Médias étrangers : Marine Le Pen sous le feu des projecteurs !
Les Français sont connus pour ne s’intéresser que de loin à la politique étrangère. L’inverse est tout aussi vrai. Il n’empêche que chez nos voisins, des plus proches aux plus lointains, il est un nom que personne n’ignore désormais, celui de Marine Le Pen.
En Angleterre, pour commencer, là où la victoire inattendue du Brexit pousse les médias à plus de circonspection. Pour Ian Bond, chercheur au Centre pour la réforme européenne : « La question principale est : est-ce que Marine Le Pen va gagner ? », question reprise par la majeure partie des télévisions, radios et autres journaux locaux. Et le même Bond – Ian, pas James – de se demander : « Le populisme va-t-il encore progresser ou a-t-il atteint son sommet et des responsables plus raisonnables vont-ils reprendre le dessus en Europe ? »
Signe qui ne trompe pas, Nigel Farage, ancien chef de file du mouvement UKIP, principal acteur du Brexit, naguère réticent à s’allier avec le Front national au Parlement européen, « espère une victoire de madame Le Pen qui pourrait renverser le projet européen. »
En Allemagne, tandis que le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, estime qu’une telle victoire aurait tout d’un « danger réaliste », Der Spiegel affirme : « La seule question qui compte, c’est de savoir qui peut battre Marine Le Pen »… En attendant de savoir s’il faudra un jour ou l’autre collaborer avec elle ?
Sur le site de i24, chaîne de télévision franco-israélienne appartenant à Patrick Drahi, magnat français des télécommunications et soutien de choc d’Emmanuel Macron, l’heure est logiquement à l’expectative, surtout depuis cet entretien, réalisé le 9 février dernier par Léa Salamé sur France 2 : « Alors que la journaliste Léa Salamé interrogeait la leader frontiste si, dans le cas où elle était élue, elle comptait « demander aux Juifs français de renoncer à leur double nationalité israélienne », Marine Le Pen a répondu : « Israël n’est pas un pays européen. Je crois que même Israël accepte de le dire et de le penser. Je suis contre la double nationalité extra-européenne ». »
Aux États-Unis, on est évidemment un peu moins énervé et surtout un peu plus pragmatique. Pour le journal Richmond Times-Dispatch, il convient de saluer la « constance et la cohérence de la présidente du Front national par rapport à Donald Trump ». Et Anderson Cooper, journaliste de CNN et de CBS, de conclure : « Marine Le Pen est une professionnelle de la politique. »
Inutile d’ajouter qu’en Russie ou en Iran, la campagne de Marine Le Pen est suivie de près avec une sympathie non dissimulée à Moscou et une bienveillante neutralité à Téhéran.
Emmanuel Macron et François Fillon ne peuvent malheureusement pas se targuer de tels tacites soutiens. Pour les journalistes russes, Emmanuel Macron ne serait qu’une « créature de Hollande », tandis que pour leurs homologues anglais, on se contentera de citer ces quelques lignes du Ian Bond évoqué plus avant, à propos des déboires judiciaires de François Fillon : « Ce serait inimaginable au Royaume-Uni. En pareil cas, les caciques de n’importe quel parti le laisseraient dans une pièce avec une bouteille de whisky et un revolver. Mais apparemment, il a bu le whisky et rendu le revolver. »
Ces Anglais ont décidément toujours eu mauvais esprit.
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