Pierre Lance : lanceur d’alertes ou plutôt « éclaireur de pointe »
Par Fabrice Dutilleul
Entretien avec Pierre Lance, auteur du Syndrome de l’étalon sauvage, Journal d’un iconoclaste – volume I (2000-2005), éditions Dualpha, 334 pages, 31 euros
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul).
« Je reproche à la droite de n’avoir jamais su,
ni même tenté de démontrer,
l’inanité de l’idéologie de gauche,
autrement dit socialiste »
Votre livre, qui retrace les grands événements des dernières décennies, est-il un essai politique ou plutôt un livre d’histoire politique ?
Les deux, en fait. Je commente les évènements, non seulement d’un point de vue politique, mais également sociologique et philosophique, ce qui donne à ce Journal le caractère d’un essai, directement connecté à l’actualité du moment. Car je ne crois pas à la valeur des idées « hors-sol ». Elles doivent s’enraciner dans les faits, tels qu’ils sont vécus et ressentis, afin de démontrer que ce qui est « comme ça » pourrait être autrement.
Vous avez été très longtemps un collaborateur des 4 vérités hebdo, alors dirigé par Alain Dumait, qui se présentait à la fois comme une « publication anti bourrage de crâne » et une tribune de la droite libérale. Vous considérez-vous comme un homme de droite ?
Pas vraiment, bien que je ne sois surtout pas un homme de gauche, car je considère la gauche comme responsable de tous les maux qui ont accablé la France depuis plus d’un siècle. Mais je reproche à la droite de n’avoir jamais su, ni même tenté de démontrer, l’inanité de l’idéologie de gauche, autrement dit socialiste. Permettez-moi à ce propos de vous citer cette anecdote… Je devais avoir 13 ou 14 ans lorsque mon père s’aperçut que je m’intéressais à la politique. Et il me dit ceci : « Mon petit Pierre, n’oublie jamais que la droite française est la plus bête du monde ! »… Je le regardai avec surprise et lui répliquai : « Mais Papa ! Je ne comprends pas, tu votes toujours à droite ! ». Alors mon père poussa un grand soupir et me dit : « Hélas ! C’est que la gauche française est aussi la plus bête du monde, et bien plus encore que la droite ! » Tel fut mon premier cours d’éducation politique…
Mais alors, où vous situez-vous sur l’échiquier politique français ?
À vrai dire, nulle part. Je m’efforce d’être avant tout un homme d’avant-garde, ce qu’on nomme dans l’infanterie un « éclaireur de pointe ». Et l’avant-garde ne peut être ni à gauche ni à droite, puisque, comme son nom l’indique, elle est… devant ! J’ai toujours fait de la prospective, le regard tourné vers tous les avenirs possibles de notre civilisation, dont certains paraissent très sombres, mais pas tous. Je demeure un inaltérable optimiste !
Pourquoi publier aujourd’hui ce livre ? Que peut-il apporter à ses lecteurs ?
J’espère tout d’abord qu’il leur apportera un éclairage original et intempestif sur les premières années du XXIe siècle, et leur permettra de mieux comprendre l’extraordinaire mutation de nos sociétés, qui a commencé quelque temps avant l’an 2000, puis s’est considérablement accélérée, au point qu’aujourd’hui, beaucoup de nos concitoyens sont « déboussolés ». Certes, l’évolution technologique n’y est pas étrangère (notamment par la place qu’a prise Internet dans la communication), mais bien d’autres changements, pas toujours perceptibles, se sont produits. Il n’est que de constater, en ce moment même, l’effondrement soudain et simultané de la droite et de la gauche françaises, lequel était pourtant prévisible, compte tenu des multiples déceptions infligées aux Français par leur classe politique.
Vous dites avoir joué un rôle de lanceur d’alertes, notamment sur le plan de l’écologie et de la sauvegarde de notre environnement… Aujourd’hui, tout le monde se dit écologiste. Pensez-vous qu’il y a aujourd’hui des avancées notables dans ces domaines ou au contraire une stagnation, voire une aggravation des maux que vous avez dénoncés ?
Il y a sans aucun doute des avancées, du moins au niveau des opinions publiques. Mais nous avançons au train des limaces, alors que la détérioration de la planète file en TGV. Songez qu’il s’est écoulé plus d’un siècle entre la dénonciation de la toxicité de l’amiante par des médecins britanniques et son interdiction en France et ailleurs. Il y a donc à la fois des avancées dans les esprits, mais une aggravation dans les faits. Si, comme vous l’affirmez, tout le monde aujourd’hui se dit écologiste, cela tend à prouver que moi et mes pareils n’ont pas été inutiles. Personnellement, je suis écologiste depuis environ 60 ans. Je l’étais déjà avant la parution du livre de Rachel Carson Le Printemps silencieux (1962), qui est considéré comme le premier grand livre d’alerte écologiste. Eh bien ! Le printemps silencieux, nous y sommes presque. Les insectes pollinisateurs disparaissent en masse, et avec eux les oiseaux qui s’en nourrissent. Il y a près de chez moi des buissons de fleurs qui étaient à chaque printemps parcourus par une foule d’abeilles. Je les ai observés attentivement il y a quelques jours. Plus une abeille ! Je n’ai vu qu’un unique bourdon allant de fleur en fleur et s’évertuant à faire tout le boulot. Il sera vite épuisé !
Vous êtes donc satisfait de voir qu’aux élections européennes « Europe Écologie » s’est révélé comme étant le 3e parti de France ?
Je ne le serai vraiment que si Yannick Jadot ne s’obstine pas à vouloir ancrer son parti à gauche, ce qui serait une énorme sottise. Car il y a beaucoup plus d’écologistes à droite qu’à gauche. Mais l’écologie doit demeurer très au-dessus des partis traditionnels. Ce n’est pas une idéologie. Elle doit demeurer une force indépendante uniquement soucieuse de l’avenir de notre planète et des humains qu’elle porte, quelles que soient les opinions politiques ou philosophiques des uns ou des autres. Et son rôle doit être d’obtenir de tous les partis qu’ils agissent en urgence pour la sauvegarde de notre nature nourricière et de la santé des générations futures. Personne ne peut dire si ses petits-enfants seront de droite ou de gauche. Mais si nous n’agissons pas rapidement pour protéger leur santé, nous pouvons être sûrs qu’ils seront tous cancéreux.
Le Syndrome de l’étalon sauvage, Journal d’un iconoclaste – volume I (2000-2005), Pierre Lance, éditions Dualpha, 334 pages, 31 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
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