4 septembre 2023

Abaya : pitié pour les femmes

Par Philippe Joutier

Dimanche 26 août, Gabriel Attal a annoncé l’interdiction de l’abaya, ces robes longues traditionnelles dans les écoles. Nul doute que face à son naufrage, voilà la mesure illuminatrice que le système éducatif attendait de toute évidence.

Une fois de plus, ce sont les femmes qui sont dans le collimateur. Aucune mesure contre les vêtements masculins. Au nom de la lutte contre le prosélytisme, pourquoi ne pas interdire également l’accès aux garçons vêtus en blanc, dont les pantalons ne vont pas au-delà des chevilles et qui sont barbus ?

Rappelons donc quelques interdits, mais catholiques et bien de chez-nous.

C’est le fameux misogyne Paul de Tarse qui aurait mieux fait de ne jamais se convertir et de ficher la paix aux femmes qui commence les sottises dans son épitre aux Corinthiens 11.3-16 :

Le chef de tout homme c’est le Christ, le chef de la femme, c’est l’homme, et le chef du Christ, c’est Dieu. Tout homme qui prie ou qui prophétise la tête couverte, déshonore sa tête. Toute femme qui prie ou qui prophétise la tête non voilée, déshonore sa tête. 

Et par conséquent Dieu, dans cette hiérarchie théologique ! Cette stupidité aura un impact suffisant pour imposer aux femmes de se couvrir la tête dans tout le monde chrétien. Il faudra attendre 1983 et le Concile Vatican II pour que les femmes soient autorisées à entrer dans les églises sans le voile. Ne parlons pas des moniales et de leurs tenues : une ample tunique longue jusqu’aux pieds non modelé sur le corps, avec des manches larges et habituellement serrée à la taille par un cordon ou une ceinture.  Ne ressemblent-elles pas furieusement à l’Abaya ?

Jusqu’au XIXe siècle, les femmes ne peuvent-être ni violoncellistes ni harpistes. Pourquoi ? Parce que ces instruments obligent d’écarter les jambes ! Les femmes, toujours les femmes. Jamais les hommes.

Interdire l’abaya, c’est aller exactement dans le sens souhaité par le prosélytisme musulman : interdiction discriminatoire qui démontre que les atteintes à la laïcité ne sont pas le fait des hommes, mais bien des femmes, nous culpabiliser au motif bizarre de l’islamophobie, (car après tout pourquoi ne pas avoir le droit d’être islamophobe), nous mettre face à nos contradictions. Car de deux choses l’une, soit l’abaya est une démonstration théologique et son interdit est discriminant qui ne respecte plus la neutralité, soit elle est culturelle et son interdit bat en brèche le principe humaniste revendiqué qui voudrait que toutes les cultures se valent.

Dans tous les cas, les filles ne vont pas remercier la république de les libérer, mais plutôt de les opprimer en leur imposant encore une fois un nouvel interdit.

Comme pour le catholicisme, l’islam se sécularise. Laissons donc agir la société de consommation sûrement plus efficace que l’interdiction. En revanche, il ne faudrait pas que ces rodomontades autour du vêtement détournent notre vigilance d’enjeux autrement plus importants, notamment l’islamo- compatibilité de l’Histoire (Pensons aux croisades) ou de la biologie de la reproduction et de l’évolution, pour ne citer que ces exemples. Bien davantage que l’abaya, ce sont contre ces déviances scientifiques et historiques sur lesquelles avait alerté en 2004 l’inspecteur général Obin de l’éducation nationale et dont le rapport fut soigneusement enterré que nous devons réagir.  Là sont les véritables enjeux .

Rapport Obin :

https://www.education.gouv.fr/les-signes-et-manifestations-d-appartenance-religieuse-dans-les-etablissements-scolaires-8888

https://www.islamweb.net/fr/fatwa/87818/La-tenue-de-l%E2%80%99homme-en-Islam

 

Partager :