On ne parle guĂšre de Robert Fico en France et câest bien dommage, mais peut-ĂȘtre les mĂ©dias institutionnels seraient-ils bien embarrassĂ©s de le faire. Ce Premier ministre slovaque vient en effet de remporter les Ă©lections lĂ©gislatives de son pays (mĂȘme sâil perd la majoritĂ© quâil dĂ©tenait jusque-lĂ )⊠Ancien communiste, ex-vice-prĂ©sident du Parti de la Gauche dĂ©mocratique, ce quinquagĂ©naire qui a dĂ©jĂ gouvernĂ© deux fois le pays depuis son indĂ©pendance, a fait campagne sur le refus dâaccueillir des migrants en Slovaquie. Et sans mĂącher ses mots : considĂ©rant le multiculturalisme comme une « fiction », il refuse les quotas de rĂ©partition de rĂ©fugiĂ©s que veut imposer la Commission europĂ©enneâŠ
« Quotas, mosquĂ©es⊠Le chef (du parti Direction – Social-dĂ©mocratie (SMER-SD), dont il est le fondateur) ne parle plus que de cela. Ă la maniĂšre du conservateur Viktor Orban dans la Hongrie voisine. Son sacerdoce : dĂ©fendre les Slovaques, catholiques, contre une vague de demandeurs dâasile censĂ©e incarner le cheval de Troie de lâislam en Europe », lit-on dans les colonnes du Monde qui le traite donc dâ« Orban de gauche slovaque » : rien de moins !
Dâailleurs, de 2006 Ă 2010, nâa-t-il pas dirigĂ© son pays en sâalliant avec les nationalistes (SNS) et les populistes (ÄœS-HZDS), ce qui lui valu d’ĂȘtre suspendu du Parti socialiste europĂ©en (PSE)⊠avant dây ĂȘtre rĂ©intĂ©gré ?
VoilĂ donc une consĂ©quence aussi imprĂ©vue que salutaire de la menace migratoire : lâimplosion des vieux clivages droite-gauche ! Comme quoi, une fois de plus, Ă quelque chose, malheur est bon !