Nous avons donc beaucoup à apprendre des animaux !
Entretien avec Jill-Manon Bordellay, auteur du livre Comment les animaux pansent/pensent les humains ? aux éditions Dualpha, préface de Me Arno Klarsfeld.
(propos recueillis par Fabrice Dutilleul).
« Si les animaux devenaient nos professeurs de sagesse ? »
Les animaux « pensent-ils » vraiment les humains ?
Tout particulièrement, les animaux domestiques qui vivent avec nous, nous connaissent, ils perçoivent nos émotions, sont branchés sur les plus profondes, ils nous connaissent mieux que nous les connaissons.
Jacques Derrida, lorsqu’il se déshabille, aperçoit son chat le regardant fixement. Il se sent gêné par ce regard insistant sur sa nudité. Cette expérience du regard de l’animal sur la nudité induit la honte pour le philosophe et renvoie à la question « Qui suis-je ? »
Comment l’animal peut-il comprendre la transformation de son maître habillé à celui-ci nu ?
Nous ne sommes pas les seuls à observer ; les animaux, eux aussi, nous observent. Si nous faisons de l’anthropomorphisme sans doute aussi que le chien en nous regardant fait du cynomorphisme, comme a pu l’illustrer le peintre Franz Marc avec sa toile intitulée Le chien blanc.
Certaines expériences ont été faites pour communiquer avec certaines espèces. Pouvez-vous nous en parler ?
Depuis plus d’un siècle, les scientifiques testent les limites de la communication entre l’homme et l’animal. De la langue des signes à l’usage des symboles sonores, certaines espèces montrent des aptitudes troublantes à décoder notre manière de nous exprimer.
Derrière les ordres donnés aux chiens, les gestes adressés aux primates ou les expériences en laboratoire, se cache une question complexe, mêlant cognition, émotion et évolution.
Le cheval Hans a passionné les personnes de son époque. Il était capable de comprendre des questions et d’y répondre par des coups de sabot. En fait, ce cheval décodait l’attitude corporel de l’humain qui l’interrogeait.
Il y a eu maintes expériences avec des primates que ce soit dans les années 60 ; la femelle chimpanzé Washoe qui vivait dans un environnement humain et a pu communiquer en utilisant le langage ASL avec le couple Gardner, elle maîtrisait une centaine de mots ou encore avec le gorille femelle Koko qui a appris le langage des signes sous l’impulsion de Francine Patterson et qui maîtrisait 2000 mots d’anglais parlé.
On a pu aussi montrer qu’un bonobo nommé Kanzi a des performances comparables à celles d’un enfant de deux ans. Kanzi comprend qui fait quoi à qui en fonction de l’ordre des mots. Elle est capable de comprendre la signification de 3000 mots et elle peut en utiliser 500 avec un clavier.
Mais cette communication ne se limite pas aux primates, mais peut s’étendre aux psittacidés. Alex est un perroquet gris du Gabon qui a appris à associer une centaine de mots. Alex a défié la science et ses préjugés sur son espèce pendant des décennies. Il savait compter, comprendre les concepts, distinguer des objets, des tailles, des formes, des matières…
Les expériences d’Irène Pepperberg ont fait évoluer de manière très significative, le regard des scientifiques sur les perroquets. Un jour, alors qu’il se regardait dans le miroir, Alex a dit : « Quelle couleur ? »
Il voulait connaître la couleur de son plumage.
On peut également parler du border collie Chaser surnommée « le chien le plus intelligent du monde » capable d’identifier 1022 jouets par leur nom et de les retrouver en fonction de leur nom et de leur catégorie.
En quoi les animaux peuvent-ils nous donner des leçons de sagesse ?
La sagesse serait celle de l’attachement, de leur fidélité à leur maître.
Notamment la leçon de fidélité avec Hachi, un chien qui a attendu 10 ans son maître décédé sur son lieu de travail. Hachi venait l’attendre tous les soirs à 17 heures à la gare de Shibuya au Japon.
Devant l’admiration d’un tel comportement, les habitants de Shibuya demandèrent à ce que ses restes soient empaillés et conservés au Musée National de la Nature et des Sciences de Tokyo.
On peut citer une autre histoire émouvante, celle du chat Toldo fidèle à son maître au point que lorsque celui-ci décède, Toldo va régulièrement sur sa tombe au cimetière de Montagnana près de Florence.
Comme l’a écrit Nori Chaï, vétérinaire, dans son livre Comment les animaux peuvent nous rendre plus humains : « Si les animaux devenaient nos professeurs de sagesse ? »
Heinrich von Kleist, dans son ouvrage Le théâtre de marionnettes, raconte l’histoire d’un excellent escrimeur qui se confronte à un ours. L’ours n’a pas de stratégie élaborée avant le combat, sa posture est celle de l’écoute. L’ours gagne la partie tout simplement parce qu’il est présent et chacun de ses coups de patte est d’une précision que seule la nature lui a donnée.
Est-ce à dire que la nature a davantage doté les animaux que les hommes ? Sans doute, puisque les hommes pour survivre ont eu recours aux techniques, en l’occurrence aux armes. Finalement, les arts martiaux sont les arts qui ont comme modèle la gestuelle des animaux sauvages !
Nous avons donc beaucoup à apprendre des animaux !
Entretien avec Jill-Manon Bordellay, auteur du livre Comment les animaux pansent/pensent les humains ? aux éditions Dualpha, collection « Patrimoine des héritages » , préface de Me Arno Klarsfeld, 154 pages, 23 €. Pour commander ce livre, cliquez ici.

Jill-Manon Bordellay, Comment les animaux pansent/pensent les humains ? éditions Dualpha, préface de Me Arno Klarsfeld, 154 pages, 23 €.
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