Reis Imperator
Recep Tayyip Erdogan vient d’être réélu président de la Turquie dès le 1er tour avec 52,59 %, le 24 juin dernier. Se déroulant le même jour, les élections législatives voient avec 53,6 % la victoire de l’Alliance du peuple. Il s’agit d’une coalition électorale entre l’AKP, le Parti de la justice et du développement, (295 sièges) et le Parti d’action nationaliste MHP (49 sièges) qui accueille les nationalistes islamistes du BBP (Parti de la Grande Unité) et qui obtint l’appui aux législatives du Parti de la Mère-Patrie libéral-conservateur et l’AS Parti, une formation nostalgique de la junte militaire des années 1980. Par ailleurs, à la présidentielle, la candidature d’Erdogan a reçu le soutien du Hüdar Par, le Parti de la cause libre d’origine kurde et pan-islamiste dont les responsables s’inspirent du fonctionnement de la Garde de Fer roumaine.
L’Alliance du peuple a gagné sur l’Alliance de la nation (189 sièges). Cette entente elle aussi électorale rassemble le CHP (Parti républicain du peuple) social-démocrate kémaliste, les libéraux du Parti démocrate, les conservateurs islamistes du Parti de la félicité et les « nationaux » du Bon Parti de l’ancienne ministre de l’Intérieur, Meral Aksener. Quant au chouchou médiatique des Occidentaux, le Parti démocratique des peuples (HDP) pro-kurde, féministe et pro-LGBTWXYZ, il remporte 67 sièges.
Le président Erdogan appartient vraiment à ces hommes d’État qui bousculent le « désordre » établi mondial. Certes, le nouveau reis, le « Capitaine », menace l’Europe de submersion migratoire, défie la Grèce, veut réviser les frontières du traité de Lausanne de 1923, occupe le nord de Chypre, maintient le blocus contre la vaillante Arménie et a cherché à déstabiliser la Syrie. En France, ses partisans se permettent de retirer la couverture du Point qualifiant leur président de « dictateur ». Ils se regroupent autour de quelques formations politiques pour l’heure anecdotiques tels le Parti Égalité Justice afin de faire pression demain sur les élus locaux. Quand constitueront-ils à l’instar d’un fâcheux précédent un « Conseil représentatif des institutions turques de France », organisateur d’un dîner huppé et couru par le Tout-Paris ?
Si l’on consulte la Une récente de L’Express, du Monde, de Courrier International, Recep Tayyip Erdogan fait l’unanimité contre lui. Parmi leurs nombreux griefs, il emprisonnerait des « journalistes ». Les mêmes médiacrates préfèrent se taire plutôt que de s’indigner de l’incarcération scandaleuse du reporter britannique Tommy Robinson. Cette hostilité s’explique par la franche défiance des cénacles atlantistes envers l’homme fort d’Ankara. Le libéral démocrate-musulman pro-occidental de 2003 est devenu un nationaliste musulman néo-ottoman tenté par l’eurasisme et/ou par le panturquisme. Il a acheté le système de missiles russes S – 400, soutient le Qatar face à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, a rompu avec l’allié traditionnel israélien, se rapproche de la République islamique d’Iran et réprime le nationalisme plus ou moins gauchiste des Kurdes.
Dans le cadre de la nouvelle constitution approuvée de justesse par référendum d’avril 2017 qui fait de la Turquie un régime présidentialiste, Recep Tayyip Erdogan peut enfin appliquer la synthèse nationale-islamiste naguère élaborée par le général Kenan Evren, auteur du coup d’État du 12 septembre 1980. Par un remarquable sens politique, le président Erdogan prouve ainsi toute sa virtuosité… machiavélienne.
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