Le frugalisme n’est pas à la portée de toutes les bourses
Connaissez-vous le frugalisme ? C’est un mode de vie prôné par certains afin de travailler moins pour adopter une vie modeste, mais heureuse. Comme l’explique, dans les colonnes du Monde, Catherine Rollot partie à la rencontre de ces « promoteurs de la retraite à 40 ans » : « La méthode Fire, venue des États-Unis, vise à acquérir une indépendance financière afin de quitter le monde du travail le plus tôt possible. Un objectif de vie au-dessous de ses moyens qui demande de sacrées économies. »
Venu d’Outre-Atlantique, le mouvement frugaliste prêche non seulement la déconsommation, mais s’insurge aussi – et peut-être surtout – contre la « dégradation de la santé mentale au travail », comme nous l’explique de son côté le site Welcome to the Jungle, soit « moins dépenser, épargner plus pour ne pas se laisser happer par la société et atteindre la liberté financière ». Tout un programme !
Certes, l’idée peut paraître alléchante… du moins si l’on en a les moyens : « Le concept est majoritairement accessible aux classes supérieures et moyennes. En effet, dans la majorité des cas, dépenser moins suppose au préalable d’avoir le choix. »
Catherine Rollot le confirme d’ailleurs : « Une fois l’emprunt de son appartement parisien payé, (Victor Lora, un frugaliste organisateur de “meet-up” vespéral) ne dépense pas plus de 1 000 euros par mois. En quelques années, grâce à son confortable salaire de 5 000 euros, il a déjà acheté plusieurs appartements, en grande partie à crédit, au prix d’une vie d’ascète. »
Prolétaires, chômeurs, smicards et autres petits et moyens salaires sont donc priés de s’abstenir : se serrer la ceinture et prendre sa retraite à 40 ans n’est, à l’évidence, pas dans leurs moyens.
Peut-être pas non plus dans les moyens de ceux qui voudraient fonder une famille : il n’est pas certain que leur progéniture apprécie particulièrement la facétie… du moins si je m’en réfère à ma propre expérience paternelle.
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