Nouvelle-Calédonie : Que Kanaky vive !
La question de l’indépendance se pose pour la Nouvelle-Calédonie. Les Néocalédoniens sont-ils prêts à se défaire du joug de la France ?
Située à 16 000 kms de notre pays, la Nouvelle-Calédonie semble être encore un « fardeau » redouté par la Présidence Macron. En effet, l’île est convoitée pour ses richesses maritimes, ses trésors naturels et ses minerais précieux (nickel, cobalt, fer…), mais aussi pour son plus grand lagon du monde.
Mais quels seraient les avantages de l’indépendance pour les Kanaks, le peuple originaire, de cette île du Pacifique ?
L’archipel flirte avec des collusions d’intérêts et des oligarchies locales qui nous rappellent que ce territoire d’outre-mer était un fleuron du colonialisme.
Les plaies s’ouvrent de nouveau pour les partisans de l’indépendance.
Le massacre d’Ouvéa restera gravé dans la mémoire de l’île. Quatre gendarmes et dix-neuf indépendantistes kanaks sont morts. Ces événements n’étaient que la conséquence de notre main mise (depuis 1853) sur cet archipel dans le but avoué de mettre en minorité le nombre des Kanaks en faisant immigrer en masse les métropolitains riches. Et ce, sans oublier que 110 Kanaks ont été emmenés de force en 1931 pour être montrés à l’exposition coloniale !
Les écarts se creusent et les inégalités aussi. L’appauvrissement du peuple originaire que sont les Kanaks n’est pas sans heurter les indépendantistes qui, les années antérieures avaient multiplié les attaques contre les « Caldoches », ces nouveaux colons venus de la métropole.
Déjà en 1984, deux frères de Jean-Marie Tjibaou, indépendantistes, sont tués en représailles à ces attaques à Hienghène, puis le leader indépendantiste surnommé « le vieux Eloi » Machoro, est abattu en 1985.
C’est une plaie qui s’ouvre sur ce référendum tant attendu. Une plaie qu’il faudra temporairement oublier pour pouvoir avancer. Mais avancer vers quoi ? L’indépendance ou la France ?
La France n’a encore aujourd’hui dans le nord de l’île que peu d’influence en matière d’organisation sociale, de justice ou encore de droit de propriété du sol, les Kanaks considérant la terre comme étant intouchable. C’est en effet la terre de leurs ancêtres et dans l’avenir, celle de leurs enfants.
La Nouvelle-Calédonie est coupée globalement en deux, le nord, kanak et le sud, immigrés « ex-colons » installés et leurs enfants nés sur le sol.
L’indépendance n’est qu’une affaire de protection culturelle du peuple originaire. C’est cette voie que ce peuple souhaite protéger de la main mise française sur leur façon de vivre et de penser. Comment leur en vouloir ?
La culture kanake est contraire à l’individualisme, prône l’appartenance au peuple océanien et souligne les rapports de cette culture avec le christianisme. On dirait à s’y méprendre que le Calédonien originel veut garder une identité propre, la sienne.
La colonisation a amené son lot de migrants dont les Français « blancs » et aussi les Wallisiens, tahitiens, japonais qui ne sont là que pour assurer les besoins quotidiens de leurs familles.
L’avenir de la Nouvelle-Calédonie se jouera le 4 novembre prochain. Date hautement symbolique pour le Congrès calédonien car il fait référence aux accords de Matignon et d’Oudinot en 1988. Les accords de Matignon furent conclus par une délégation indépendantiste (Jean-Marie Tjibaou) et une délégation anti-indépendantiste (Jacques Lafleur, sous l’égide du gouvernement Michel Rocard). Ces accords furent approuvés par l’ensemble des Français le 6 novembre 1988 à 80 % des suffrages exprimés avec une participation de 37 % !
Depuis cette date la question sensible de l’autodétermination néocalédonienne reste posée.
Détachement de la France ou non, il faudra gérer les conséquences car le peuple kanak n’est pas majoritaire avec moins de 40 % de la population contre 30 % d’Européens.
Des discussions sur le poids des mots et leur signification ont permis aux indépendantistes et aux anti-indépendantistes de s’exprimer face aux propositions du Premier ministre Edouard Philippe, après 16 heures de pourparlers.
Finalement, la question sera posée en ces termes « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » (1).
Est-ce cependant une question sans ambiguïté et compréhensible par tous ?
Louis Mapou, indépendantiste de l’UNI (Union Nationale des Indépendantistes) disait qu’il ne veut pas « une rupture avec la France à l’algérienne » mais une « indépendance » avec un « partenariat » ou « association ». L’indépendance pourrait faire peur aux électeurs ! À l’opposé Sonia Backès, leader des républicains calédoniens réclamait des bulletins de vote avec le mot « France » en toutes lettres. Ce ne sera pas dans le texte de la question mais dans la campagne qu’elle entend mener sur le thème « La France est une chance ». Le parti a déjà commencé à informer les habitants de la grande terre et des îles.
Alors, ce sera la France ou l’indépendance, le passé ou l’avenir, la mémoire ou l’oubli ? La soumission ou la culture identitaire ?
Cette question se pose aux Calédoniens comme elle se pose à nous Européens ! Nous sommes comme les Kanaks, exposés à la volonté de tous ceux qui contribuent à l’invasion de l’Europe avec une politique immigrationniste tendant à nous mettre en minorité.
Ces nouveaux immigrés sont déjà nos colons !
Et comme disait Jean-Marie Tjibaou le 1er décembre 1984, brandissant son drapeau indépendantiste « Que Kanaky vive ! ».
Note
(1) https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN1H40KS-OFRTP
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24 99