La France, puissance musulmane

« L’Islam est à nos portes, il est chez nous »

La France, puissance musulmane est-il un nouveau livre sur l’Islam qui nous explique par la bouche d’un penseur libéral qu’Islam et République sont incompatibles, tout comme droite identitaire et République le sont également ?

Que nenni !

Cet ouvrage, qui jette un regard sur l’Islam sans les œillères de la rectitude politique, fut écrit il y a plus de cent ans par un prélat français, Mgr Maurice Landrieux (1857-1926), qui n’est pas un anti-islamiste primaire du XXIe siècle, mais un auteur prolixe de la fin du XIXe et début du XXe, reconnu et célébré en son temps. Ayant côtoyé de près les Musulmans, tant d’Afrique que d’Asie, tant du Maghreb que du Proche-Orient, il dresse un portrait de leurs croyances, mais aussi de leurs mœurs et en établit un constat implacable : cette religion est incompatible avec l’Europe.

L’auteur, présenté par Grégory Roose de Valeurs actuelles, souligne d’abord les contradictions du « Koran », puis remet les pendules à l’heure concernant le rôle de la femme dans l’Islam et cette fameuse tolérance musulmane, tant vantée par nos myopes « spécialistes », qui ne reconnaît que les musulmans et les non-musulmans soumis, les dhimmis, humiliés dans leur vie spirituelle et quotidienne, une discrimination beaucoup plus systématique que celle qui prévaudrait dans les pays occidentaux parce que certains employeurs exigent des diplômes valides et une absence d’antécédents judiciaires. Il rappelle aussi ce que l’homme du XXIe siècle ne connaît que trop bien, soit l’obligation islamique de mener la « guerre sainte, […] un devoir strict pour tout musulman valide. »

« C’est une religion et une politique, nous met en garde le prélat catholique, plus encore peut-être une politique qu’une religion, en ce sens que Mahomet a fait de sa religion un appui pour sa politique. »

Le lecteur moderne trouvera difficile à croire que cet opus a été rédigé il y a plus de cent ans : si le monde européen et catholique a bien changé au fil de ce siècle, ce n’est pas le cas du monde arabo-musulman comme on le constate dans ce traité. L’erreur de l’Occident est de croire ses valeurs universelles et de les attribuer à tous.

La solution à cette incompatibilité n’est pas le laïcisme, mais bien la conversion, ce que l’Église a abandonné suite à Vatican II.

Mais ce n’est peut-être pas au niveau de l’analyse de l’Islam que ce livre se relève le plus important, mais bien au niveau du narratif victimaire qui s’instaure dans le discours public.

Cet ouvrage, écrit en 1913, en pleine époque coloniale, revêt une importance capitale dans le sens où il démonte de nombreux mythes victimaires : la France n’a pas tenté de soumettre ou assimiler les Musulmans, ce qui lui fait conclure que « ce sera l’âge d’or, quand le Gouvernement de la République traitera les catholiques de France, comme il traite les musulmans d’Afrique ».

De plus, citant le Gouverneur général d’Algérie, il note que « l’expérience tend à démontrer que c’est quelquefois chez les indigènes à qui nous avons donné l’instruction la plus complète que nous rencontrons le plus d’hostilité », ce qui signifie que la position victimaire est davantage un produit de l’éducation occidentale que l’émanation d’un réel sentiment populaire.

L’analyse de Mgr Landrieux corrobore ainsi celle de Bernard Lugan et démolit les thèses des adeptes de la culpabilisation.

Mgr Maurice Landrieux, Les Trompe-l’œil de l’Islam, édition préfacée par Grégory Roose,  Independently published, 2020, 106 p.

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