7 juin 2016

La montée de la prostitution light en Amérique

Par Nicolas Bonnal

 

J’ai déjà évoqué la grande montée de la paupérisation des nord-américains, qui rejoint celle ignorée par nos médias et nos instituts, des Français et des Européens affamés par les banksters et l’explosion très raisonnée de la dette immonde. On lit les lignes suivantes sur le blog de Pierre Jovanovic, concernant l’Amérique, « première puissance mondiale » toujours donnée en exemple par nos talentueux socialistes : « 7 % de la population, soit 21 millions de gens, vivent en pauvreté absolue, avec un revenu inférieur de 50 % à ce que l’on considère comme seuil de la pauvreté. Et 33 % de la population, soit 105 millions de gens, vivent dans la pauvreté, ou toute proche (…) Ces chiffres ont été obtenus dans How the US Census Measures Poverty, US Census Bureau, Income, Poverty, and Health Insurance Coverage in the United States 2014, US Census Bureau. »

Cette misère frappe de plus en plus de monde, à part votre député et le patron de votre chaîne télé. J’ai des amis « millionnaires » déprimés et ruinés par les études longues et trop coûteuses de leurs enfants (80 000 euros par an en moyenne, car il faut payer, loger, habiller, véhiculer et nourrir tout cela, à Singapour, Adelaïde ou sur la Côte Ouest) qui me disent ne faire plus partie que de la classe moyenne supérieure… Les bonnes élèves sans fortune finissent comme cette jeune avocate dans une chambre de bonne à 800 euros à Saint-Germain-des-Prés, ou comme cette interne qui vient de s’acheter un 19m2 pour la modique somme de 200 000 euros, toujours à Paris, entre deux bombes et deux émeutes.

Certains s’acharnent sur les musulmans ou les fascistes ; ils feraient mieux de regarder ailleurs. La question du portefeuille me paraît plus importante, mais allez savoir pourquoi on n’en parle jamais ! C’est mal vu à table par les bobos.

Les étudiants crient famine, d’autant que les études sont devenues une commodity de plus en plus chère, et qui ne débouche sur rien : un jeune ami, ingénieur chez Airbus, débute ainsi à Séville à 1 400 euros, alors qu’il a fait huit ans d’études. Son père me dit qu’il ne veut pas l’envoyer à Londres, où la bière coûte huit euros.

Du coup, un certain Brandon Wade a fait fortune en créant le site SeekingArrangement.com qui favorise des arrangements entre des sugar daddies (on traduit ?), des quadras ou quinquagénaires nantis et des étudiantes qui se précipitent pour trouver du dollar. Ce site avait soixante-mille membres en 2010, et il est monté à 2 millions de membres en 2015. Le sexe n’est pas garanti, il est juste implicite, ajoute le site rebelle libertarien Zerohedge.com. Et le Mr Wade précise religieusement que le sexe, comme l’argent, sont des nécessités, qu’il se contente de les faire se rencontrer.

Mais Céline l’a mieux dit dans le Voyage au bout de la nuit : « Presque tous les désirs du pauvre sont punis de prison… Depuis l’ascension de Musyne et de Mme Herote, je savais que le cul est la petite mine d’or du pauvre. »

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