« Étudier ailleurs » pour ne pas « vivre ensemble »
D’années en années, l’école à proximité de leur domicile devient pour beaucoup de parents de plus en plus anxiogène : le niveau de l’enseignement baisse inexorablement, tandis que la discipline, et donc la sécurité, sont tout aussi dramatiquement malmenées. Et l’instauration du « collège unique » dont le but unique n’est en rien « l’intérêt de l’enfant », mais l’obligation de « vivre ensemble », accentue encore ce malaise.
On ne s’étonnera donc pas d’apprendre qu’à Berlin, aujourd’hui, « les parents allemands évitent les écoles primaires à forte immigration », rapporte le site de réinformation suisse Les Observateurs.ch : « En 2019, environ 45 % de tous les élèves de première année ont demandé à fréquenter une autre école que celle désignée par l’autorité de district respective. Pas moins de 60 % des demandes ont été acceptées. Ainsi près de 30 % des enfants ne se sont pas rendus dans leur école locale. »
Le journaliste Schwarze Rose cite le Tagesspiegel : « Il y a quelques années, le Conseil d’experts des fondations allemandes pour l’intégration et la migration avait commandé une étude visant à déterminer les raisons et les effets qui poussent à éviter l’école de Kiez. Cette étude a confirmé l’hypothèse selon laquelle le choix des parents dépend de la proportion de migrants, car ils craignent que leurs enfants apprennent moins dans des écoles où se trouvent de nombreux migrants socialement défavorisés. »
Et en France ? La recherche d’une bonne école primaire rend-elle « fous » les parents français comme le Tagesspiegel n’hésite pas à décrire les parents allemands ? La réponse est évidente pour beaucoup… surtout en sachant que « les effectifs des écoles indépendantes sont en croissance d’environ 16 % par an » (Le Monde du 16 novembre 2018).
« Étudier ensemble » n’est donc pas plus du goût de tous que « vivre ensemble ». Qui l’eût crû ?
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