La secousse d’Ostie
Le 5 novembre dernier, des élections administratives se déroulaient en Italie. Outre l’élection du gouverneur et de l’assemblée régionale autonome en Sicile, les électeurs étaient conviés à plusieurs scrutins municipaux.
En Sicile, le candidat des droites unies (Forza Italia de Berlusconi, Frères d’Italie issu de l’éclatement de l’Alliance nationale post-fasciste, Ligue du Nord), Nello Musumeci, lui-même néofasciste dans sa jeunesse, remporte le mandat avec 39,8 % devant le candidat du Mouvement 5 Étoiles de Beppe Grillo (34,7 %). À 18,7 %, le centre gauche au pouvoir à Rome subit un vrai revers électoral. Mais le coup de tonnerre politique est venu de la banlieue de Rome, d’Ostie plus précisément.
Arrondissement portuaire de la capitale italienne, Ostie était depuis le printemps 2015 sous la tutelle directe de l’État afin d’éradiquer toute emprise mafieuse sur la municipalité. Le second tour, très ouvert, qui va élire au suffrage universel direct le maire opposera la grilliniste Giuliana Di Pillo à Monica Picca de l’« union des droites ». Là encore, le centre gauche gouvernemental ne réalise que 14,09 % des suffrages. Alors que la participation ne s’élève qu’à 36,15 %, 5 944 électeurs, soit 9,08 %, ont apporté leur voix à Luca Marsella de CasaPound. Stupeur et consternation des journalistes ! Le candidat « fasciste du IIIe millénaire » franchit les 20 % dans certains quartiers.
Mouvement politique, associatif et culturel, CasaPound a choisi de se présenter aux élections à partir des législatives de 2013 où il obtint moins de 50 000 voix. En juin dernier, lors des précédentes élections municipales, ses candidats ont réuni 0,33 % à Padoue, 0,68 % à Lecce, 0,96 % à L’Aquila, 1,02 % à Vérone, 1,15 % à Cumeo et à La Spezia, 1,34 % à Pistoia, 1,72 % à Lazio et 1,79 % à Padoue. On observe néanmoins que le débat sur l’adoption du droit du sol et l’arrivée massive d’immigrés clandestins radicalisent une partie de l’opinion italienne. À Todi, CasaPound atteint 5 %, à Bolzane 6,70 % et même 7 % à Luca !
Partant de très bas, la tortue, symbole du mouvement de Gianluca Iannone, engrange peu à peu quelques succès électoraux. Pour la première fois, deux élus locaux, le maire de Trenzano et le vice-maire de Montelibretti, viennent d’adhérer à CasaPound. Les législatives du printemps 2018 lui assureront-elles une modeste représentation parlementaire ? En attendant, Avanti CasaPound !
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Cette chronique hebdomadaire du Village planétaire a été diffusée le 17 novembre 2017 sur Radio-Libertés.
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