François Legault impose un nouveau critère aux candidats à l’immigration : le respect des « valeurs québécoises ».
Depuis le 1er janvier, tous les nouveaux venus doivent passer un test de valeur pour pouvoir immigrer au Québec. Cette mesure faisait partie du programme de François Legault et était présentée comme quelque chose d’essentiel, novateur et nécessaire. On le comprend bien, c’était surtout une promesse électoraliste visant à recueillir l’adhésion du nombre croissant de Québécois qui voient le communautarisme s’implanter et se radicaliser chez eux.
Alors voilà, désormais, les ressortissants étrangers qui veulent vivre dans la Belle Province devront passer un test sur « les valeurs québécoises ». Tout d’abord, ces valeurs sont questionnables ; ce sont essentiellement les valeurs de 1789, implantées au Québec dans les années 60 avec la Révolution tranquille.
Ce sont les mêmes valeurs que celles qui sont nées en France dans le sang de la Terreur et qui sont revendiquées par tous les dirigeants occidentaux, de Merkel à Macron, en passant par Trump et Trudeau. Legault ne s’en est pas caché, la banque d’une centaine de questions est directement inspirée de la Charte des droits et libertés du Québec. En d’autres mots, la plupart des Canadiens français d’avant 1960 échoueraient à ce fameux test sur ces valeurs censées représenter qui nous sommes.
Voilà quelques exemples, fournis par le ministre de l’Immigration Simon Jolin-Barrette, de questions : « Au Québec, les femmes et les hommes ont les mêmes droits et cette égalité est inscrite dans la loi. Vrai ou faux ? »
« Choisissez les illustrations qui représentent les personnes qui ont le droit de se marier au Québec. Choix de réponses : une illustration de deux hommes. Une illustration de deux femmes et un homme. Une illustration de deux femmes. Une illustration d’un homme et une femme. Une illustration de deux hommes et une femme. »
« Identifiez-la ou les situations où il y a discrimination. Choix de réponses : refuser un emploi à une femme enceinte. Refuser un emploi à une personne qui n’a pas le diplôme requis. Refuser un emploi à une personne à cause de son origine ethnique. »
L’écriture inclusive et le racisme systémique ne sont pas abordés, mais un gouvernement prochain pourrait être tenté d’ajouter son grain de sel dans ledit test.
L’autre hic avec ce test de valeurs est qu’il ne touche pas tous les immigrants. Seuls ceux venant ici pour des raisons économiques devront le prendre. Les autres, ceux qui arrivent grâce au regroupement familial ou encore comme réfugiés, ce qui représente environ 40% des nouveaux venus, n’ont pas besoin de s’intéresser aux prétendues valeurs québécoises.
Certains ont également noté que le test, qui contient une vingtaine de questions, est réalisé en ligne et peut donc être fait avec l’aide de quelqu’un qui aidera le demandeur à choisir les bonnes réponses. L’immigrant a deux chances pour atteindre la note de 75 % et s’il n’y parvient pas, il devra suivre une formation intitulée « Objectif Québec » avant de repasser l’examen pour une troisième et dernière fois.
Qu’arrivera-t-il ensuite ? Pour le moment, il s’agit d’une zone grise, puisque Ottawa pourrait s’en mêler et refuser de considérer la passation de ce test comme un critère valide.
On le voit donc ce test inepte n’aura que très peu d’impact concret et vise surtout à rassurer le peuple quant à l’immigration de masse. Celle-ci ne serait pas composée d’individus inassimilables, mais au contraire de Néo-Québécois partageant nos valeurs. Il n’y a donc rien à redire à la déferlante migratoire, ces nouveaux venus, même ceux qui prêchent un Islam rigoriste et violent, sont en fait animé par les mêmes valeurs que nous.
Le seul point positif avec ce coup d’épée dans l’eau est qu’il place l’immigration comme un privilège conditionnel, avec une emphase sur le peuple hôte, et non comme un droit individuel absolu et au-dessus de la volonté du peuple. C’est un pas, fort timide, dans la bonne direction.
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Rémi Tremblay, éditeur du Harfang, collaborateur à plusieurs journaux (Présent, Livr’Arbitres, Council of Euro-Canadians et Alternative Right) ; il a déjà publié le livre "Les Acadiens : du Grand Dérangement au Grand Remplacement" et "Le Canada français, de Jacques Cartier au génocide tranquille" (avec Jean-Claude Rolinat) aux éditions Dualpha, en plus de biographies de divers personnages, notamment de Jacques Cartier. Il est le correspondant d'EuroLibertés au Canada.