20 janvier 2020

Il n’y a pas de problème des retraites

Par Euro Libertes

par François Marchand, écrivain.

François Marchand.

François Marchand.

Parfois, par chance, le syndiqué CGT a raison. Le recul de l’âge de la retraite n’a en effet aucun sens. Ce dogme repose en effet sur deux arguments : en premier lieu, l’espérance de vie augmente, il est donc logique d’augmenter à due concurrence l’âge de la retraite. En second lieu, il y a de moins en moins d’actifs par rapport au nombre de retraités, il faut donc veiller à ce que le déséquilibre ne soit pas tel qu’il conduise à rendre impossible le financement des uns par les autres.

Le premier argument est ressassé indéfiniment : un ancien ministre a par exemple évoqué à la radio une hausse de l’espérance de vie « de quarante ans » depuis un siècle. Ce calcul est inopérant. Car il prend en considération l’espérance de vie à la naissance, laquelle est sans intérêt pour savoir combien de temps nous pouvons espérer vivre au moment de l’âge de la retraite. La hausse de l’espérance de vie à la naissance est due en partie à la chute de la mortalité infantile, catégorie qui n’est que modestement concernée par la question de la retraite. Si on prend en considération l’espérance de vie à soixante ans, la hausse est beaucoup moins spectaculaire. Sans parler du fait que jadis, en cas de maladie grave, on mourrait, sauf exception, bien vite et bien sagement, tandis que l’époque actuelle ne vous propose dans un tel cas qu’une survie médicalisée et médicamentée dans un état dégradé.

Le deuxième argument, à première vue, semble plus valable : il est en fait anachronique. Il renvoie en effet à une époque où les actifs produisaient et alimentaient donc aussi les inactifs, qui ne produisaient pas. Or, ça fait belle lurette que là où il fallait hier cent ouvriers, il en faut aujourd’hui un – et encore, il est là pour surveiller la machine. Seule une partie de la population aujourd’hui produit ou participe au processus de production, ou plus généralement peut être considérée comme utile. Dans cette catégorie, plaçons par exemple, entre autres, les caristes, les routiers, les ouvriers du BTP, les profs du primaire et du secondaire, les conducteurs de train de marchandise, les soudeurs à l’argon et bien d’autres. Sans eux, il ne se passe pas grand-chose. Qu’y a-t-il donc dans l’autre catégorie, celle des actifs inutiles, qui augmente chaque jour ? Hé bien, par exemple, nous y trouverons un spécialiste du management par projet. Ou de la conduite du changement. Autant dire que ce n’est pas lui qui finance actuellement les retraites, puisque non seulement il ne produit rien, ne sert à rien, mais coûte très cher : en salaires, bureau, et idées (le but des cadres est aujourd’hui de rendre la vie impossible à ceux qui travaillent à force de réunions ou d’indicateurs à remplir). Ce type-là, il serait du reste plus efficient de le mettre à la retraite à 25 ans : ça coûterait beaucoup moins cher à la société, même si lui, évidemment, espère, pour des raisons financières, « travailler » jusqu’à 70 ans.

Autrement dit, il est absurde de se soucier du financement des retraites plutôt que de celui des salaires versés dans notre superstructure privée ou publique (qui, chaque jour, créé de nouveaux postes dispendieux et parfaitement absurdes). Comment, du reste, parvient-on aujourd’hui à entretenir cette armée de parasites supérieurs qui constitue un hommage lointain à ce qu’avait décrit dans les années trente Trotsky au sujet de la révolution russe « confisquée par la bureaucratie » ? Hé bien, grâce aux « politiques accommodantes » des banques centrales commencées il y a une dizaine d’années. L’État, les entreprises, tout le monde se finance à taux zéro, indéfiniment. L’argent n’est plus un problème : il tombe du ciel. Le déficit annuel du système actuel de retraite doit représenter à peu près deux semaines de quantitative easing moyen de la BCE. Devant ce guichet ouvert des banques centrales prêt à couvrir sans condition n’importe quel trou de caisse, la question du financement de retraites apparaît telle qu’elle est : une plaisanterie financière. En somme, le fameux slogan du syndiqué CGT « de l’argent, y’en a », à première vue démagogique et absurde, est devenu vrai. C’est de l’argent dont personne n’est capable de dire ce qu’il vaut mais, en tout cas, on peut accepter dans un tel contexte de parasitisme général dont profitent les élites de laisser subsister quelques avantages de certains systèmes de retraite.

Où l’on voit donc que nos élites sont infiniment plus avides que leurs homologues de jadis. Les châtelains, autrefois, acceptaient l’idée d’un pourcentage minimal de coulage de la part de l’intendant ou du palefrenier. Et en tout cas, il ne leur serait pas venu à l’idée de leur donner des leçons de productivité.

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