4 octobre 2023

Slovaquie : Robert Fico, un retour fracassant

Par article conseillé par EuroLibertés

Les élections législatives anticipées qui se sont tenues ce samedi 30 septembre en Slovaquie ont une nouvelle fois redistribué les cartes de l’échiquier politique de ce pays d’Europe centrale.

Selon toute vraisemblance, l’ancien Premier ministre social-démocrate Robert Fico (2006-2010 et 2012-2018) devrait être en mesure de diriger un gouvernement de coalition avec notamment le parti Hlas-SD (également social-démocrate) de Peter Pellegrini.

Premier ministre historique de la jeune république slovaque, ce populiste haut en couleur revient de loin, après avoir été poussé à la démission en 2018 et poursuivi récemment en justice.

Progresívne Slovensko et le Hlas-SD s’établissent dans le paysage politique

Selon les résultats quasi définitifs (portant sur 99,98 % des suffrages exprimés), le parti social-démocrate Smer-SD de Robert Fico obtient 22,94 % (+4,65%) et 42 sièges (+4), largement devant le parti libéral Progresívne Slovensko (Slovaquie progressiste) de la présidente Zuzana Čaputová avec 17,96 % (+11,0%) et 32 sièges (+32), le parti social-démocrate Hlas-SD (une scission de Smer-SD) avec 14,7 % (+11,64%) et 27 sièges (+27), le parti centriste conservateur OľaNO (Gens ordinaires et personnalités indépendantes) d’Igor Matovič avec 8,89 % (-21,9%) et 16 sièges (-37), le Mouvement chrétien-démocrate (KDH) avec 6,82% (+2,17) et 12 sièges (+12), le parti libéral Sloboda a Solidarita (Liberté et solidarité) de Richard Sulík avec 6,32 % (+0,10%) et 11 sièges (-2) et les nationalistes du Parti national slovaque (SNS) avec 5,62 % (+2,46%) et 10 sièges (+10).

Effondrement de Sme Rodina et déroute du ĽSNS

On notera aussi la percée du mouvement nationaliste Republika, une scission du ĽSNS (Notre Slovaquie) fondée en 2021, qui rate de peu son entrée au Conseil national (parlement) avec 4,75 % des voix, la contre-performance du parti libéral-conservateur Demokrati de l’ancien Premier ministre Eduard Heger (2021-2023) avec seulement 2,93 %, l’effondrement du mouvement populiste Sme rodina (Nous sommes une famille) de Boris Kollár, président sortant du parlement, avec 2,21 % (-6,03%), ainsi que la déroute spectaculaire du parti nationaliste ĽSNS (Notre Slovaquie) avec 0,84 % (-7,16%). Par ailleurs, le parti hongrois Szövetség (Alliance), représentant la forte minorité hongroise du sud du pays, progresse avec 4,38 % (+0,48%) mais n’aura toujours pas de député.

Concernant la carte électorale, le Smer-SD arrive ainsi en tête dans presque tous les arrondissements du pays, tandis que Progresívne Slovensko (PS) ne s’impose que dans la région de Bratislava ainsi qu’à Košice et que le parti hongrois Szövetség domine à Komárno (Komárom), Dunajská Streda (Dunaszerdahely) et Rimavská Sobota (Rimaszombat) avec respectivement 48,78 %, 46,37 % et 24,96 % des voix.

Vers une coalition autour de Fico et Pellegrini

En vertu de ces résultats qui ont littéralement balayé les partis précédemment au pouvoir et tenu en échec la gauche progressiste de la présidente Zuzana Čaputová, le nouveau gouvernement slovaque sera très vraisemblablement formé par une coalition autour des deux anciens Premiers ministres sociaux-démocrates Robert Fico (Smer-SD) et Peter Pellegrini (Hlas-SD).

De son côté, le Premier ministre hongrois a d’ores et déjà félicité Robert Fico par un tweet qui n’est pas passé inaperçu : « Devinez qui est de retour ! Félicitations à Robert Fico pour sa victoire incontestable aux élections législatives slovaques. Il est toujours bon de travailler avec un patriote. Je m’en réjouis ! »

Le retour du populiste slovaque renforce l’axe Budapest-Varsovie face à Bruxelles

Pour Viktor Orbán, et dans une moindre mesure pour le PiS polonais, le retour de Robert Fico aux affaires en Slovaquie marque un tournant dans le bras de fer permanent avec Bruxelles, le populiste slovaque étant, malgré sa couleur politique, un farouche souverainiste anti-immigration, contre les double standards européens et connu pour s’opposer frontalement aux réseaux d’influence progressistes.

Il est également à noter que Robert Fico a su regagner en popularité par son opposition aux mesures covidistes menées par les éphémères gouvernements pro-UE de Matovič et Heger.

Moins plaisant pour le PiS polonais, Robert Fico est également le tenant d’une ligne plus neutre sur le conflit russo-ukrainien, ne souhaitant pas livrer d’armes à l’Ukraine, ouvertement hostile à l’OTAN et très critique du rôle des États-Unis en Europe. Cela en revanche le rapproche plus de la position de Viktor Orbán – bien que ce dernier soit beaucoup plus modéré sur l’OTAN.

Le retour de Robert Fico marque ainsi, s’il arrive à former et maintenir un gouvernement suffisamment longtemps, le retour de la Slovaquie dans le club anti-Bruxelles des pays de l’UE, tenant de la ligne souverainiste et partisans d’une Europe des nations, par opposition aux projets eurofédéralistes.

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