8 septembre 2022

Comme l’avait si bien dit ce casse-pieds d’Ezekiel

Par Jean-Pierre Brun

Certains psychologues prétendent que le prénom choisi pour un enfant influence sa personnalité et préfigure l’éducation que ses parents vont lui donner au point d’infléchir le sens de sa vie. Bigre !

Imaginez un instant les parents Macron faisant baptiser leur fils Modeste plutôt qu’Emmanuel (« Dieu parmi nous » en hébreu). Ambitieux pour leur rejeton, souhaitaient-ils d’en faire le berger de la France à défaut d’être celui d’Israël, le People élu.

Si tel était le cas et afin d’exaucer le vœu de ses parents il convient aujourd’hui de lui rappeler, fraternellement bien sûr, que si Jupiter est l’étoile du berger il n’a pas pour autant la mission de celui-ci. Précisons de même que le certificat de spécialisation « conduite de l’élevage » ne saurait être délivré par l’ENA, totalement incompétente dans ce domaine comme dans bien d’autres, quand bien même considère-t-elle les Français comme des veaux.

La conduite des ouailles nécessite le respect d’une stricte déontologie qui s’est établie depuis des temps immémoriaux. Curieusement elle se limite à la stigmatisation de ceux qui font honte à la profession :

« Quel malheur les bergers qui le sont pour eux-mêmes ! N’est-ce pas pour les brebis qu’ils sont bergers. Eux au contraire, boivent leur lait, sont habillés avec leur laine, égorgent les brebis grasses ; Ils ne protègent pas le troupeau. Ils ne rendent pas de forces à leurs brebis chétives. Ils ne soignent pas celle qui est malade. Ils ne pansent pas celle qui est blessée. Ils ne ramènent pas celle qui était égarée et ne la cherchent même pas. Vous les gouvernez avec violence et dureté. Elles se dispersent et s’égarent faute de vrais bergers, pour devenir la proie de toutes les bêtes sauvages ».

En bovins dociles ruminons ce texte dicté à un certain Ezekiel au cours du VIe siècle avant Jésus-Christ.

Quand donc retrouverons-nous l’herbe fraîche de nos espaces verts dans nos villes et à leurs périphéries littéralement latérisées comme des espaces subsahariens ?

Qui nous rendra la fraîcheur de nos quartiers, indispensable à un repos vraiment reconstituant ?

Qui nous ramènera vers les eaux tranquilles d’un authentique « vivre ensemble » ?

Qui déblaiera les chemins d’une justice équitable et qui rendra leur honneur à ceux qui, en dépit des obstacles, des abattis et des calomnies qui s’accumoncellent (néologisme morvandiau) , s’efforcent de la protéger ?

Qui répandra de nouveau le parfum des louanges sur la tête des honnêtes gens et noiera sous des flots de « Marie-Rose » les poux et autres parasites qui les envahissent.

Allez, mon petit Emmanuel, détache tes boutons de manchette, retourne les manches de ta chemise immaculée et au boulot !

 

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