14 juin 2025

« Cachez ce sein que je ne saurais voir »

Par Richard Dessens

Il est des sujets sur lesquels la moindre nuance, une seule once de bon sens, une seule parole modératrice, suffisent à vous vouer aux gémonies, à vous faire traiter de satyre lubrique, à vous rejeter de la société et finalement à vous envoyer en prison, à une époque où il faut en faire beaucoup pour y aller vraiment… Des gestes déplacés, une parole un peu leste, un regard, l’attouchement du bras d’une femme constituent ainsi une agression sexuelle intolérable, psychologiquement insoutenable et provoquant un traumatisme qui va envahir la vie de milliers de femmes pendant vingt ans et plus. Journalistes de toutes tendances, people, magistrats n’ont pas de mots assez durs pour désigner ces atteintes à la liberté des femmes. C’est du moins ce qui est sans cesse avancé par les parangons de la morale, foudroyant toute relation sensée être agressive en acceptant par principe la parole des femmes.

Jadis on soutenait que la parole des enfants doit être incontestable car leur pureté ignorait le mensonge ; jusqu’à ce qu’un certain nombre d’affaires démontrent que les enfants aussi pouvaient mentir, chose que tout être de bon sens savait déjà mais qui était contraire aux principes moraux et bienheureux du moment. Il en est de même aujourd’hui pour les femmes dont la parole constitue à elle seule une condamnation préventive que la presse et les milieux professionnels s’empressent de confirmer en brisant a priori la vie de tout accusé de violences sexuelles sous toutes leurs formes. Dans le principe et l’indignation générale, il y a finalement peu de différence entre un viol crapuleux caractérisé et effleurer le bras ou la jambe d’une femme au cours d’une soirée.

Combien d’acteurs, de people, ont été accusés puis blanchis des années plus tard de telles accusations ? Souvent trop tard ; le mal était fait. Mais il faut bien s’entendre. Qu’il y ait un certain nombre d’hommes -et les milieux professionnels connaissent bien ces situations trop courantes- qui se conduisent vulgairement, soient grossièrement insistant, se comportent en « pays conquis » vis-à-vis des femmes, usent de leur autorité pour imposer leurs désirs machistes, c’est une réalité bien connue malheureusement depuis des siècles, sous toutes les latitudes et sous tous les régimes. Bien sûr que des harceleurs odieux existent mais s’agit-il bien de judiciariser ces comportements alors que le respect des femmes pourrait être imposé par une morale et un ordre sociaux strictes que nos sociétés ont rejeté par ailleurs depuis longtemps. En outre ceux qui peuvent connaître ces situations devraient à ces titres intervenir, voire être poursuivis pour leur passivité ou leur bienveillance coupable. La question est plus sociale que judiciaire et interpelle sur la qualité des relations humaines dans des sociétés déstructurées dans tous les domaines. La liberté totale prônée depuis mai 68 ne pouvait qu’amener à une liberté débridée aussi de certains hommes sans morale ni limites.

Le problème persistera toutefois, la ligne de démarcation entre une agression et un jeu de séduction à géométrie variable selon les tempéraments des unes ou des autres, étant hasardeuse à définir sur le moment. En outre, la vengeance, le dépit, la jalousie, très répandus dans de nombreux domaines, l’intérêt financier aussi, sont également des motivations pour accuser un homme de « violences sexuelles » parfois plusieurs années après les faits présumés. D’autant que les associations et l’air du temps favorisent et encouragent de telles possibilités.

Que le viol soit un crime sanctionné sévèrement est une évidence. Que la bêtise agressive de certains hommes soit condamnée avec outrance en est une autre. Mais que tout geste, tout propos, toute attitude, quels qu’ils soient, puissent être l’objet de condamnations judiciaires ou sociales de toutes sortes dépassent l’entendement.

Il est tout de même étonnant qu’un homme qui aurait effleuré le pubis d’une femme au cours d’une soirée arrosée par tout le monde, comme Nicolas Bedos, soit condamné à la même peine que le voyou en délit de fuite qui a foncé sur un policier avec sa moto dans l’intention de l’éliminer. Cette nouvelle hiérarchie des valeurs dans une société en montre les dérives catastrophiques et l’insécurité généralisée des modes de vie que la nouvelle morale fait planer sur chacun. Le problème qui risque de surgir dans ces comportements outranciers en matière de relations humaines, est de rendre les véritables crimes ou délits graves sexuels banaux finalement, à force de mettre socialement sur le même plan un viol et un attouchement.

Est-ce bien « libérer les femmes » que d’établir peu à peu des relations aseptisées, sorte de contractualisation du désir sanctionnée par les tribunaux, et dans lesquelles la séduction disparaît de crainte de se voir accusé de harcèlement, là où il n’y en a évidemment pas.

Richard Dessens a publié :
aux éditions Dualpha

Henri Rochefort ou la véritable liberté de la presse

La démocratie interdite

Histoire et formation de la pensée politique

L’Europe chrétienne ou la mémoire perdue (suivi de) La dictature démocratique

La Démocratie travestie par les mots

Les grands enjeux du XXIe siècle

L’irrésistible ascension de l’Europe des peuples (2016-2020), préface de Philippe Randa

J’habite chez mon chat

L’écume de la mémoire

La justice dévoyée (Le gouvernement des juges), préface de Philippe Randa

La comédie de la liberté


aux éditions Dutan

Plaies d’amour (roman)

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