Cela ressemble tout de même largement tout à la fois à un jeu télévisé, à un radio-crochet et au tirage du loto, mais quoi qu’il en soit, ces « Primaires » jadis organisées par le seul Parti socialiste et aujourd’hui par Les Républicains et Europe-Écologie-Les Verts tiennent incontestablement en haleine nos médias. Faute de mieux !
Le temps de cerveau disponible de l’électeur est requis pour ce grand show médiatique des innombrables candidats à la Fonction Suprême. Le monde politique, dans sa grande majorité, s’entête à vouloir se réjouir de cet intérêt inespéré pour une consultation électorale, voyant là un espoir que l’abstention recule l’année prochaine, lors de la Reine des batailles électorales, soit l’élection à la Présidence de la République française.
Seulement, cette consultation, bien qu’elle se veuille interne aux seuls partis concernés, en est de fait terriblement publique. En tirer trop de conclusions hâtives est risqué.
Ces primaires ne sont tout de même à la réalité politique que ce que dans le domaine du sport, une rencontre amicale est à un championnat professionnel. Qu’on gagne ou qu’on perde n’a guère d’importance. Pour beaucoup, l’important est de participer, ainsi que le souhaitait tant Pierre de Coubertin concernant les Jeux Olympiques. Nombre de candidats prêts à faire dons de leurs personnes à la Nation l’ont bien compris qui ne tiennent pas à manquer cette occasion inespérée de promotion personnelle ou pour certains des courants ultra-minoritaires dont ils sont les têtes de file. Leur score à venir, parfois de moins d’1 % pourra faire sourire, certes, mais il leur sera tout bénéfice : au-delà des leaders qui peuvent réellement espérer l’emporter (Hollande, Sarkozy, Juppé, Montebourg, Duflot, etc.), ce sont peut-être les seuls candidats qui aient véritablement à gagner quelque chose dans ce premier tour d’élection virtuelle… sans risquer grand chose, n’ayant rien ou si peu à perdre.
Par ailleurs, ces Français qui se déplaceront pour glisser un bulletin dans l’urne de ces « circus-consultatoirs », comparés aux millions d’électeurs final du deuxième tour de la présidentielle en 2017, seront bien peu… Surtout si on envisage que des électeurs – de droite comme de gauche – auront signés sans vergogne les grotesques chartes d’adhésion aux valeurs de droite ou de gauche dans le seul but d’influencer sur le choix du candidat qui sera opposé à leur champion…
C’est donc bien de succès d’audience médiatique qu’il faudra parler, et non de succès de mobilisation citoyenne comme le proclameront les trois partis concernés tout autant que les journalistes complices de la mascarade… et encore moins de « démonstration de force citoyenne », comme certains observateurs de la vie politique, plus mal inspirés encore que d’autres, salueront probablement cette comédie…
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
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Directeur du site EuroLibertés. Ancien auditeur de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale, chroniqueur politique, éditeur (éditions Dualpha, Déterna, L'Æncre, Dutan et Atelier Fol'Fer) et auteur de plus d’une centaine de livres. Il a été sociétaire de l’émission « Bistrot Liberté » sur TVLibertés où il a également co-animé pendant plusieurs années avec Roland Hélie l'émission « Synthèse ». Derniers livres publiés : "Verbatim d'un délire sanitaire" (avec Bernard Plouvier) aux éditions Dualpha et "Jean Picollec l'atypique" aux éditions Synthèse nationale.