28 janvier 2024

Pourquoi  ne pas exiger une reconversion des chevaux de course au lieu de les conduire à l’abattoir ?

Par Jill-Manon Bordellay

On donne toujours  un nom à un cheval de course, qui  a donc  une individualité due à sa proximité avec l’homme.  Mais lorsqu’il est âgé, on ne l’utilise plus comme un cheval de centres équestres ou encore pour les courses, mais pour sa viande. N’est-ce pas choquant ?

L’un des plus illustres chevaux nommé Ferdinand en est la preuve.

Ferdinand (1983-2002) est  cheval de course pur- sang américain, vainqueur du Kentucky Derby et de la Breeders Cup Classic. Ce cheval a un très  beau palmarès, mais lorsqu’il accumule  les accessits dans les grands tournois, il déçoit son propriétaire Elizabeth A. Keck, son entraîneur et son jockey. Il est battu et à partir de l’année 1988, il semble que ses jambes et son cœur ne suivent plus.  À cette époque, il devient un  étalon « moyen » d’un grand haras, mais comme il ne donne pas entière satisfaction,  il est vendu au Japon. Ses éleveurs japonais ne sont pas enthousiastes à son sujet et ses propriétaires essaient de le placer dans un club d’équitation, mais sans succès, il est alors vendu à un marchand de chevaux sans que la famille Keck ne soit prévenue.

En juillet 2003, le magazine The Blood Horse raconte son funeste destin, alors que la famille Keck s’est enquis de sa situation dans l’éventualité de le racheter et de lui donner une retraite paisible dans son haras, elle découvre que Ferdinand a tout simplement fini à l’abattoir, probablement transformé en nourriture pour animaux, rappelant le destin d’un champion passé au couteau, Exceller, en  1997.

Nous pourrions croire que ces histoires dramatiques – celles de Ferdinand et Exceller – n’ont été que des exceptions dans l’histoire des courses hippiques, or, il n’en est rien.

La vidéo de L214 en 2018 a montré que nombre de chevaux de courses en retraite partaient à l’abattoir, alors qu’ils avaient fait le bonheur, durant un temps, des propriétaires, des éleveurs, des entraîneurs et enfin des amateurs de courses. Mais que deviennent les chevaux de course  une fois leur carrière terminée ? Quel est le pourcentage de ceux qui finissent à l’abattoir  ?

En France, on compte environ 21 000 chevaux qui sont abattus chaque année dans les abattoirs. Plus de la moitié d’entre eux soit 52 % sont des chevaux de course ayant été réformés pour diverses raisons : jeunes chevaux non sélectionnés, chevaux blessés et encore des chevaux en fin de carrière.

Le transfert vers un abattoir est en effet la solution pour laquelle certains propriétaires peu respectueux optent sans aucune vergogne. De nombreuses associations toutefois se mobilisent contre cette cruauté afin de sauver des abattoirs ces chevaux réformés. Pourtant on est encore loin de sauver tous les chevaux de course des abattoirs. Chaque année, près de 10 000 chevaux réformés, dont la grande majorité de trotteurs, sont abattus pour l’une ou l’autre des raisons : trop vieux pour participer aux courses, pour le  manque de performances sur les pistes, pour l’inaptitude physique, parce que le  propriétaire qui ne dispose plus de ressources financières suffisantes.

Ce qui veut dire qu’un cheval de course qui ne donne pas entière satisfaction peut aujourd’hui subir ce  bien triste sort malgré les fonds de reconversion récoltés grâce à la mobilisation de certaines associations permettant de mieux prendre en charge les équidés réformés.

De surcroît, l’entraînement des chevaux de course  pour la compétition pose également de graves problèmes comme  les nombreuses blessures liées aux obstacles. Ainsi, en 2020, un cavalier a été condamné par le Tribunal de Grasse à trois mois de prison avec sursis pour les « sévices graves »  entraînant la mort de son cheval lors d’un concours sur l’hippodrome de Cagnes-sur-mer. L’acharnement et la violence de ce cavalier sous les yeux du public a fini par faire mourir d’épuisement le cheval par l’utilisation de la cravache. Celle-ci  est évidemment  dans le collimateur des associations du bien-être des animaux.

On compte sur une durée relativement courte que des milliers chevaux ont trouvé la mort ou ont été euthanasiés à la suite de maladies et de blessures liées à la pratique de sport hippique. Les chevaux épuisés par le dopage, des répétitions à cadences folles, par  l’utilisation abusive  de la cravache,  ont des troubles respiratoires, des problèmes digestifs et des défaillances de divers organes. N’oublions pas  qu’une fracture de la jambe entraîne systématiquement la mort de l’animal. Donc  la compétition est féroce, car les chevaux ne bénéficient pas du repos dont ils ont besoin. Il est en effet difficile de maintenir un athlète au sommet de sa forme tout au long de l’année.

Pourquoi ne pas envisager une reconversion comme celle de Métro ? Ce cheval de course qui a remporté plusieurs courses prestigieuses et qui à la suite de blessures a été contraint à prendre une retraite anticipée. Son propriétaire refuse le fatum. Ron Krajewski a mis un pinceau entre les dents de Métro et lui a appris à peindre. Les 4 premiers tableaux sont vendus en une semaine dans une galerie. En 2014, 150 personnes sont déjà sur une liste d’attente pour se procurer une toile de Métro. Ses toiles sont vendues entre 45 et 460 euros et ont permis de récolter 73 000 euros. Cette somme est versée à une association qui vient en aide aux anciens chevaux de course. Une soixantaine d’entre eux ont été sauvés de l’abattoir grâce au talent de Métro.

Pourquoi d’autres chevaux de course n’auraient pas les mêmes droits  et en même temps d’autres talents artistiques ou médicaux? Comme Peyo ou plutôt docteur Peyo qui s’est fait une place dans le corps médical pour réconforter les patients en fin de vie. Cette prouesse à la fois émouvante et créatrice est l’idée de Hassen Bouchakour.

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