28 juillet 2021

« Jeunes gens, ne passez plus le bac »…

Par Jean-Pierre Brun

mais empruntez le pont de Tancarville !

C’est ce que leur conseillait le toujours visionnaire Francis Blanche, au lendemain de l’inauguration de cet ouvrage d’art, le 2 juillet 1959. Conseil inattendu de la part d’un humoriste qui, à 14 ans, avait été le plus jeune bachelier de France.

Si l’audacieuse passerelle normande était le fruit d’une technique avant-gardiste, comment qualifier cet autre monument qu’était alors le bac. Certes, une fois encore, avant de la réorganiser, Napoléon avait dépoussiéré une institution vieille de plusieurs siècles.

Rabelais n’avait-il pas fait partie de ces promotions de bacheliers plus connus pour leurs incartades que pour leur assiduité aux cours des « sorbonicoles », leurs têtes de turc préférées. Sommet incomparable de l’instruction publique à la française, il avait été jalousement entretenu par les vertueux hussards noirs de la République, ces liftiers infatigables de l’ascenseur social !

Un ministre aurait précisé récemment que si le baccalauréat était encore un monument national, il fallait néanmoins le préserver. Soit, mais le préserver de quoi ? Serait-il vraiment menacé ? Par l’érosion ambiante ? Par des pluies acides qui l’infiltreraient subrepticement ? Pourquoi pas par des ravalements et des crépis inconsidérés qui auraient salpêtré ses fondations. Allez savoir !

Arthur Koestler, un homme qui pensait beaucoup avant de réfléchir, avait noté que l’histoire avait le pouls lent, ce qui expliquait qu’elle, comptait en générations ce que l’homme comptait en années. Tenir compte du poids des générations ne permettrait-il pas de mieux appréhender ce mal qui rongerait le baccalauréat. Et comme le même Koestler constatait, non sans pertinence, que les statistiques ne saignent pas, pourquoi se gêner ?

En 1961, 80 000 audacieux des classes terminales avaient tenté leur chance après avoir franchi successivement, l’obstacle du concours d’entrée en 6e, les épreuves du brevet et celles, pluridisciplinaires des classes dites de 1re. Le taux de succès définitif était de 61,7 %. Pour que toute comparaison soit possible il est bon de préciser que la population française tournait autour de 46,5 millions d’habitants.

En 2020, 718 000 parachèvent une scolarité sans avoir connu d’épreuves éliminatoires intermédiaires. Mais rien ne saurait altérer leurs incomparables facultés intellectuelles. Pour preuve, le taux de réussite qui a bondi jusqu’à 91,5 %. La population, dopée par une démographie impressionnante, a pour sa part largement dépassé les 66 millions d’habitants.

En 2021 715 000 adolescents se bousculent dans des salles d’examen à la mesure de la déferlante qu’ils constituent : halls d’exposition, salles omnisports (exception faite du stade de France qui n’était pas disponible du fait de la pandémie).

Alors que la population française a augmenté d’un peu moins d’un tiers, le nombre de candidats a été multiplié par 9. Comme l’avait déjà constaté en mai 1968 Raymond Devos, les recteurs d’université ne risqueraient-ils pas de nouveau, de perdre toutes leurs facultés, submergées par le flot incontrôlable de bacheliers aux orientations professionnelles totalement aléatoires.

Le baccalauréat ne vaudrait-il plus rien, comme l’affirme une coalition de ronchons ?

Propos d’alarmistes, de jaloux, marqués du sceau de la réaction la plus rétrograde. La réalité est autre. En fait, en ce début de millénaire, les adolescents bénéficient du développement de séries télévisuelles enrichissantes comme « Skam France » ou « Casas de Papel », de réseaux sociaux favorables aux échanges d’expérience, de sites pédagogiques comme « Porn hub », de salles de lecture ouvertes par les mécènes de la restauration rapide.

Ces outils au service d’une pédagogie nouvelle encore trop souvent décriée, ont contribué à retirer une à une les peaux mortes d’un enseignement dépassé. Enseignement inhibant, qui empêchait l’épanouissement de capacités trop souvent stérilisées par des programmes scolaires pétrifiés donc inadaptés.

Alors que le gâtisme nous guette, que la sénilité nous grignote, que les fictions passéistes d’un âge prétendu d’or nous aveuglent, ayons la lucidité sinon l’honnêteté de reconnaître que notre descendance est plus intelligente que nous ne le sommes.

Qui oserait contester l’augmentation de la taille moyenne du français d’une dizaine de centimètres en deux générations ? Pourquoi n’en serait-il pas de même pour son intellect, mieux nourri par des menus allégés, mieux oxygéné par une atmosphère dépolluée des miasmes d’une culture aussi morte que les langues qui la véhiculaient ? En grands-parents soucieux de l’avenir de nos chers petits, nous ne pouvons que nous en réjouir.

Acceptons de communier avec eux à ces réjouissants lendemains qui chantent les vertus d’un pédagogisme salvateur, d’un constructivisme libérateur, d’une écriture inclusive égalisatrice et d’une acculturation fraternelle.

Nourrie ainsi aux mamelles républicaines de la liberté de l’égalité et de la fraternité, notre descendance ne manquera pas de nous faire honte en se précipitant dans les isoloirs, aujourd’hui désertés, pour bourrer de nouveau nos urnes électorales désespérément vides et redonner souffle aux « vertus citoyennes » que nous avions étouffées sous un aquoibonisme euthanasiant.

Baignant dans une culture désormais citoyenne, portés par un enthousiasme citoyen, animés par une créativité citoyenne, cette génération nouvelle contribuera d’autant mieux à l’édification du village planétaire placé sous la protection affectueuse des loups devenus végétaliens et sous l’ombre rafraîchissante des ailes des vautours fauves devenus moines par la grâce des frères prêcheurs d’une écologie pédagogue, déjà créatrice et promotrice d’une riche palette de bacs… à déchets.

Ainsi soit-il !

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