle de la France, l’assistance télévisuelle pour la validation d’un essai douteux est demandée par l’arbitre française à son homologue français affecté à ce contrôle. L’échange verbal, pourtant diffusé par une de nos chaînes du service public, est incompréhensible pour la plupart des téléspectateurs : il est effectué en langue anglaise. Il est vrai que My taylor is rich et que la plume de ma tante est plus petite que le chapeau de mon oncle, mais rassurez-vous, j’assymil. La preuve ? À ingurgiter toutes les publicités qu’accompagnent exclusivement des chansons anglophones je chante couramment en pidgin. « Y.M.C.A », comme l’entonnent les gens de mon village.

À propos de messages publicitaires, nous venons d’apprendre incidemment, entre, d’une part, une promotion de pizza italienne authentiquement américaine, fabriquée en France avec des matières premières labellisées « rouge » et, d’autre part, la louange écologique de l’hybridation d’un véhicule automobile et d’un bœuf charolais, la mise au rencart du Père Noël frappé par une limite d’âge anticipée consécutive à la gendrification de la fonction.

Pour toute commande adressez-vous désormais à la Mère Noël. La livraison sera désormais effectuée, dans un élan vigoureux, le renne ne répondant plus aux normes de la directive QQ1789 de l’Union européenne sur la taille des sabots des cervidés arctiques. Mais à quoi cela cerf-t-il ?

Dans le même ordre d’idée nous sommes informés à longueur d’antennes que la vente à emporter a fait son temps mais que, grâce au bienheureux Bill Gates, au vénérable Jeff Bezos et à leur communauté de frères mendiants, nous pouvons désormais recourir au « Click and Collect ». God bless America ! Dans les années cinquante, à Bourg de Péage (Drôme), Madame Gilibert l’épicière de la Grand’Rue, livrait ma grand-mère à domicile. Les vacances venues j’allais retirer en boutique les commandes préalablement passées. L’histoire repasserait-elle les plats, fussent-ils du terroir ? Et ne parlons même pas du catalogue Manufrance, ancêtre du « e.commerce », qui répondait efficacement aux besoins de la France rurale. Pour tout dire Mémé ne montait pas sa bicyclette « Hirondelle » en Amazone, (pas plus d’ailleurs qu’Alibaba son tapis volant).

Dans des temps lointains lorsqu’une quelconque épidémie survenait les autorités sanitaires compétentes (il en existait déjà, mais oui) recherchaient opiniâtrement les foyers d’infection pour mieux circonscrire la catastrophe. Aujourd’hui cette période obscure est techniquement révolue, on pourchasse le « Cluster » pour mieux le « cloisteriser » (de l’anglais cloister en français cloître).

Au Moyen Âge l’institution existait déjà, c’était le lazaret. Un nom que la loi du 9 décembre 1905 a rendu pour le moins nauséabond eu égard à l’Évangile de Saint Luc dans lequel se retrouve son origine. On notera au passage la substitution au terme « enfermement » de l’euphémisme « confinement », nettement plus « light » ou plus « soft » (Vous pouvez constater que, pourtant loin de Statford-upon-Avon, je pratique de mieux en mieux la langue que j’expire).

Conscient du poids excessif que représentent les retraités dans notre économie, le jour de mon départ de la vie active, j’avais cru faire œuvre utile en créant une association regroupant toutes ces bouches désormais inutiles.

M’inspirant de la classification des cognacs je me proposais de fédérer les « cons XO », totalement hors d’âge. J’en suis d’ailleurs plus que jamais le président à vie. Figurez-vous qu’aujourd’hui les pouvoirs publics veulent nous déposséder de cette enivrante raison sociale en nous poussant dans un conglomérat de « personnes à risques » Je dois admettre que mon passé subversif et mon tempérament d’éternel révolté ne sauraient démentir ce qualificatif. Je suis incontestablement un risque pour la communauté des bien-pensants et je le revendique fort et clair.

Dès lors pourquoi s’obstiner ? Il convient d’accepter l’ultime prise d’arme au cours de laquelle cette dernière passera inexorablement à gauche (un comble pour un chrétien souverainiste et très modérément adepte de la démocratie à la française). Il est dès lors grand temps de me poser la seule question existentielle : suis-je parvenu, cahin-caha, à vivre en Homme ? Interrogation pertinente certes, mais aujourd’hui qu’est-ce qu’un homme ? Tempête sous un crâne qui ne date pourtant pas d’hier ! Heureusement la télévision, par un message publicitaire de « Jules », le vêtement qui justement vous classe un homme, vient m’aider à trouver une définition susceptible d’apaiser ma conscience tourmentée.

Ce bon « Jules » qui n’a rien à voir avec ceux de ces dames du temps passé, s’interroge : « C’est quoi un homme ? »

La réponse est à l’image de notre édifiante société. « Un homme c’est […] un bon père, mais deux pères ça marche aussi… C’est bouger avec style. Et si être un homme c’était être prêt à porter le progrès alors allons-y… un tee-shirt bio à la fois, un jean recyclé à la fois. Made in progress ».

Ce sont ces merveilleuses icônes féministes qui doivent exulter. Et de suggérer à cette marque prestigieuse d’offrir un collier et une laisse à chaque dame décidée à en adopter un. C’est vraiment « Meetic ».

Dans de pareilles circonstances, revenu mystérieusement apprécier cette époque formidable, Diogène en rupture de tonneau mais sa lanterne inextinguible à la main, pourrait de nouveau parcourir en vain les rues de nos métropoles peuplées de zombis en hurlant « Je cherche un homme », oui mais un vrai.

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