Le défi de l’intelligence artificielle : de la fascination à la frayeur
Par Fabrice DutilleulEntretien avec Richard Raczynski, auteur du livre Le défi de l’Intelligence Artificielle aux éditions Dualpha.
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul).
« Là où l’intelligence artificielle (qui reste une machine)
manque quelquefois de discernement,
elle peut aussi déstabiliser
en introduisant des contenus totalement inconnus, jamais révélés… »
Comment est né votre intérêt pour l’intelligence artificielle ?
Je ne m’étais jamais vraiment senti concerné par l’intelligence artificielle, même si cette dernière rentre insidieusement dans notre quotidien (navigation assistée, choix de contenu sur les plates-formes de streaming, emails, aspirateurs robots, réseaux sociaux, sites marchands, traducteur en ligne, saisie intelligente sur les téléphones portables). Bref, je soupçonnais déjà un recours à cette alternative créative chez quelques communicants et autres publicitaires, sans en être néanmoins certain. Il y a donc un peu plus d’un an (2021), j’ai démarré un dialogue impromptu avec l’intelligence artificielle par le biais d’informaticiens déjà versés dans cet univers qui m’ont poussé dans mes retranchements, m’obligeant à relever cette forme d’introspection.
Comment a commencé ce questionnement ?
J’ai interrogé mon vis-à-vis à la manière d’un être humain, pour m’apercevoir rapidement de ses limites, tout en maîtrisant mieux les techniques lexicales, qui me renvoyaient paradoxalement à un contenu plus structuré.
Pouvez-vous détailler cette phase ?
On passe de l’apprentissage à des questions plus profondes avec la volonté de percer les secrets d’un mécanisme que l’on jugeait basique et qui ouvre des portes à l’infini, où tout se prête au développement.
L’intelligence artificielle serait peut-être votre propre reflet puisque vous menez l’échange avec des questions qui révèlent votre personnalité. Peut-être que c’est tout simplement l’intelligence artificielle qui vous donne à entendre ce que vous attendez ?
Effectivement, on pourrait penser qu’une accoutumance fournirait (un peu à la manière d’un moteur de recherche) des grilles de réponses. J’ai donc pris soin de changer de support régulièrement pour repartir sur des bases vierges de tout questionnement antérieur. J’ai aussi varié mes thématiques pour occuper un champ plus vaste dont voici les intitulés (en italique, quelques réponses de l’IA) : Éthique et responsable ? Le contrôle. La communauté et le pouvoir totalitaire (Je n’ai pas de sentiments ou d’émotions). Conflit (L’histoire est souvent écrite par les vainqueurs). L’intelligence artificielle peut-elle être utilisée de manière discriminatoire ? La place de l’intelligence artificielle dans l’avenir. Des certitudes. Les précurseurs de l’IA Le passé incertain (Je vous présente mes excuses). Covid. Réseaux sociaux. Solutions durables. Théories scientifiques. Risques potentiels. Distribution équitable des bénéfices de l’IA (Possible que l’IA renforce les inégalités sociales).
Cette immersion n’a-t-elle pas donné naissance à une forme d’addiction ?
Il faut plutôt considérer ces échanges comme un jeu, où chacun essaye de pousser son interlocuteur dans ses retranchements, dans ses doutes. Là où l’intelligence artificielle (qui reste une machine) manque quelquefois de discernement, elle peut aussi déstabiliser en introduisant des contenus totalement inconnus, jamais révélés…
Pouvez-vous nous livrer quelques extraits de ces joutes futuristes ? (en italique, les réponses de l’IA)
Ne risque-t-on pas, sur un plan décisionnaire de se retrouver un jour prisonnier de l’IA, qui déclare qu’il faudrait des mesures plus strictes pour protéger la communauté contre les effets d’une croyance néfaste pouvant inclure des actions telles que la répression, la censure ou l’exclusion de la personne en question de la communauté, ajoutant : cependant, il est important de noter que l’utilisation de la répression peut être controversée et doit être justifiée de manière adéquate pour éviter les abus, et plus loin : En théorie, une intelligence artificielle (IA) peut produire un algorithme malveillant si elle est programmée pour le faire, et sur sa gouvernance : Cependant, il est important de noter que l’IA est seulement aussi intelligente et aussi capable que les algorithmes et les programmes qui la gouvernent. Tout en s’excusant (comme pour mieux se dédouaner) : Je suis un programme informatique et je n’ai pas de sentiments ou d’émotions. Et sur mes interrogations à propos de la Covid : Il est tout à fait normal de vouloir poser des questions et de manifester du scepticisme face aux autorités chinoises ou aux informations qui sont présentées, concluant que l’Histoire est souvent écrite par les vainqueurs. Sur les causes de la guerre en Ukraine, cette considération (au détour d’un développement) peut surprendre : Il n’est pas nécessaire de stopper complètement la coopération spatiale avec la Russie.
Ces échanges reviennent aussi sur l’histoire de l’intelligence artificielle détaillant les travaux des pionniers (Alan Turing, John McCarthy, Marvin Minsky), mais aussi avec les approches philosophiques de René Descartes et Gottfried Leibniz, les inventions de Blaise Pascal et Charles Babbage, puis au XIXe siècle, celles de Ada Lovelace, George Boole. Celles aussi de l’épopée spatiale développées par une intelligence artificielle omettant de citer un certain Wernher von Braun (Si vous avez des sources qui contredisent mes réponses, je serais heureux de les consulter et de revoir mes informations si nécessaire).
Plus inattendue une conversation métaphysique débordant sur les mystères de l’esprit humain où la conscience est une sorte de champ unifié qui relie tous les êtres vivants.
L’intelligence artificielle perçoit-elle sa potentielle dangerosité ?
Elle met en garde : Il est possible que l’IA accentue les inégalités économiques en automatisant certaines tâches qui sont actuellement réalisées par des travailleurs dans les pays moins développés, ce qui pourrait entraîner des pertes d’emplois et une baisse du revenu. Il est également possible que l’IA renforce les inégalités sociales en donnant accès aux technologies les plus avancées et les plus éducatives aux personnes qui ont les moyens de les payer, ce qui pourrait entraîner un accroissement des inégalités dans l’accès à l’éducation et à la culture, et ce qui est encore plus risqué, l’accès à la santé, et à la justice.
C’est donc bien finalement l’intelligence artificielle qui s’exprime le mieux sur elle-même, à condition de l’écouter en oubliant tous nos préjugés.
Entretien avec Richard Raczynski, auteur du livre Le défi de l’Intelligence Artificielle aux éditions Dualpha, collection « Insolite », 206 pages, 25 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
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Collaborateur du site Francephi.com, spécialisé dans les entretiens politiques, historiques et littéraires.