On sait que les valeurs de la Ve République sont en rupture avec les valeurs obscurantistes que le christianisme a si longtemps imposées à l’Europe. C’est ainsi qu’autrefois la compétence seule justifiait l’autorité. Ainsi dans le Compagnonnage, le chef-d’œuvre qualifiait le compagnon ; et même dans une monarchie aussi critiquable que celle de Louis XIV, Colbert, Louvois, Vauban et Le Notre étaient les meilleurs de leur catégorie ! Cela, au regard des « valeurs républicaines », créait une inégalité insupportable entre ceux qui avaient du talent et ceux qui n’en avaient pas…
Aujourd’hui, on a rétabli l’équité. C’est l’autorité qui donne la compétence. Mitterrand avait dit : « Après Chirac, n’importe qui peut être président de la République ! », et c’est ainsi qu’un malheureux crétin peut devenir un bienheureux ministre, si le Pouvoir le décide : Il devient compétent de ce qu’il ne connaît pas.
Par exemple, Monsieur Le Maire est devenu, dès sa nomination ministérielle, très compétent en matière économique, alors que, quand il était ministre de l’Agriculture, sa compétence avait fait en sorte que les paysans se suicidassent un peu plus chaque jour !
De même, Monsieur Bayrou est devenu subitement compétent en matière de justice, alors que Corinne Lepage l’accuse d’avoir fait vivre son parti (si l’on peut dire !) avec les mêmes méthodes qui ont entraîné la chute de Monsieur Fillon !
Bref, on se demande si Monsieur le ministre de la justice ne va pas être obligé de se mettre lui-même en examen pour « moraliser », comme il disait le souhaiter, la vie politique !
On sait que le souci moralisateur a des exigences : c’est ce puissant souci qui a obligé François Bayrou à passer outre sa promesse électorale de se consacrer à 100 % à la ville de Pau.
Certes, on sait bien depuis Charles Pasqua que les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites ! Les électeurs palois vivent aujourd’hui le grand honneur d’être cocus dans l’intérêt national.
C’est une des grandes traditions du centrisme de savoir se faire violence pour se renier lorsque l’intérêt républicain l’exige. On ne peut ignorer la profonde souffrance d’un Lecanuet, choisissant de voter l’IVG à l’encontre de ses opinions religieuses, ce qui l’excommuniait « de facto » ! Mais l’Église qui refusait les obsèques catholiques aux membres de L’Action Française, a des indulgences spéciales pour les excommuniés démocrates-chrétiens. D’ailleurs, on sait que dans le vocable démocrate-chrétien, c’est le devoir démocrate qui l’emporte sur celui de chrétien. Et un démocrate fait ce qu’il veut, tandis qu’un chrétien devrait faire ce qu’il doit !
On ne peut ignorer non plus, le souci qu’a notre république de faire évoluer la société, en dehors des valeurs périmées.
L’exemple vivant se tient dans la nomination de Madame Marlène Schiappa au secrétariat d’État pour l’égalité des hommes et des femmes. Elle s’était jusqu’ici distinguée, dit-on, dans la haute littérature porno, jointe à la défense de la laïcité : c’est ainsi qu’elle s’était élevée, contre la diffusion de la messe par la télévision, car le fait visait à « l’oppression des femmes » (?). Mais c’est surtout dans son remarquable ouvrage Osez l’amour des rondes ! qu’elle sollicitait l’intérêt des hommes pour les femmes enveloppées avec l’argument suivant : « La grosse qui aime tant bouffer, aime forcément bouffer la queue de son amant ! »
Je cite ce que l’on trouve sur le Net, mais n’ai pas vérifié. Elle vient également de publier Lettre à mon utérus et l’on attend la réponse de l’utérus.
Que la pratique attribuée aux « grosses » par Madame Schiappa soit devenue une valeur républicaine de plus ne doit pas nous étonner. On n’arrête pas le progrès et c’était Cohn-Bendit qui, en 1968, avait fait la promotion de la chose en demandant que nos écoliers fussent enseignés sexuellement jusqu’à la pratique de « l’amour buccal ». J’ai retenu le terme. Nous sommes tout à fait dans le projet libératoire du progressisme républicain que, déjà à la même époque, quelques femelles exprimaient dans le journal de Jean-Paul Sartre : « Nous voulons tout ! », à savoir : « Oui, nous sommes des salopes ! Oui nous nous sommes fait enculer par des Arabes ! Oui nous recommencerons ! »
À cette époque, sur mon intervention, un préfet des Pyrénées-Atlantiques aussi obscurantiste que moi-même fit saisir la feuille. Mais on n’arrête pas le progrès !
Bien que le génie littéraire de Madame Schiappa ne soit pas exactement dans la ligne de « l’Imitation de Jésus-Christ », celui qui devrait se féliciter de la victoire macronique, c’est le Cardinal Barbarin. Certes, il n’avait pas réussi à convaincre l’assemblée des évêques de France, mais lui-même avec quelques autres religieux libérés, s’était prononcé contre l’horrible menace que constituait le Front National !
Il faut dire que Barbarin obéit à une certaine tradition, celle de la falsification ecclésiastique des documents, mise au point entre les deux guerres par la prodigieuse crapule que fut le Cardinal Bordelais Andrieu. La tradition fut reprise un demi-siècle plus tard par le Cardinal Lustiger, calomniateur de première bourre, et qui, paraît-il, se prétendait aussi un des deux grands rabbins de France ! Barbarin a assuré la suite.
Mais ce qui explique peut-être son aversion des patriotes, c’est son amour affirmé pour l’islamisme ! N’est-il pas celui qui a fait réciter dans sa cathédrale, le premier verset du Coran, la « Fatiha » : « Louange à Allah, le maître des mondes ! » ?
Bref, le cardinal Barbarin peut espérer un jour ajouter à son titre de Cardinal, celui de « Grand Imam ». Mais au fait, n’est-ce pas ainsi que nous entrerons dans le vif de l’Apocalypse de Saint Jean ?
N’est-ce pas ainsi qu’est annoncée la grande apostasie de l’Église ?
Le triomphalisme de la crapule, dans la république, est le pendant exact de la déchéance ecclésiastique. Ce n’est pas d’aujourd’hui que la religion connaît cette phase : déjà, la Bible Hébraïque disait : « Ce sont les pasteurs qui furent stupides, et à cause d’eux le troupeau a été dispersé ! »
Au cours de ma longue vie, j’en ai observé toutes les étapes, depuis que le Cardinal Roncalli, alors Nonce apostolique, constatant que des jocrisses – allaient communier en levant le poing fermé – pouvait demander : « En quoi cette cérémonie est-elle différente d’un meeting communiste ? », jusqu’à ce que le Cardinal Decourtray, se repentant de la lâcheté de « l’Église de France », face à l’Église martyrisée du « Silence », était obligé, sous la pression des « poissons rouges dans le bénitier », de dire qu’il n’avait pas voulu dire ce qu’il avait dit !
Aujourd’hui, c’est la revue Golias qui a pris le relais, dans un style qui rappelle celui de l’abbé apostat Meslier, qui rêvait, « avec les boyaux du dernier prêtre d’étrangler le dernier des rois. »
Ainsi, dans un des derniers numéros, ces vaillants moralisateurs s’en prennent à Monseigneur Gaschinard, évêque des Landes, qui non seulement est contre le meurtre prénatal et le Mariage pour tous, mais qui encore aurait déclaré que « c’est l’Évangile qui sauve et ranime les communautés… »
Bien sûr, la revue « ultra-fraternelle », range l’évêque des Landes dans le « clan » de Monseigneur Aillet, évêque des Pyrénées Atlantiques, qui, lui aussi, croit à l’Évangile…
On me signale nombre de cas locaux qui prouvent que le modernisme apostatique a des relais là où on ne les soupçonnerait pas.
En Béarn, nous venons de vivre l’exercice de l’honorifique Monseigneur Dupleix, dont le strabisme divergent, paraît se refléter dans le comportement.
En effet, après avoir publiquement admis « le droit au blasphème » face à un militant de la « libre-pensée », il a cherché jusque dans l’Académie de Béarn, la complicité de quelques gredins que leur modestie intellectuelle n’innocente qu’en partie, afin de soutenir ses humeurs peccantes. Nous sommes là, face à ceux que les communistes appelaient les « idiots utiles », car, sans être inscrits dans la secte, leur lâche assentiment la cautionne.
Ultime rappel, le témoignage de Villiers, reprochant à Fillon d’avoir participé à une réunion du « Siècle », une des filiales des « Bilderberg », organe exécutif du mondialisme financier. Fillon expliqua : « Que veux-tu ? Ce sont eux qui commandent ! »
Georges Orwell, lucide observateur de notre déchéance à écrit : « En ce temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire ! »
Je ne sais si le cri retentira un jour : « Révolutionnaires de tous les pays, unissez-vous ». Mais serais-je le dernier à l’être, j’en serais fier. Car je suis fier d’en vivre avec, et je serais fier, si nécessaire, d’en mourir…
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.