L’Europe occidentale est devenue un protectorat des Américains
Le système, cause de tous les maux, horreur absolue qu’il faut abattre, doit être amer et interrogatif sur l’ingratitude de ceux qui se sont prélassés dans son sein, quasiment dès leur naissance et qu’il a nourris toute leur vie. Un tel passé n’en fait guère les plus crédibles contempteurs ; sont-ils les mieux placés pour le détruire ? Tuer le père n’a jamais fait un bon fils.
En vérité, toujours dedans, ils sortent en catimini et seul le mirage nous apparaît. Dans ce maudit système, la gauche y patauge allégrement, depuis 40 ans, c’est devenu héréditaire. Bien qu’elle prétende le vomir, elle l’utilise et adhère à sa finalité, le capitalisme libéral. Certes la gauche promet sans cesse un avenir radieux, mais sitôt élue, elle se vautre dans ce même système économique, qu’elle se targuait de combattre. Sur ce plan, gauche et droite nous proposent, avec quelques variantes, les mêmes recettes.
Pourtant le monde a changé, aux défis politiques anciens, non résolus, se sont ajoutés ceux nés des nouvelles technologies. Aux candidats qui se réclament du gaullisme, même s’il en est un qui semble avoir conservé, dans le domaine social, quelques racines gaullistes, il est utile de leur rappeler deux déclarations de Charles de Gaulle, relatives à l’économie et à la politique étrangère. Se souviennent-ils de la volonté du fondateur de la Ve République, d’introduire la justice sociale dans l’ordre économique : « Nous ne considérons pas que le salariat, c’est-à-dire l’emploi d’un homme par un autre, doive être la base définitive de l’économie française, ni de la société française. Cela, nous ne l’admettons pas » et de son souci d’indépendance : « L’Europe occidentale est devenue, sans même s’en apercevoir, un protectorat des Américains. Il s’agit maintenant de nous débarrasser de leur domination. Mais les difficultés, dans ce cas, c’est que les colonisés ne cherchent pas vraiment à s’émanciper. »
Tout reste encore à faire.
Aucune voix n’a évoqué, vigoureusement, les modèles de développement porteurs de tant de déboires, liberté totale des échanges, mondialisation, absence de sauvegarde de la planète qui ne résistera pas au modèle économique actuel.
Quelle attitude face à l’effort toujours plus grand, imposé pour satisfaire la finance au mépris de toute éthique, de toute équité et quelle place pour une Europe plus humaine et capable de nous protéger ?
Je souhaitais que la voix de ma famille politique retentisse, elle est restée muette. J’attendais de ceux qui la portent que surgisse de leurs analyses, de leurs réflexions, une vue prospective qui dessine les contours d’une nouvelle société, plus responsable et plus humaine. Il est temps de donner une espérance aux damnés de la terre, qui croissent au rythme effarant des inégalités. Malheureusement, je n’ai assisté qu’au énième aménagement du libéralisme. Une version particulièrement dure et dévastatrice.
Vous avez aimé cet article ?
EuroLibertés n’est pas qu’un simple blog qui pourra se contenter ad vitam aeternam de bonnes volontés aussi dévouées soient elles… Sa promotion, son développement, sa gestion, les contacts avec les auteurs nécessitent une équipe de collaborateurs compétents et disponibles et donc des ressources financières, même si EuroLibertés n’a pas de vocation commerciale… C’est pourquoi, je lance un appel à nos lecteurs : NOUS AVONS BESOIN DE VOUS DÈS MAINTENANT car je doute que George Soros, David Rockefeller, la Carnegie Corporation, la Fondation Ford et autres Goldman-Sachs ne soient prêts à nous aider ; il faut dire qu’ils sont très sollicités par les medias institutionnels… et, comment dire, j’ai comme l’impression qu’EuroLibertés et eux, c’est assez incompatible !… En revanche, avec vous, chers lecteurs, je prends le pari contraire ! Trois solutions pour nous soutenir : cliquez ici.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.