11 juin 2022

La Fête des gens qu’on aime

Par Jean-Pierre Brun

Pourquoi protester contre cette intéressante initiative de substituer à une « Fête des Mères » quelque peu désuète sinon rancie, celle « des gens qu’on aime ». Personnellement je suis un orphelin de quatre-vingts ans et ce transfert me permettra d’ouvrir mon trop-plein d’amour à autrui.

Certes, c’est la rapacité mercantile qui a permis l’éclosion d’autres fêtes comme celles des Pères ou des Grands-mères… Pourquoi pas celle des Tantes ? Mais quand on aime, on ne compte pas. Fêter les gens qu’on aime c’est se libérer du carcan de ces fêtes d’obligation qui nous étouffent depuis l’instauration d’un ordo judéo-chrétien. Quoi de plus beau que d’aimer universellement et sans contrainte. N’est-ce pas le conseil éclairé d’un certain Augustin, un berbère soumis à la férule de la Rome colonialiste, qui résonne encore dans nos cœurs : « Aime et fais ce que tu veux ». Encore que, aimer les Russes par les temps qui courent relève de ce qu’on appelait hier des amours contre nature…

Depuis des années je garde secrète toute l’affection que je porte à certaines personnes et désormais je peux faire mienne la déclaration passionnée de Claude Moine qu’il confie à Monsieur Eddy : « J’aime tous les hommes politiques. Ils sont si sincères et si sympathiques… J’aime la police et l’armée, tous ces beaux garçons si bien habillés… J’aime le showbiz et la charité. Il n’y a que la Suisse qu’on n’a pas pu sauver… »

Bienfait collatéral de cette substitution, on pourra désormais gommer de notre vocabulaire ces mères indignes comme celle de toutes les batailles ou encore de tous les vices. Ne parlons pas de cette mère Patrie aussi possessive qu’agressive dont les abus ont fait tant de mal.

À la trappe ce vocabulaire insupportable de mère porteuse, mère adoptive, mère putative, parent N° 1 ou N° 2 voire N° 3 et N° 4 au sein de familles décomposées pour être mieux recomposées. Comme le dirait notre maître Raymond Devos, la mère est démontée, une fois pour toutes. Ainsi tel enfant traumatisé n’aura plus à s’interroger sur la destination finale de son cadeau, façonné avec amour, sous le regard attendri de son professeur des écoles promu une fois l’an « derviche tourneur sur pâte à sel ».

On pourra enfin réactualiser le répertoire de nos enfants. Ainsi pourront-ils chanter par exemple « Tu es Papa, la plus belle du monde ». Certes, mais qui se souvient des « Roses blanches » poignantes de Berthe Sylva ? Pourquoi ne pas redonner une jeunesse à ce chef-d’œuvre de Georgius, « Jules » : « Il était beau, il s’appelait Jules. Il n’avait pas encore fauté. Quand un beau soir, au crépuscule, par le désir il fut hanté. Juste à c’moment une brunette qui descendait de l’autobus, lui dit “Veux-tu venir dans ma chambrette. J’habite au quartier Picpus. ?” Mais quand il se fut donné bêt’ment, elle lui dit : “Maint’nant va-t-en !” Elle le jeta hors de sa maison, sans lui rendre son pantalon. C’est alors qu’il comprit sa honte et sa misère. Un malaise le prit. Jules était un fils-père. Afin d’dissimuler sa faute, il prit d’affreuses précautions. Il se serra les entrecôtes et fit élargir ses cal’çons. Le patron l’ayant fait app’ler lui dit : “T’as fauté, je te chasse. Faut pas d’fils-père à l’atelier”. »

Abrégeons les souffrances de ce malheureux garçon qui passe entre les mains douteuses d’une faiseuse d’anges avant de finir « fils du trottoir » sur le Sébasto. Aujourd’hui il pourrait chantonner comme tout un chacune en talquant les fesses du… de la… Heu… Disons d’« ielle ».

Avant de conclure cet hymne à l’amour (j’entends le rédacteur en chef qui piaffe), je me permets de soulever le détournement toujours possible d’une belle idée.

La politique d’inclusion peut en effet donner lieu à des interprétations abusives. Fêter les gens qu’on aime ne doit pas être interprété religieusement comme le « Aimez-vous les uns les autres comme je vous aime » d’un nazaréen sectaire.

Je préfère arrêter là mes divagations car je sens que « ça va être ma fête. »

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